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QUESTION D'ACTU

Au secours, Freud : je l'aime sans désir

Au secours, Freud : je l'aime sans désir bilhagolan




Certains couples vous jureront que l’amour est impensable sans le désir et que la sexualité est la manifestation inconditionnelle de leur amour. D’autres vous diront au contraire qu’ils s’aiment sans se désirer. Cela pose évidemment question (ce qui ne signifie pas que ça pose problème ! ).
En amour, rien n’est jamais gravé dans le marbre ni dans le temps. Aucune loi psychologique ne dicte l’équation amour = désir. On peut s’aimer sans se désirer comme se désirer sans s’aimer. L’amour et le désir peuvent aller ensemble un temps, disparaître, puis se trouver à nouveau réunis. Chez certaines personnes ou à certaines époques, ils peuvent être totalement dissociés.

Et puis, tout dépend de la signification que l’on donne au mot amour. Est-ce la passion ? La tendre complicité ? L’attelage que l’on forme à deux pour avancer dans la vie et se soutenir pour le « meilleur et pour le pire » ? La connivence sexuelle absolue et quasi mystique ? La durée du couple intervient aussi, on sait bien que chez les vieux routards, la sexualité est moins fréquente, ce qui ne veut pas dire qu’elle n’est pas un enjeu…

La société actuelle érige à ce point la performance, qu’on finit par s’imaginer anormal quand on n’entre pas dans le schéma représenté par la publicité, la littérature, le cinéma, les clips musicaux…Et quel est le message véhiculé ? Celui de la passion amoureuse ou de la pratique idolâtre du sexe ( les deux associés, c’est encore mieux !).
Même pour vendre une bière ou un gel douche, on fait appel au sexe. C’est sexy et ça donne envie de se lever le matin. Le désir imprime tous les plis de notre vie. Il réveille davantage que l’eau tiède d’une libido assoupie. Mais que se passe-t-il en réalité dans la vraie vie ?

Avant le mariage, certains (hommes ou femmes) sont effectivement très actifs sexuellement. Parfois, ils ont tout essayé, l’échangisme, la bi-sexualité, les plans à trois, les sites de rencontre, ils ne choquent personne ou presque, c’est dans l’air du temps. Quelque part dans l’inconscient de ces explorateurs de l’amour, traîne l’idée qu’il faut absolument profiter de sa liberté avant le mariage. Mais après ?
D’un coup de baguette magique, leur sexualité devient très sage. Leur nouvelle devise : la télé, les enfants, le chien et les promenades en forêt le dimanche (en caricaturant à peine). Un mari ou une épouse digne de ce nom doit avoir une sexualité rangée, un peu comme papa avec maman. Pour ces personnes, que ce soit conscient ou pas, il n’est pas question de trahir la lignée familiale. Le sexe débridé, c’était avant.

Il est classique aussi que l’arrivée du premier enfant perturbe le désir et le bel édifice du couple. Le statut de chacun change, l’amant d’hier devient le père de son enfant, le Père tout court, et là, comme disent les psy « il devient difficile de faire l’amour fantasmatiquement avec son père ». Le cœur n’y est plus, le désir disparaît.

C’est vrai en sens inverse naturellement. Quand les partenaires deviennent des mères, beaucoup d’hommes n’osent plus les toucher comme si elles devenaient la Sainte Mère ou leur mère. Choisir entre la maman et la putain n’est pas qu’un mythe ! Beaucoup d’hommes peuvent alors reproduire plus ou moins consciemment le schéma familial. Papa et grand-papa étaient volages ? Ils se sentiront autorisés à aller chercher ailleurs ce qu’ils ne peuvent plus trouver à la maison, une maîtresse. L’épouse devenue mère exclusive y trouvera son compte ( un mari, des enfants, un foyer). L’équilibre familial est préservé, l’équilibre conjugal n’est pas remis en question.

Quand l’infidélité « de compensation » n’est pas à l’ordre du jour, deux options sont possibles : option N°1 , le couple investit ailleurs, dans l’éducation des enfants, les activités partagées ensemble… L’amour reste doux mais devient de moins en moins sexué. On se retrouve le temps des vacances, et tout le monde est content; option N°2,  le partenaire ( souvent l’homme) estime   que le sexe reste un pilier de la relation et qu’il est lésé. Le compte n’y est plus, il se retrouve avec une mère qui materne les enfants et le délaisse, lui.
En ce cas, le couple n’a pas 36 solutions, il lui faut prendre conscience de ce qui est à l’œuvre et comprendre le changement comme ses ressorts psychologiques. Une visite chez un thérapeute de couple ou un sexologue peut être une solution si on ne parvient pas à sortir de cette douloureuse impasse tout seul. Ce spécialiste suggèrera des pistes pour se retrouver et retrouver le chemin de l’alcôve.

Le désir attend parfois plus longtemps pour disparaître. Ce ne sont pas les enfants qui sont les fauteurs de trouble en eux-mêmes, mais l’accumulation de tout, le stress répété, la vie professionnelle, la vie familiale ( courses à faire, dîner à préparer, machines à lancer, feuille d'impôts à remplir, etc). L’envie d’avoir envie s’étiole et la routine s’installe.
Les conflits conjugaux peuvent venir se greffer là-dessus. L'hostilité sourde à l'égard de l'autre s'exprime par une absence de désir, de plaisir et de jouissance. « La panne » ou la douleur disent un rejet inconscient du partenaire. Et même si l'esprit passe l'éponge, le corps, lui, n'oublie pas. Il est plus facile alors de dire "pas ce soir chéri(e ), j'ai une migraine" qu’on n’a pas envie de l’autre. Là encore, si dans le couple, chacun est malheureux de cette situation, il faut l’entendre, le comprendre et envisager de consulter . C’est le prix à payer pour retrouver le Graal, l’amour et le désir de nouveaux réunis.

 

 

 

 

 

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