Résumé des Caractéristiques du Produit

RÉSUMÉ DES CARACTÉRISTIQUES DU PRODUIT

ANSM - Mis à jour le : 04/10/2013

1. DENOMINATION DU MEDICAMENT

KINOX 450 ppm mole/mole, gaz médicinal comprimé

2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE

Monoxyde d'azote .......................................................................................................... 450 ppm mole/mole

Une bouteille de 5 l remplie à 200 bar contient l'équivalent de 0,94 m3 de gaz sous une pression de 1 bar à 15 °C.

Une bouteille de 20 l remplie à 200 bar contient l'équivalent de 3,8 m3 de gaz sous une pression de 1 bar à 15 °C.

Pour la liste complète des excipients voir rubrique 6.1.

3. FORME PHARMACEUTIQUE

Gaz médicinal comprimé.

4. DONNEES CLINIQUES

4.1. Indications thérapeutiques

Kinox est indiqué :

· en association à la ventilation assistée et au traitement conventionnel en traitement des nouveau-nés d'âge gestationnel ³ 34 semaines, présentant une détresse respiratoire hypoxémiante associée à des signes cliniques ou échocardiographiques d'hypertension artérielle pulmonaire, dans le but d'améliorer l'oxygénation et éviter le recours à l'oxygénation par circulation extracorporelle.

· pour le traitement des poussées d’hypertension artérielle pulmonaire péri et postopératoires dans le cadre de la chirurgie cardiaque, chez l’adulte et les nouveau-nés, nourrissons, enfants et adolescents âgés de 0 à 17 ans, dans le but de diminuer la pression artérielle pulmonaire de façon sélective pour améliorer la fonction ventriculaire droite et l’oxygénation tissulaire.

4.2. Posologie et mode d'administration

Posologie

La posologie est déterminée par l'état clinique du patient (sévérité de l’hypertension artérielle pulmonaire) et l’âge du patient. Le principe de la plus faible dose efficace doit rester la règle afin de limiter les effets toxiques liés à l'administration du monoxyde d'azote.

a) Hypertension artérielle pulmonaire persistante du nouveau-né (HTAPPN) :

La prescription de monoxyde d'azote en néonatologie doit être supervisée par un médecin ayant l'expérience des soins intensifs chez les nouveau-nés.

La prescription sera limitée aux services de néonatalogie dans lesquels une formation adaptée à l’utilisation d’un système d’administration de monoxyde d’azote est assurée.

KINOX doit être administré uniquement sur prescription d’un spécialiste en néonatalogie.

Pour une action optimale du monoxyde d'azote par voie inhalée, il convient de s'assurer de l'optimisation de l’assistance respiratoire et du recrutement alvéolaire (réglage pressions/volume courant, utilisation de surfactant, ventilation haute fréquence et ventilation avec pression positive en fin d'expiration).

La dose initiale recommandée de KINOX est de 20 ppm. Cette dose sera diminuée par paliers successifs pour atteindre 5 ppm dès que possible dans les 4 à 24 heures suivant le début du traitement si l'oxygénation artérielle reste satisfaisante. La dose sera maintenue à 5 ppm jusqu'à ce que la FiO2 (fraction d'oxygène dans l'air inspiré) nécessaire pour assurer une oxygénation artérielle satisfaisante soit inférieure à 0,60.

La durée du traitement dans cette situation est variable, mais dans la plupart des cas elle n'excède pas 4 jours.

Une épreuve de sevrage doit être envisagée dès qu'elle paraît raisonnable. Si le sevrage est impossible après 4 jours de traitement des investigations complémentaires à la recherche d'une pathologie intercurrente devront être envisagées.

Prématurés d’âge gestationnel inférieur à 34 semaines : la sécurité et l’efficacité du monoxyde d’azote inhalé chez les nouveau-nés prématurés d’âge gestationnel inférieur à 34 semaines n’ont pas été établies.

Sevrage : L'administration de Kinox ne doit pas être interrompue brutalement en raison du risque d'effet rebond (voir rubrique 4.4 Mises en garde spéciales et précautions particulières d’emploi).

La dose sera diminuée progressivement de 1 ppm par intervalle de 30 minutes à une heure. Lorsqu'une oxygénation satisfaisante peut être maintenue avec la faible dose de 1 ppm, la FiO2 sera augmentée de 10 %, et l'administration du monoxyde d'azote pourra être interrompue. Si l'oxygénation artérielle se dégrade de plus de 20 %, le monoxyde d'azote sera alors ré-administré à la dose de 5 ppm et une nouvelle tentative de sevrage ne sera ré-envisagée qu'après 12 à 24 heures.

b) Hypertension artérielle pulmonaire dans le cadre de la chirurgie cardiaque :

La prescription de monoxyde d’azote doit être supervisée par un médecin expérimenté en anesthésie-réanimation et soins intensifs dans le domaine de la chirurgie cardio-thoracique. La prescription sera limitée aux services de réanimation et de soins intensifs dans lesquels la formation adaptée du personnel soignant pour l’utilisation d’un système d’administration du monoxyde d’azote est assurée. KINOX doit être administré uniquement sur prescription d’un médecin anesthésiste ou spécialiste en soins intensifs.

KINOX sera envisagé après optimisation des moyens thérapeutiques conventionnels. Le traitement par NO peut être instauré à tout moment en péri-opératoire s’il est nécessaire de diminuer la pression vasculaire pulmonaire. Dans les essais cliniques, le monoxyde d’azote inhalé a été utilisé en complément des thérapeutiques conventionnelles utilisées en péri-opératoire comprenant les médicaments inotropes et vasoactifs.

Kinox doit être administré sous surveillance étroite de l’état hémodynamique, de la pression pulmonaire et de l’oxygénation sanguine du patient.

Le traitement peut être initié avec la dose de 20 ppm qui sera ensuite réduit en fonction de la réponse clinique pour rechercher la dose minimale efficace se situant entre 2 et 20 ppm. Chez l’adulte, si l’effet clinique obtenu n’est pas suffisant, la dose peut être augmentée jusqu’à 40 ppm en essayant de la diminuer dès que les conditions hémodynamiques et l’oxygénation artérielle systémique le permettent.

Les effets du monoxyde d’azote inhalé sont rapides; la baisse de la pression artérielle pulmonaire et l’amélioration de l’oxygénation sont observées dans les 5 à 20 minutes qui suivent le début de l’administration.

Le traitement n’a pas lieu d’être poursuivi s’il n’est pas observé d’effet physiologique satisfaisant après une durée de traitement de 30 minutes.

Sevrage : les tentatives de sevrage du traitement par NO inhalé doivent débuter dès que l’état hémodynamique est stabilisé et de façon conjointe avec celui de l’assistance respiratoire et des traitements inotropes.

Le traitement par monoxyde d’azote inhalé doit être interrompu de façon progressive et par étapes et sous étroite surveillance de la pression artérielle pulmonaire. L’administration sera diminuée graduellement jusqu’à la dose de 1 ppm qui sera maintenue pendant 30 minutes en surveillant la pression artérielle pulmonaire, avant son interruption. Le sevrage doit être tenté au moins toutes les 12 heures lorsque l’état clinique du patient est stable à une faible dose de Kinox. Un sevrage trop rapide expose au risque d’augmentation brutale de la pression artérielle pulmonaire et de déstabilisation de l’état hémodynamique (effet rebond). En cas d’effet rebond, KINOX doit être à nouveau administré à la dose initiale de 5 ppm et une nouvelle tentative de sevrage ne sera ré-envisagée qu’après 12 à 24 heures.

Mode d'administration :

Le monoxyde d'azote est administré par ventilation après dilution dans un mélange air/oxygène. L'administration intra-trachéale directe doit être proscrite du fait du risque de lésions locales au contact de la muqueuse.

Avant le début de l’administration du monoxyde d’azote au patient, il est nécessaire de bien vérifier que le réglage du système d’administration correspond à la concentration de la bouteille de gaz installée pour l’utilisation.

Le système d'administration du monoxyde d'azote doit permettre l'inhalation d'une concentration stable de monoxyde d'azote, quel que soit le respirateur utilisé. De plus, il convient de s'assurer d'un temps de contact minimum entre le monoxyde d'azote et l'oxygène dans le circuit inspiratoire afin de limiter le risque de formation de dérivés d'oxydation toxiques dans le gaz inspiré (voir rubrique 4.4 Mises en garde spéciales et précautions particulières d’emploi).

Avec les ventilateurs à débit continu (conventionnels ou à haute fréquence oscillatoire) qui sont préconisés en néonatologie, Kinox pourra être administré avec un débit continu au niveau de la branche inspiratoire, et dans tous les cas le plus près possible du patient.

Avec les ventilateurs à débit discontinu, le système d'administration du NO devra prévoir la survenue des pics de concentration du monoxyde d'azote. L'administration séquentielle synchronisée à la phase inspiratoire est recommandée afin d'éviter les pics de concentrations de monoxyde d'azote et un effet bolus induit par l'administration continue de monoxyde d'azote.

Au cours de l’aspiration, du transport du patient ou d’un massage cardiaque, le relais de l’administration du NO inhalé en ventilation manuelle est possible pour maintenir les objectifs du traitement en ventilation artificielle.

En cas de transfert de patients traités par monoxyde d’azote vers un autre centre de soins, il conviendra de s’assurer du maintien d’une administration continue du monoxyde d’azote inhalé durant le transport.

Le personnel hospitalier doit être formé avant l’administration de KINOX au fonctionnement du système d’administration et aux modalités de contrôle du traitement.

Contrôle du traitement :

Du dioxyde d'azote (NO2) se forme rapidement dans les mélanges gazeux contenant du monoxyde d'azote et de l'oxygène (O2), ce qui peut provoquer une réaction inflammatoire et des lésions des voies respiratoires. Les concentrations inspirées de monoxyde d'azote et de dioxyde d'azote devront être mesurées en continu dans le circuit inspiratoire à proximité du patient à l'aide d'un équipement agréé (dispositif médical marqué CE). La concentration de NO2 dans l'air inspiré devra rester aussi basse que possible. Pour la sécurité du patient; des seuils d'alerte durant le traitement doivent être réglés : monoxyde d'azote ± 2 ppm de la dose à utiliser, NO2 : 1 ppm.

Si la concentration en NO2 dépasse 1 ppm, la dose de monoxyde d'azote doit être immédiatement réduite.

Immédiatement avant le début du traitement, si la concentration en NO2 dépasse 0,5 ppm, la dose de monoxyde d'azote et/ou la Fi02 devront être réduits autant que possible, après avoir éliminé un éventuel dysfonctionnement du système d'administration.

Avec les ventilateurs volumétriques à débit discontinu, la surveillance de la spirométrie permet de détecter une augmentation importante du débit de Kinox s’il apparaît une différence entre le volume insufflé et le volume expiré.

La pression dans la bouteille de Kinox doit être affichée afin de prévoir le remplacement rapide d'une bouteille vide pour parer à une interruption brutale du traitement; des bouteilles de rechange doivent être tenues à disposition à proximité.

Limite d'exposition du personnel soignant sur les lieux de travail : Conformément à la législation du travail, la valeur limite de moyenne d'exposition (VME) au monoxyde d’azote sur les lieux de travail est fixée à 25 ppm (soit 30 mg/m3) pour 8 heures d’exposition. La valeur limite d’exposition (VLE) au dioxyde d'azote (NO2) est de 2 ppm (4 mg/m3). Il conviendra de mesurer régulièrement la teneur atmosphérique en monoxyde d'azote sur les lieux d'utilisation.

4.3. Contre-indications

· Nouveau-nés dépendants d'un shunt droit-gauche ou chez qui il a été mis en évidence un canal artériel «malin» gauche-droit.

· Déficit en G6PD chez les nouveau-nés

4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi

Sevrage : l'administration de Kinox ne doit pas être interrompue brutalement, du fait du risque d'augmentation de la pression artérielle pulmonaire (PAP) et/ou de la diminution de l'oxygénation artérielle (PaO2) par effet rebond. Une dégradation de l'oxygénation et une élévation de la PAP peuvent également survenir chez les nouveau-nés chez qui il n'a pas été observé de réponse clinique lors de l'administration de Kinox. Le sevrage du monoxyde d'azote inhalé doit être progressif et effectué avec précaution (voir rubrique 4.2 Posologie et mode d’administration). En cas de transfert de patients traités par monoxyde d'azote inhalé vers un autre centre de soins, il convient de s'assurer de l'administration continue de monoxyde d'azote inhalé durant tout le transport.

L’administration de monoxyde d’azote inhalé n’est pas recommandée en cas de défaillance ventriculaire gauche.

En cas de communication interventriculaire ou interauriculaire, l'inhalation de Kinox entraîne une accentuation du shunt gauche-droit du fait de l'effet vasodilatateur pulmonaire du monoxyde d'azote. L'augmentation du débit sanguin pulmonaire qui en résulte peut entraîner une défaillance ventriculaire gauche chez l'insuffisant cardiaque et le nourrisson. Par conséquent, il est recommandé de pratiquer un cathétérisme de l'artère pulmonaire ou une échographie cardiaque avant l'administration de monoxyde d'azote.

Les hypertensions artérielles pulmonaires dues à un hyper-débit pulmonaire ne sont pas une indication au traitement par le monoxyde d’azote inhalé.

Chez les nouveau-nés traités pour hypoxémie réfractaire, si l'état clinique se dégrade sans réponse à l'administration de monoxyde d'azote ou si la réponse clinique apparaît insuffisante 4 à 6 heures après le début du traitement, il conviendra d'envisager, en fonction de la situation et lorsque c'est possible, une oxygénation par circulation extracorporelle.

Lors des essais cliniques, l'efficacité du NO inhalé n'a pas été démontrée chez les nouveau-nés présentant une hernie diaphragmatique congénitale.

Formation de méthémoglobine :

Après inhalation, les composés terminaux du monoxyde d'azote retrouvés dans la circulation systémique sont principalement la méthémoglobine et le nitrate. Les concentrations de méthémoglobine dans le sang doivent être surveillées chez tous les patients.

Bien qu’une augmentation significative de la méthémoglobine soit peu fréquente si son taux initial est faible, un dosage de la méthémoglobinémie devra être effectué avant le traitement, puis régulièrement au cours de l’administration. Si le taux de méthémoglobine est supérieur à 2,5%, la dose de monoxyde d'azote devra être réduite. S'il dépasse 5% l'administration devra être arrêtée. L'administration d'un agent réducteur tel que le bleu de méthylène peut être envisagée.

Surveillance de l'hémostase :

Une surveillance régulière de l'hémostase avec mesure du temps de saignement est recommandée au cours de l'administration de Kinox pendant plus de 24 heures chez les patients présentant des anomalies fonctionnelles ou numériques des plaquettes, un déficit en facteur de la coagulation ou un traitement anticoagulant. Les modèles animaux ont montré que le NO est susceptible d'interférer sur l'hémostase et d'entraîner une augmentation du temps de saignement. Les données disponibles chez les sujets humains adultes sont contradictoires et ne permettent pas de conclusions formelles.

4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions

En présence d'oxygène, le monoxyde d'azote est rapidement oxydé pour former des dérivés nitrés de degré d'oxydation supérieure toxiques pour l'épithélium bronchique et la membrane alvéolo-capillaire. Le dioxyde d'azote (NO2) est le principal composé formé. La vitesse d'oxydation du NO en NO2 est proportionnelle à la concentration initiale de monoxyde d'azote et d'oxygène dans l'air inhalé, ainsi qu'à la durée de contact entre NO et O2. Sa concentration reste inférieure à 0,5 ppm lors de l'administration par voie inhalée de monoxyde d'azote à des doses inférieures à 20 ppm et si les modalités visant à diminuer le temps de contact de l'oxygène et du monoxyde d'azote sont respectées. Si la concentration de NO2 excède 1 ppm, la dose de monoxyde d'azote et/ou la FiO2 devront être immédiatement réduites. Voir rubrique 4.2 pour les recommandations concernant la surveillance de NO2.

Il est possible que les produits donneurs de monoxyde d'azote, tels que le nitroprussiate de sodium et la nitroglycérine, potentialisent le risque de développer une méthémoglobinémie. Des résultats expérimentaux suggèrent que le monoxyde d'azote, ainsi que le dioxyde d'azote, peuvent réagir chimiquement avec le surfactant et/ou les protéines du surfactant sans que les conséquences cliniques en soit déterminées.

Le risque de formation de méthémoglobine est augmenté lors de l'administration concomitante de monoxyde d'azote avec des médicaments méthémoglobinisants (ex : nitrates alkylés, sulfamides et prilocaïne) susceptibles d’entraîner une augmentation des taux de méthémoglobine.

Les données disponibles semblent indiquer des effets additifs du monoxyde d’azote inhalé et d’autres vasodilatateurs agissant sur les systèmes GMPc et AMPc (inhibiteurs de phosphodiestérases, prostacycline, PGI2, etc…) sur la pression artérielle pulmonaire et la fonction ventriculaire droite. Ces produits doivent donc être utilisés avec prudence au cours d'un traitement par le monoxyde d'azote inhalé. De plus, une possible synergie entre les effets antiagrégants plaquettaires de Kinox et la prostacycline et ses analogues est suggérée par des données expérimentales.

4.6. Grossesse et allaitement

Grossesse

Le retentissement de l'administration de Kinox chez la femme enceinte n'est pas connu. Les données expérimentales disponibles chez l’animal sont insuffisantes (voir rubrique 5.3). Le risque potentiel pour les humains n’est pas connu.

Allaitement

Le passage de KINOX dans le lait maternel n'est pas connu, il n’a pas été étudié chez l’animal.

L’exposition passive au monoxyde d’azote doit être évitée chez la femme durant la grossesse et l’allaitement.

4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines

Sans objet.

4.8. Effets indésirables

· Troubles hématologiques et du système lymphatique

o Méthémoglobinémie :

Les nouveau-nés présentent une activité réduite de la MetHb-réductase et sont ainsi exposés à un risque plus important de développer une méthémoglobinémie. L'apparition d'une méthémoglobinémie > 5% a été observée malgré l'administration de concentrations appropriées de monoxyde d’azote. Le risque de méthémoglobinémie est majoré en cas de déficit en G6PD et de déficit en méthémoglobine réductase.

o Inhibition de l’agrégation plaquettaire :

Possibilité d'augmentation du temps de saignement par inhibition de l'agrégation plaquettaire.

· Troubles cardiovasculaires

o Effet rebond :

Des phénomènes de rebond, avec majoration de la vasoconstriction pulmonaire et hypoxémie, ont été observés après interruption brutale d'un traitement par le monoxyde d'azote inhalé, entraînant rapidement un collapsus cardiovasculaire. Une augmentation de FiO2 et/ou la reprise du traitement par le monoxyde d'azote inhalé doivent alors être envisagées.

· Troubles respiratoires, thoraciques et médiastinaux

o Réaction inflammatoire et atteintes lésionnelles des voies respiratoires :

Du dioxyde d'azote (NO2) se forme rapidement dans les mélanges gazeux contenant du monoxyde d'azote et de l'oxygène (O2) et peut ainsi provoquer une réaction inflammatoire et des lésions dans les voies respiratoires. Des données chez l'animal suggèrent une sensibilité accrue des voies respiratoires à l'infection lors de l'exposition à de faibles taux de NO2.

4.9. Surdosage

Le surdosage en Kinox entraîne des augmentations des taux de méthémoglobine et de NO2. Une concentration élevée de NO2 peut provoquer des lésions pulmonaires aiguës et des cas d'œdème pulmonaire ont été décrits après l'administration de concentrations élevées de monoxyde d'azote par voie inhalée.

Conduite à tenir en cas de surdosage accidentel du patient :

· traitement symptomatique des troubles respiratoires,

· en cas de persistance d'une méthémoglobinémie malgré la réduction ou l'interruption du traitement, l'injection intraveineuse de bleu de méthylène ou de vitamine C ou une transfusion sanguine seront envisagées en fonction de l'état clinique.

Conduite à tenir en cas d'inhalation massive à la suite de fuites intempestives :

· surveillance médicale pendant au moins 24 heures,

· en cas de troubles respiratoires, traitement symptomatique.

5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES

5.1. Propriétés pharmacodynamiques

Classe pharmacothérapeutique : AUTRES MEDICAMENTS DU SYSTEME RESPIRATOIRE, code ATC : R07AX01.

Le monoxyde d'azote est produit de façon endogène par de nombreuses cellules de l'organisme, dont les cellules endothéliale vasculaires. Il induit la relaxation des muscles lisses vasculaires entraînant une vasodilatation en se liant au fer héminique de la guanylate-cyclase cytosolique, en activant la guanylate-cyclase et en augmentant les concentrations intracellulaires de guanosine 3',5'-monophosphate cyclique (GMPc). Une augmentation du GMPc intraplaquettaire peut être responsable d'une inhibition de l'agrégation plaquettaire.

Administré par voie inhalée, le monoxyde d'azote exerce une action sélective sur la circulation artérielle pulmonaire du fait de sa durée de vie très courte liée à sa rapide inactivation par l'hémoglobine circulante au voisinage de son point de diffusion à travers la barrière alvéolo-capillaire.

KINOX a pour effet une diminution des résistances vasculaires pulmonaires et ne peut être efficace qu'en présence d'une vasoconstriction préalable dans la zone ventilée du poumon. Il améliore l'oxygénation artérielle en induisant une redistribution du débit sanguin pulmonaire des zones non ventilées du poumon présentant un rapport ventilation/perfusion (V/Q) faible dans les zones ventilées et diminuant en conséquence l'effet shunt. L'effet du monoxyde d'azote est dépendant du recrutement alvéolaire.

Le bénéfice de l'administration par voie inhalée de monoxyde d'azote chez les nouveau-nés à terme et les prématurés proche du terme (³ 34 semaines d'âge gestationnel) présentant une détresse respiratoire hypoxémiante est établi par les essais cliniques randomisés contrôlés. L'administration de monoxyde d'azote inhalé n’a pas fait la preuve de son bénéfice chez les nouveau-nés prématurés d'âge gestationnel inférieur à 34 semaines, peut être du fait des complications propres à la prématurité.

Les différentes études cliniques effectuées dans le syndrome de détresse respiratoire aiguë montrent un effet transitoire du monoxyde d’azote inhalé sur l’oxygénation artérielle sans conséquence clinique sur la durée de ventilation mécanique, la durée de séjour en réanimation ou la mortalité.

5.2. Propriétés pharmacocinétiques

Administré par voie inhalée, le monoxyde d'azote diffuse par voie systémique. La plus grande partie franchit la barrière alvéolo-capillaire et se combine à l'hémoglobine dont la saturation en oxygène se situe entre 60% et 100%. A cette saturation en oxygène, le monoxyde d'azote se fixe principalement à l'oxyhémoglobine qui se transforme en méthémoglobine et en nitrates. Lorsque la saturation en oxygène est faible, le monoxyde d'azote peut se fixer à la désoxyhémoglobine pour former un composé intermédiaire, la nitrosylhémoglobine, qui se dégrade en oxydes d'azote et en méthémoglobine au contact de l'oxygène. Le monoxyde d'azote peut réagir avec l'oxygène et l'eau pour former du dioxyde d'azote et des nitrites, lesquels réagissent avec l'oxyhémoglobine pour produire de la méthémoglobine et des nitrates. Ainsi, les principaux métabolites du monoxyde d'azote retrouvés dans la circulation systémique sont la méthémoglobine et les nitrates.

Les nitrates sont éliminés en majorité par voie urinaire et la méthémoglobine est métabolisée en plusieurs heures en hémoglobine par les réductases endogènes. Les nitrates excrétés dans l'urine, représentent plus de 70% de la dose de monoxyde d'azote inhalée.

5.3. Données de sécurité préclinique

Les études de toxicité par administration unique ont montré que l’inhalation de 1000 ppm chez le rat pendant 30 minutes et de 320 ppm chez la souris pendant 8 heures entraîne une mortalité de 50% des animaux.

Les études de toxicité après administration répétée de NO ont montré des anomalies fonctionnelles pulmonaires associées à une méthémoglobinémie qui constitue un marqueur biologique de toxicité pour le NO. Par ailleurs, l’inhalation de 10 ppm de NO, 2 heures par jour, 5 jours sur 7, pendant 5 à 30 semaines est responsable de l’apparition de lésions d’emphysème chez la souris.

Aucune mortalité n’a été rapportée chez des souris après une exposition de 10 ppm durant 6,5 mois ou 2,4 ppm durant toute leur vie.

La dose sans effets nocifs (NOAEL) chez le rat après exposition de 6 heures par jour pendant une période de 27 jours (du 2ème jour après la naissance jusqu’à l’arrêt) a été de 100 ppm. Dans cette étude, l’exposition de rats nouveau-nés/jeunes et adultes à 100 ppm de NO n’a pas démontré de toxicité sur le développement postnatal ni sur les performances de reproduction.

Il n’a pas été mené d’étude des fonctions de reproduction.

Différentes études du potentiel mutagène du monoxyde d’azote ont été menées, un effet mutagène a été retrouvé avec certains tests in vitro mais pas d’effets clastogéniques in vivo.

Les propriétés mutagènes de ce gaz, semblent liées en partie aux peroxynitrites et à la désamination oxydative de l’acide désoxyribonucléique causée par le monoxyde d’azote sur la cellule cible.

Le monoxyde d’azote est génotoxique sur certains types de tests. Une faible incidence d’adénocarcinomes utérins observés chez les rats après une exposition quotidienne à la dose indiquée chez l’homme pendant deux ans, a été envisagée comme pouvant être liée au traitement.

6. DONNEES PHARMACEUTIQUES

6.1. Liste des excipients

Azote.

6.2. Incompatibilités

Utiliser du matériel compatible avec le monoxyde d’azote.

Tout l’équipement, y compris les raccords, les tubulures et les circuits, utilisé pour administrer le monoxyde d’azote doit être à base de matériaux compatibles avec le gaz.

Parmi les matériaux métalliques de constitution, seul l’acier inoxydable peut être recommandé. Les polymères testés qui peuvent être utilisés dans les systèmes d’administration de monoxyde d’azote incluent le polyéthylène (PE) et le polypropylène (PP).

6.3. Durée de conservation

Bouteille de 5 litres : 36 mois à une température comprise entre -10 °C et +50 °C.

Bouteille de 20 litres : 36 mois à une température comprise entre -10 °C et +50 °C.

6.4. Précautions particulières de conservation

La réalisation de circuit d'adduction de monoxyde d'azote à l'aide de centrales de bouteilles, de canalisations fixes et prises au lit du patient est interdite.

Stockage dans le service de pharmacie

Les bouteilles devront être stockées dans un local aéré, propre, réservé au stockage des gaz à usage médical et fermant à clef. A l'intérieur de ce local, un lieu distinct, type panier grillagé fermant à clef, sera réservé au stockage des bouteilles de monoxyde d'azote.

Elles devront être protégées des risques de chocs et de chute, des matières comburantes et/ou combustibles, de l'humidité et conservées à des températures comprises entre -10 °C et +50 °C.

Stockage dans le service utilisateur

La bouteille, stockée dans la chambre du patient pendant la durée du traitement, sera retournée au service de pharmacie dès l'arrêt du traitement.

La bouteille sera positionnée dans un emplacement approprié (type chariot, …) pour la maintenir en position verticale. La bouteille devra être protégée des risques de chocs et de chute, des sources de chaleur ou d'ignition, des matières comburantes et/ou combustibles et de l'humidité.

Transport des bouteilles

Les bouteilles devront être transportées à l'aide de matériel approprié (type chariot muni de chaînes, de barrières ou d'anneaux) pour les protéger des risques de chocs et de chute.

Lors du transfert inter ou intra hospitalier des malades traités par le monoxyde d'azote, les bouteilles devront être arrimées fixement de manière à les maintenir en position verticale et à éviter le risque de chute. Une attention toute particulière devra également être portée à la fixation du manomètre afin d'éviter les risques de ruptures accidentelles.

6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur

Les bouteilles ont une contenance de 5 l et de 20 l.

Les bouteilles sont en aluminium, munies d'un robinet à pression résiduelle en acier inoxydable avec raccord de sortie spécifique.

Identification des bouteilles par couleur conventionnellement utilisée : corps peint en blanc, ogive peinte en bleu turquoise.

6.6. Précautions particulières d’élimination et de manipulation

Pour éviter tout incident, respecter impérativement les consignes suivantes :

· vérifier le bon état du matériel avant utilisation,

· arrimer fixement les bouteilles au moyen de chaînes, crochets, dans le chariot prévu à cet effet afin d'éviter toute chute intempestive,

· ne jamais ouvrir brutalement le robinet : l’ouvrir dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, lentement et complètement, puis tourner ce robinet d’un quart de tour dans le sens des aiguilles d’une montre,

· ne pas manipuler une bouteille dont le robinet n'est pas protégé par un chapeau ou une enveloppe protectrice,

· utiliser un raccord spécifique de type ISO 5145 (2004) : n°29 spécifique NO/N2 (100 ppm < NO < 1000 ppm) W30x2 15,2-20,8 DR,

· utiliser un manodétendeur pouvant admettre une pression au moins égale à 1,5 fois la pression maximale de service (200 bar) de la bouteille,

· utiliser un matériel de détente débitmétrie compatible avec le mélange de monoxyde d’azote-azote,

· à chaque nouvelle utilisation purger le manodétendeur-débitmètre par le mélange monoxyde d'azote-azote,

· ne pas tenter de réparer un robinet défectueux,

· ne pas serrer à la pince le manodétendeur-débitmètre sous peine de risque d'écrasement du joint et de détérioration du fonctionnement du matériel d’administration,

· évacuer les gaz expirés à l'extérieur (en évitant les lieux où ils pourraient s'accumuler). Il conviendra, avant toute utilisation, de s'assurer de la possibilité d'une ventilation suffisante de l'unité de soins pour l'évacuation des gaz en cas d'accident ou de fuites intempestives,

· le monoxyde d'azote étant incolore et inodore, la présence d'un système permettant de détecter sa présence dans l'air ambiant est préconisé dans les lieux d'utilisation et de stockage,

· Limite du taux d'exposition du personnel (voir rubrique 4.2 Posologie et mode d’administration).

· L’installation d’un circuit de distribution de monoxyde d’azote par une centrale de bouteilles, de canalisations fixes et de prises murales au lit du patient est interdite.

Instruction pour l'élimination de la bouteille :

Une fois la bouteille vide, ne pas la jeter, les bouteilles vides seront collectées par le fournisseur.

7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

AIR LIQUIDE SANTE INTERNATIONAL

75, quai d'Orsay

75007 PARIS

8. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

· 572 223-5 ou 34009 572 223 5 2 : bouteille de 5 l en aluminium (corps peint en blanc, ogive peinte en bleu turquoise), munie d'un robinet à pression résiduelle en acier inoxydable avec raccord de sortie spécifique de type n°29 conforme à la norme ISO 5145.

· 572 224-1 ou 34009 572 224 1 3 : bouteille de 20 l en aluminium (corps peint en blanc, ogive peinte en bleu turquoise), munie d'un robinet à pression résiduelle en acier inoxydable avec raccord de sortie spécifique de type n°29 conforme à la norme ISO 5145.

9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION

[à compléter par le titulaire]

10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE

[à compléter par le titulaire]

11. DOSIMETRIE

Sans objet.

12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACEUTIQUES

Sans objet.

CONDITIONS DE PRESCRIPTION ET DE DELIVRANCE

Liste I.

Réservé à l'usage hospitalier.