Résumé des Caractéristiques du Produit

RÉSUMÉ DES CARACTÉRISTIQUES DU PRODUIT

ANSM - Mis à jour le : 17/04/2013

1. DENOMINATION DU MEDICAMENT

IDARUBICINE MYLAN 1 mg/ml, solution pour perfusion

2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE

Chaque flacon de 5 ml contient 5 mg de chlorhydrate d'idarubicine.

Chaque flacon de 10 ml contient 10 mg de chlorhydrate d'idarubicine.

Chaque flacon de 20 ml contient 20 mg de chlorhydrate d'idarubicine.

1 ml de solution pour perfusion contient 1 mg de chlorhydrate d'idarubicine.

Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.

3. FORME PHARMACEUTIQUE

Solution pour perfusion.

Solution limpide, stérile, sans conservateur.

Le pH de la solution pour perfusion est compris entre 3,0 et 4,5.

4. DONNEES CLINIQUES

4.1. Indications thérapeutiques

L'idarubicine est indiquée:

· chez les adultes dans le traitement de la leucémie aiguë myéloblastique (également connue sous le nom de leucémie aiguë myéloïde ou LAM; ce type de leucémie était anciennement dénommée leucémie aiguë non-lymphoblastique ou LANL), dans l'induction d'une rémission chez les patients non traités ou en rechute ou réfractaires;

· chez les adultes et chez les enfants en deuxième intention dans le traitement de la leucémie aiguë lymphoblastique (LAL) en rechute.

L'idarubicine peut être utilisée en association lors de protocoles chimiothérapiques impliquant d'autres agents cytotoxiques.

4.2. Posologie et mode d'administration

Posologie

· Leucémie aiguë myéloblastique (LAM):
Chez l'adulte, la dose recommandée est de 12 mg/m2 par jour en IV pendant 3 jours consécutifs, ou 8 mg/m2 par jour en IV pendant 5 jours consécutifs.

· Leucémie aiguë lymphoblastique (LAL):
Chez l'adulte, la dose recommandée est de 12 mg/m2 par jour en IV pendant 3 jours consécutifs.
Chez l'enfant, la dose recommandée est de 10 mg/m2 par jour en IV pendant 3 jours consécutifs.

· Dose cumulée:
Une dose cumulée de 93 mg/m2 apparaît rarement cardiotoxique chez l'adulte. Le jeune enfant peut être plus sensible à la cardioxicité liée à la dose cumulée.

Ces schémas posologiques doivent être considérés en tenant compte de l'état hématologique du patient et des doses des autres agents cytotoxiques quand ils sont utilisés en association.

Mode d'administration

Voie intraveineuse stricte: la solution diluée doit être injectée dans la tubulure d'une perfusion intraveineuse de chlorure de sodium à 0,9 % en 5 à 10 minutes.

En cas de signes ou symptômes d'extravasation, l'administration sera interrompue immédiatement.

Attention:

Il est extrêmement important de s'assurer que l'administration est intraveineuse. Toute extravasation d'idarubicine risquerait de produire une nécrose des tissus environnants.

En cas d'apparition de signes ou de symptômes d'extravasation, il convient d'interrompre immédiatement la perfusion.

Idarubicine est un cytotoxique. Pour toute information concernant la dilution, ainsi que les précautions particulières d'élimination et de manipulation, voir rubrique 6.6.

4.3. Contre-indications

· Hypersensibilité au chlorhydrate d'idarubicine ou à l'un des excipients, à d'autres anthracyclines ou à d'autres anthracènediones.

· Insuffisance hépatique grave (voir rubrique 4.4).

· Insuffisance rénale grave (voir rubrique 4.4).

· Myélosuppression persistante.

· Infections non contrôlées.

· Insuffisance cardiaque grave.

· Cardiomyopathie.

· Infarctus du myocarde récent.

· Arythmies graves.

· Traitement préalable avec des doses cumulées maximales d'idarubicine et/ou d'autres anthracyclines et anthracènediones (voir rubrique 4.4).

· Allaitement (voir rubrique 4.6).

· Association avec le vaccin contre la fièvre jaune (voir rubrique 4.5).

4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi

Ce produit ne doit être administré que sous la surveillance d'un médecin compétent en oncologie ayant à sa disposition des locaux permettant la surveillance biologique et clinique.

Une grande prudence s'impose lors de la préparation et l'administration d'une injection d'idarubicine. La solution ne devra pas entrer en contact avec les muqueuses, les yeux ou la peau du patient.

Fonction cardiaque:

Une cardiotoxicité se manifestant par une insuffisance cardiaque congestive, des arythmies aigües mettant en jeu le pronostic vital, peut survenir au cours du traitement ou plusieurs semaines après son terme. Un traitement approprié doit être envisagé. Le risque de toxicité myocardique peut être plus élevé en cas de radiothérapie antérieure ou de radiothérapie concomitante de la région médiastinale ou péricardique ou lors de traitements avec d'autres agents potentiellement cardiotoxiques ou chez des patients présentant une situation clinique particulière en raison de leur maladie (anémie, dépression médullaire, infections, péricardite leucémique et/ou myocardite). D'autres facteurs de risques sont les suivants: maladie cardiovasculaire évolutive ou latente, prise antérieure d'anthracyclines et d'anthracènediones et utilisation concomitante de médicaments pouvant inhiber la contractilité cardiaque.

La surveillance de la fonction cardiaque doit être particulièrement attentive au cours du traitement afin de réduire au maximum le risque de toxicité cardiaque tel que décrit avec les autres anthracyclines et pouvant se manifester par des événements précoces (c'est à dire aigus) ou tardifs (c'est-à-dire différés).

Manifestations précoces (aiguës): Un rapport bénéfice/risque fortement favorable est nécessaire pour poursuivre le traitement par l'idarubicine chez les patients ayant une diminution de la fonction cardiaque. La cardiotoxicité précoce de l'idarubicine se manifeste principalement par une tachycardie sinusale et/ou des anomalies de l'électrocardiogramme (ECG), notamment des variations non-spécifiques du segment ST-T. Des cas de tachyarythmie, y compris des cas de contractions ventriculaires prématurées (extrasystoles ventriculaires) et de tachycardie ventriculaire, de bradycardie, de bloc auriculo-ventriculaire et de bloc de branche ont également été signalés. Ces effets n'annoncent généralement pas l'apparition ultérieure d'une cardiotoxicité tardive, sont rarement cliniquement pertinents et ne motivent généralement pas l'arrêt du traitement par l'idarubicine.

Bien qu'il n'existe aucune méthode fiable permettant de prédire une insuffisance cardiaque congestive aiguë, une cardiomyopathie induite par les anthracyclines est habituellement associée à une réduction définitive du voltage de l'onde QRS, une prolongation au-delà des limites normales de l'intervalle de temps systolique (rapport PEP/LVET) et une réduction de la fraction d'éjection ventriculaire gauche comparée aux valeurs initiales observées avant traitement.

Manifestations tardives (c'est-à dire-différées): La cardiotoxicité différée apparaît généralement à un stade tardif du traitement ou au cours des 2 ou 3 mois suivant la fin de ce dernier, mais on a également fait état d'effets tardifs observés de plusieurs mois à quelques années après la fin du traitement. La myocardiopathie tardive se manifeste par une réduction de la fraction d'éjection ventriculaire gauche (FEVG) et/ou des signes et des symptômes d'insuffisance cardiaque congestive (ICC) comme dyspnée, œdème pulmonaire, œdème déclive, cardiomégalie, hépatomégalie, oligurie, ascite, épanchement pleural et bruit de galop. Des effets subaigus tels que péricardite/myocardite ont également été signalés. L'ICC menaçant le pronostic vital est la forme la plus grave de cardiomyopathie induite par les anthracyclines et constitue une toxicité limitant la dose cumulée pour ce type de médicament.

Il conviendra d'effectuer un électrocardiogramme et une évaluation de la fraction d'éjection ventriculaire gauche soit par un échocardiogramme soit par un angiogramme MUGA (angiographie isotopique multiples-dépendants) avant et au cours du traitement par l'idarubicine. Bien que la dose cumulée maximale ne puisse pas encore être définie, une évaluation cardiologique spécifique chez des patients cancéreux n'a pas montré de modification significative de la fonction cardiaque chez des patients traités par l'idarubicine à une dose cumulée moyenne de 93 mg/m2. Néanmoins, une cardiopathie induite par l'idarubicine a été rapportée chez 5 % des patients ayant reçu par voie IV des doses cumulées de 150 à 290 mg/m2.

Le diagnostic clinique précoce d'une atteinte myocardique induite par l'idarubicine semble avoir un impact important sur la réussite du traitement pharmacologique. Comme avec les autres anthracyclines, la prudence s'impose lors de l'administration d'idarubicine à des enfants en raison d'un risque accru de cardiotoxicité de ces produits dans cette catégorie d'âge.

Toxicité hématologique:

Ce produit est un puissant myélosuppresseur. Une myélosuppression grave se manifestera chez tous les patients ayant reçu une dose thérapeutique de cet agent. Une surveillance hématologique attentive y compris celle des granulocytes, des globules rouges et des plaquettes est donc nécessaire.

Les profils hématologiques devront être évalués avant et au cours de chaque cycle de traitement y compris la numération différentielle des leucocytes. Des cas de leucémie secondaire, précédés ou non d'une phase préleucémique, ont été signalés chez les patients prenant des anthracyclines. La leucémie secondaire est plus courante lorsque ces médicaments sont administrés en association avec des antinéoplasiques pouvant altérer l'ADN, lors de traitements cytotoxiques lourds ou lorsque les doses d'anthracyclines ont été augmentées progressivement.

Ces leucémies peuvent se manifester après une période de latence de 1 à 3 ans.

Une leucopénie et/ou une neutropénie réversibles et dose-dépendantes sont les principales manifestations de la toxicité de l'idarubicine et constituent la plus fréquente toxicité aigue dose-limitante du médicament. La leucopénie et la neutropénie sont habituellement graves, une thrombocytopénie et une anémie peuvent aussi se manifester. Le nombre des neutrophiles et des plaquettes atteint généralement leur nadir entre 10 et 14 jours après l'administration; cependant, dans la plupart des cas, le nombre des cellules redevient normal au cours de la troisième semaine de traitement. Les conséquences cliniques d'une myélosuppression grave peuvent être de la fièvre, des infections, une septicémie, un choc septique, une hémorragie, une hypoxie tissulaire ou le décès.

Des équipements avec un laboratoire et des ressources adéquates pour surveiller la tolérance médicamenteuse, protéger et soigner les patients doivent être disponibles pour traiter rapidement et efficacement une hémorragie et/ou une infection graves. Les patients âgés de plus de 55 ans devront recevoir un fort traitement de soutien au cours de la phase d'aplasie.

Fonction hépatique et rénale:

Etant donné que l'insuffisance hépatique et/ou rénale peut affecter l'élimination de l'idarubicine, la fonction hépatique et rénale doit être évaluée par des tests de laboratoire clinique conventionnels (en utilisant de la bilirubine sérique et de la créatinine sérique comme indicateurs) avant et pendant le traitement. Dans un certain nombre d'essais cliniques de Phase III, le traitement n'a pas été donné si les taux de bilirubine et/ou de créatinine sérique dépassaient 2 mg/dl. Avec d'autres anthracyclines une réduction de la dose de 50 % est généralement prescrite si les taux de bilirubine et de créatinine sont compris entre 1,2 et 2,0 mg/dl.

Effets gastro-intestinaux:

L'idarubicine est émétique. Une inflammation des muqueuses (essentiellement stomatite, plus rarement œsophagite) apparaît généralement peu après l'administration du médicament, et si elle est grave, elle peut évoluer vers l'ulcération des muqueuses en quelques jours.

Carcinogénèse:

L'idarubicine a des propriétés mutagènes et carcinogènes chez le rat. Son potentiel carcinogène chez l'homme n'est pas connu. Il conviendra de garder présents à l'esprit la possibilité d'effets carcinogènes avant d'envisager un traitement à long terme.

Effets au site d'injection:

L'extravasation de l'injection d'idarubicine au site d'injection intraveineuse peut entraîner des réactions tissulaires locales graves comme une douleur locale, des lésions tissulaires graves (vésication, cellulite grave et nécrose). Le risque de thrombophlébite au site d'injection peut être réduit au minimum en injectant la solution diluée dans la tubulure d'une perfusion intraveineuse de chlorure de sodium à 0,9 % en 5 à 10 minutes. Une sensation de picotements ou de brûlure est le signe d'une extravasation de faible importance; la perfusion devra être immédiatement arrêtée et reprise dans une autre veine.

Syndrome de lyse tumorale:

Le catabolisme important des purines qui accompagne la rapide lyse des cellules cancéreuses (syndrome de lyse tumorale) induite par l'idarubicine peut entraîner une hyperuricémie. Les taux sanguins d'acide urique, de potassium, de phosphate, de calcium et de créatinine doivent être évalués après tout traitement initial. Une bonne hydratation, l'alcalinisation des urines et l'emploi d'allopurinol à titre prophylactique pour prévenir l'hyperuricémie peuvent réduire au minimum le risque de complications liées au syndrome de lyse tumorale.

Autres

L'utilisation concomitante d'idarubicine et de vaccins à virus vivants atténués (à l'exception de la fièvre jaune), de phénytoïne ou de fosphénytoïne n'est pas recommandée (voir rubrique 4.5).

Comme avec d'autres agents cytotoxiques, une thrombophlébite et des phénomènes thromboemboliques, y compris une embolie pulmonaire, ont été signalés pendant un traitement par l'idarubicine.

Ce produit peut entraîner une coloration rouge de l'urine pendant 1 à 2 jours après l'administration. Les patients doivent en être informés.

Il est recommandé aux patients du sexe masculin traités à l'idarubicine de se renseigner sur une éventuelle conservation du sperme avant le traitement car il est possible que le traitement à l'idarubicine entraîne une infertilité et/ou une génotoxicité sur les spermatozoïdes. Les hommes ne doivent pas concevoir d'enfant pendant le traitement et attendre au moins 3 mois après le terme du traitement pour le faire.

Les femmes ne doivent pas être enceintes pendant un traitement à l'idarubicine.

Les femmes en âge de procréer et les hommes de tous âges doivent utiliser des mesures contraceptives (voir rubrique 4.6).

4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions

· Le produit est un puissant myélosuppresseur et les régimes de chimiothérapie combinée contenant d'autres agents dont l'action est similaire peuvent entraîner des effets myélosuppresseurs supplémentaires.

· Les changements de la fonction hépatique ou rénale provoqués par des traitements associés peuvent affecter le métabolisme, la pharmacocinétique et l'efficacité thérapeutique et/ou la toxicité de l'idarubicine.

· L'utilisation d'idarubicine en association avec une chimiothérapie et avec d'autres médicaments potentiellement cardiotoxiques, ainsi que l'utilisation concomitante d'autres composés agissant sur le cœur (par exemple des inhibiteurs calciques) exige une surveillance de la fonction cardiaque pendant toute la durée du traitement.

· Un contact prolongé avec toute solution présentant un pH alcalin doit être évité car il aurait comme conséquence la détérioration du médicament. L'idarubicine ne doit pas être mélangée avec de l'héparine car un précipité pourrait se former, il n'est pas recommandé de mélanger ce médicament avec d'autres substances actives.

Associations contre-indiquées

(voir rubrique 4.3)

+ Vaccin contre la fièvre jaune:

Risque de maladie vaccinale généralisée éventuellement mortelle.

Associations déconseillées

(voir rubrique 4.4)

+ Vaccins vivants atténués (à l'exception de celui contre la fièvre jaune):

Risque de maladie systémique potentiellement mortelle. Ce risque est accru chez les sujets dont le système immunitaire est déjà affaibli par une maladie. Utiliser si possible un vaccin inactivé (vaccination contre la poliomyélite).

+ Phénytoïne et fosphénytoïne:

Risque d'aggravation des convulsions causées par la diminution de l'absorption digestive de la phénytoïne par le cytotoxique ou risque accru de toxicité ou perte de l'efficacité du cytotoxique par l'augmentation de son métabolisme hépatique par la phénytoïne.

Associations à prendre en compte

+ Ciclosporine, tacrolimus:

Immunodépression excessive avec risque de syndrome lymphoprolifératif.

Interactions communes à tous les cytotoxiques

En raison de l'augmentation du risque thrombotique lors des affections tumorales, le recours à un traitement anticoagulant est fréquent. La grande variabilité de la coagulabilité au cours de ces affections, à laquelle s'ajoute l'éventualité d'une interaction entre les anticoagulants oraux et la chimiothérapie anticancéreuse, imposent, s'il est décidé de traiter le patient par anticoagulant oraux, d'augmenter la fréquence des contrôles de l'INR.

4.6. Grossesse et allaitement

Grossesse

On ne dispose pas de données adéquates concernant l'utilisation de l'idarubicine chez les femmes enceintes. Des études menées sur des animaux ont montré une embryotoxicité et une tératogénicité chez le rat mais pas chez le lapin (voir rubrique 5.3). Basé sur les résultats d'études menées sur des animaux et sur le mécanisme d'action de l'idarubicine, ce médicament ne doit pas être utilisé pendant la grossesse, et particulièrement au cours du premier trimestre, à moins que cela ne soit absolument nécessaire. Le bénéfice du traitement par rapport au risque potentiel encouru par le fœtus devra être évalué au cas par cas.

Les femmes en âge de procréer et les hommes doivent utiliser des contraceptifs efficaces tout au long du traitement et pour les hommes jusqu'à 3 mois après la fin du traitement.

Allaitement

On ignore si l'idarubicine passe dans le lait maternel. L'allaitement est contre-indiqué à cause des effets potentiellement toxiques pour le nouveau-né.

Fertilité

L'idarubicine peut provoquer des lésions chromosomiques dans les spermatozoïdes humains. Il n'y a pas de données relatives aux effets de l'idarubicine sur la fertilité féminine. Chez les animaux, des effets secondaires de l'idarubicine ont été signalés (voir rubrique 5.3).

Si, au terme du traitement, la patiente désire avoir un enfant, elle devra demander conseil à un généticien.

4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines

Les effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines n'ont pas été étudiés.

4.8. Effets indésirables

Une myélosuppression grave et une toxicité cardiaque sont les deux principaux effets indésirables.

Myélosuppression

La numération des leucocytes et des thrombocytes atteint habituellement son nadir 10-14 jours après l'administration du chlorhydrate d'Idarubicine. L'hémogramme revient à un niveau normal généralement durant la 3ème semaine de traitement. Pendant la phase de myélosuppression grave, des décès dus à des infections et/ou des hémorragies ont été signalés.

Les conséquences cliniques de la myélosuppression peuvent être: fièvre, sepsis, choc septique, hémorragies et hypoxies des tissus qui peuvent être fatales. Si une neutropénie fébrile arrive, un traitement par antibiotiques par voie intraveineuse est recommandé.

Cardiotoxicité

L'insuffisance cardiaque congestive (ICC) menaçant le pronostic vital est la forme la plus grave de cardiomyopathie induite par les anthracyclines et constitue une toxicité limitant la dose cumulée pour ce type de médicament (voir rubrique 4.4).

Les fréquences des effets indésirables sont basées sur les catégories suivantes:

Très fréquent:

≥ 1/10

Fréquent:

≥1/100 et <1/10

Peu fréquent:

≥1/1000 et <1/100

Rare:

≥1/10000 et <1/1000

Très rare:

<1/10000

Fréquence indéterminée:

Ne peut pas être estimée sur la base des données disponibles

Systèmes d'organes

Fréquence

Effets indésirables

Infection et Infestation:

Très fréquent

· Episodes infectieux

Peu fréquent

· Sepsis, Septicémie

Tumeurs bénignes, malignes et non spécifiées (y compris kystes et polypes):

Peu fréquent

· Leucémies secondaires (leucémie aiguë myéloïde et syndrome myélodysplasique)

Affections hématologiques et du système lymphatique:

Très fréquent

· Anémie

· Leucopénie grave

· Neutropénie

· Thrombocytopénie

Affections du système immunitaire:

Très rare

· Anaphylaxie

Troubles du métabolisme et de la nutrition:

Très fréquent

· Anorexie

Peu fréquent

· Syndrome de lyse tumorale

· Hyperuricémie

· Déshydratation

Fréquence indéterminée

· Hyperphosphatémie

· Hyperkaliémie

· Hypocalcémie

· Hypophosphaturie

Affections du système nerveux:

Rare

· Hémorragie cérébrale

Affections cardiaques:

Fréquent

· Bradycardie

· Tachycardie sinusale

· Tachyarythmie

· Réduction asymptomatique de la fraction d'éjection ventriculaire gauche

· Cardiomyopathies

Peu fréquent

· Anomalies de l'ECG, notamment variations non-spécifiques du segment ST-T

· Infarctus du myocarde

· Insuffisance cardiaque congestive

Très rare

· Péricardite

· Myocardites

· Bloc auriculo-ventriculaire et bloc de branche

Affections vasculaires:

Fréquent

· Phlébite

· Thrombophlébite

· Hémorragie

Peu fréquent

· Choc

Très rare

· Embolie pulmonaire

· Bouffées vasomotrices

Affections gastro-intestinales:

Très fréquent

· Nausées/vomissements

· Stomatites

· Diarrhées

· Douleurs abdominales ou sensations de brûlure

Fréquent

· Hémorragies du tractus gastro-intestinal

Peu fréquent

· Œsophagites

· Colites, y compris entérocolite grave/entérocolite neutropénique avec perforation

Très rare

· Erosions/ulcérations gastriques

Affections hépatobiliaires:

Fréquent

· Elévation des enzymes hépatiques et de la bilirubine

Troubles de la peau et du tissu sous-cutané:

Très fréquent

· Alopécie

· Toxicité locale: extravasation avec douleurs locales et lésions graves des tissus (vésication, cellulite grave et nécrose), réactions au site d'injection (voir rubrique 4.4)

Fréquent

· Eruption cutanée

· Prurit

· Hypersensibilité de la peau irradiée (réaction de «rappel de la radiation»)

Peu fréquent

· Hyperpigmentation de la peau et des ongles

· Urticaire

Très rare

· Erythème acral

Affections du rein et des voies urinaires:

Très fréquent

· Coloration rouge de l'urine pendant 1 à 2 jours après l'administration

Troubles généraux et anomalies au site d'administration:

Très fréquent

· Fièvre

· Maux de tête

Fréquent

· Hémorragies

Peu fréquent

· Déshydratation

4.9. Surdosage

L'administration de doses très élevées d'idarubicine risque de provoquer une toxicité myocardique aiguë dans les 24 premières heures et une myélosuppression sévère pendant les 7 à 14 jours suivants.

Le traitement repose sur le maintien des fonctions vitales dans des unités de soins spéciales tout au long de cette période et doit comporter des mesures comme des transfusions sanguines et des soins infirmiers palliatifs. Des cas d'insuffisance cardiaque tardive ont été observés plusieurs mois après un surdosage par les anthracyclines.

ll convient donc de surveiller soigneusement le patient et, si des signes d'insuffisance cardiaque se déclarent, d'instaurer le traitement adéquat, selon les recommandations conventionnelles.

5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES

5.1. Propriétés pharmacodynamiques

Classe pharmacothérapeutique: antibiotiques cytotoxiques; anthracyclines et apparentés, Code ATC: L01DB06.

L'idarubicine est un agent intercalant de l'ADN qui interagit avec l'enzyme topo-isomérase II et qui a un effet inhibiteur sur la synthèse de l'acide nucléique.

L'idarubicine démontre une activité anti-tumorale contre la leucémie et les lymphomes des souris aussi bien par voie IV que par voie orale. Des études in vitro menées sur des cellules de souris et humaines, résistantes à l'anthracycline, ont démontré que l'idarubicine à un faible taux de résistance croisée.

La modification de la position 4 de la structure d'anthracycline donne au composé une haute lipophilie qui a comme conséquence un taux élevé de captage cellulaire comparé à la doxorubicine et à la daunorubicine.

L'idarubicine a démontré avoir une meilleure efficacité que la daunorubicine et être un agent efficace contre la leucémie et les lymphomes des souris, à la fois par voie intraveineuse et orale. Des études in vitro menées sur les cellules de souris et humaines, résistantes à l'anthracycline, ont démontré que l'idarubicine a une moins bonne résistance croisée que la doxorubicine et la daunorubicine. Des études sur la toxicité cardiaque chez les animaux ont révélé que l'idarubicine a un meilleur indice thérapeutique que la doxorubicine et la daunorubicine. Son métabolite principal, l'idarubicinol, a démontré, in vitro et in vivo, avoir une activité anti-tumorale chez les modèles expérimentaux. Chez les rats, l'idarubicinol administré aux mêmes doses que la substance active est nettement moins cardiotoxique que l'idarubicine.

5.2. Propriétés pharmacocinétiques

Après une administration par voie intraveineuse aux patients ayant une fonction rénale et hépatique normale, l'idarubicine est éliminée de la circulation générale avec une demi-vie d'élimination comprise entre 11 et 25 heures et est largement métabolisée par le CYP2C9 et le CYP2D6 en un métabolite actif, l'idarubicinol, qui est plus lentement éliminé avec une demi-vie d'élimination comprise entre 41 et 69 heures. Le médicament est éliminé par excrétion biliaire et rénale, en grande partie sous forme d'idarubicinol.

Des études sur les concentrations cellulaires médicamenteuses (cellules sanguines nucléées et de moelle osseuse), chez des patients atteints de leucémie, ont démontré que les concentrations cellulaires maximales d'idarubicine sont atteintes quelques minutes après l'injection. Les concentrations d'idarubicine et d'idarubicinol dans les cellules sanguines nucléées et de moelle osseuse représentent plus de cent fois les concentrations plasmatiques.

Les taux d'excrétion plasmatique et cellulaire de l'idarubicine sont comparables à la demi-vie finale qui est d'une durée moyenne de 15 heures. La demi-vie finale de l'idarubicinol dans les cellules est d'environ 72 heures.

Des études in vitro ont démontré que la liaison aux protéines plasmiques de l'idarubicine est d'au moins 95 %. Cette donnée doit être prise en compte lorsque l'utilisation de ce produit en association avec d'autres médicaments est envisagée.

5.3. Données de sécurité préclinique

Suite à une administration unique par voie intraveineuse à des souris, des rats et des chiens, l'organe cible principal était le système hématologique et dans le cas des chiens il y avait aussi le système gastro-intestinal.

Pendant une période de 13 semaines, on a administré à des rats et à des chiens des doses uniques par voie intraveineuse de 0,4 mg/kg et de 0,3 mg/kg respectivement, pendant 3 jours consécutifs, les organes cibles étant les suivants: le système hémolymphopoïétique (diminution des leucocytes, des érythrocytes et des paramètres relatifs et des plaquettes; atrophie et involution de la rate et du thymus), le tractus gastro-intestinal (inflammation de l'intestin et/ou érosions), la fonction hépatique (nécrose, stéatose), rénale (dégénération tubulaire ou atrophie), testiculaire (inhibition de la spermatogenèse).

Des tests in vitro and in vivo ont montré que l'idarubicine a des propriétés mutagènes.

L'idarubicine est tératogène et toxique pour l'embryon chez le rat et toxique sur les organes de la reproduction. Comme les autres anthracyclines, l'idarubicine est carcinogène chez le rat.

6. DONNEES PHARMACEUTIQUES

6.1. Liste des excipients

Glycérol, hydroxyde de sodium (ajustement du pH), acide chlorhydrique (ajustement du pH) et eau pour préparations injectables.

6.2. Incompatibilités

En l'absence d'études de compatibilité, ce médicament ne doit pas être mélangé avec d'autres médicaments.

IDARUBICINE MYLAN ne doit pas être mélangée avec de l'héparine en raison du risque de précipitation. Il est recommandé de ne pas mélanger ce produit avec d'autres médicaments.

Un contact prolongé avec une solution présentant un pH alcalin doit être évité car il aurait comme conséquence la dégradation du médicament.

6.3. Durée de conservation

2 ans.

Solution pour perfusion :

La stabilité physico-chimique de la solution diluée a été démontrée pendant 24 heures à 25°C dans une solution de chlorure de sodium à 0,9 % (9 mg/ml)

D’un point de vue microbiologique, le produit doit être utilisé immédiatement. En cas d'utilisation non immédiate, les durées et conditions de conservation après dilution et avant utilisation relèvent de la seule responsabilité de l'utilisateur et ne devraient pas dépasser 24 heures à une température comprise entre 2°C et 8°C.

6.4. Précautions particulières de conservation

A conserver (au réfrigérateur) entre 2°C et 8°C.

Conserver le flacon dans l'emballage extérieur, à l'abri de la lumière.

Ne pas congeler.

6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur

Flacon de 5 ml (verre incolore de type I) d'idarubicine (5 mg/5 ml) avec un bouchon en caoutchouc (chlorobutyle) et une capsule de type flip off. Boîte de 1 et 5 flacons.

Flacon de 10 ml (verre incolore de type I) d'idarubicine (10 mg/10 ml) avec un bouchon en caoutchouc (chlorobutyle) et une capsule de type flip off. Boîte de 1 et 5 flacons.

Flacon de 20 ml (verre incolore de type I) d'idarubicine (20 mg/20 ml) avec un bouchon en caoutchouc (chlorobutyle) et une capsule de type flip off. Boîte de 1 et 5 flacons.

Toutes les présentations peuvent ne pas être commercialisées.

6.6. Précautions particulières d’élimination et de manipulation

Comme tous les agents antinéoplasiques, IDARUBICINE MYLAN doit être préparé et manipulé avec précautions.

Le port de lunettes, de masque et de gants est obligatoire. Il est indispensable d'utiliser des lunettes de protection, un masque et des gants.

En cas de contact cutané avec la solution d'IDARUBICINE MYLAN, laver immédiatement et abondamment à l'eau et au savon.

En cas de contact d'une muqueuse avec la solution d'IDARUBICINE MYLAN, rincer immédiatement à l'eau.

Les femmes enceintes ne doivent pas manipuler ce médicament.

Préparation en vue d'une administration en perfusion intraveineuse

Comme pour tout autre médicament injectable, IDARUBICINE MYLAN, solution pour perfusion, DOIT ETRE PREPARE DE MANIERE ASEPTIQUE.

Elimination

Tout produit non utilisé ainsi que le matériel utilisé pour la dilution et l'administration doivent être détruits conformément aux procédures standards de l'hôpital relatives aux agents cytotoxiques suivant les dispositions législatives en vigueur sur l'élimination des déchets toxiques.

7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

MYLAN S.A.S.

117, ALLEE DES PARCS

69800 SAINT-PRIEST

FRANCE

8. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

· 580 253-7 ou 34009 580 253 7 2: flacon de 5 ml (verre incolore). Boîte de 1.

· 580 254-3 ou 34009 580 254 3 3: flacon de 5 ml (verre incolore). Boîte de 5.

· 580 256-6 ou 34009 580 256 6 2: flacon de 10 ml (verre incolore). Boîte de 1.

· 580 257-2 ou 34009 580 257 2 3: flacon de 20 ml (verre incolore). Boîte de 1.

· 580 258-9 ou 34009 580 258 9 1: flacon de 20 ml (verre incolore). Boîte de 5.

· 580 259-5 ou 34009 580 259 5 2: flacon de 10 ml (verre incolore). Boîte de 5.

9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION

[à compléter par le titulaire]

10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE

[à compléter par le titulaire]

11. DOSIMETRIE

Sans objet.

12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACEUTIQUES

Sans objet.

CONDITIONS DE PRESCRIPTION ET DE DELIVRANCE

Liste I.

Médicament soumis à prescription hospitalière. Prescription réservée aux spécialistes en oncologie ou en hématologie ou aux médecins compétents en cancérologie. Médicament nécessitant une surveillance particulière pendant le traitement.