Résumé des Caractéristiques du Produit

RÉSUMÉ DES CARACTÉRISTIQUES DU PRODUIT

ANSM - Mis à jour le : 09/01/2012

1. DENOMINATION DU MEDICAMENT

BACLOFENE SUN 0,05 mg/ml, solution injectable

2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE

Baclofène ....................................................................................................................................... 0,05 mg

Pour une ampoule de 1 ml.

Excipients: 1 ampoule de 1 ml de solution injectable contient 3,5 mg de sodium.

Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.

3. FORME PHARMACEUTIQUE

Solution injectable.

Solution injectable claire et incolore avec un pH compris entre 5,0 et 7,0 et une osmolarité comprise entre 260 et 320 mosm/l.

4. DONNEES CLINIQUES

4.1. Indications thérapeutiques

Evaluation de la réponse à une injection par voie intrathécale de baclofène dans la spasticité chronique sévère associée à une sclérose en plaques, à des lésions d'origine médullaire ou cérébrale ne pouvant pas être traitée avec succès par un traitement standard.

Patients pédiatriques

Le baclofène intrathécal est indiqué chez les patients, âgés de 4 à 18 ans, souffrant de spasticité chronique sévère d'origine médullaire ou cérébrale (associée à un traumatisme, une sclérose en plaque ou toute autre pathologie médullaire) ne répondant pas à d'autres médicaments antispastiques administrés oralement (y compris, le baclofène oral) et/ou chez les patients présentant des effets indésirables intolérables aux doses orales efficaces.

4.2. Posologie et mode d'administration

Pour les injections tests uniques sous forme de bolus, BACLOFENE SUN est administré par ponction lombaire ou via un cathéter inséré dans l'espace sous-arachnoïdien. Lors du traitement chronique, la solution de baclofène est administrée par voie intrathécale au moyen d'une pompe implantable qui délivre la solution de manière continue dans l'espace sous-arachnoïdien (pompes certifiées UE).

Afin de déterminer la posologie optimale, chaque patient doit subir une phase de test avec un bolus intrathécal de baclofène, suivie d'une période individuelle de détermination de la dose qui se déroulera avec une extrême prudence avant l'instauration d'un traitement d'entretien.

L'administration intrathécale de baclofène à l'aide d'un système implantable ne doit être pratiquée que par un médecin expérimenté possédant les compétences requises. Il est extrêmement important de respecter scrupuleusement les instructions spécifiques du fabricant en ce qui concerne l'implantation, la programmation de la pompe et/ou le remplissage du réservoir.

Cette procédure est nécessaire en raison des différences de la dose thérapeutique de baclofène nécessaire pour chaque patient. L'administration au long cours de BACLOFENE SUN 10 mg/20 ml et de BACLOFENE SUN 10 mg /5 ml est obtenue au moyen d'une pompe implantable permettant la libération de la solution de baclofène dans le liquide céphalorachidien.

L'efficacité de BACLOFENE SUN administré par le système de perfusion SyncroMed a été démontrée dans des études cliniques. Ce système d'administration sous-cutané, implanté généralement au niveau de la paroi abdominale, possède un réservoir rechargeable. Ce système est connecté à un cathéter intrathécal sous-cutané jusqu'à l'espace subarachnoïdien. Il n'y a pas d'expérience confirmée avec d'autres systèmes de pompes implantables.

Avant d'administrer BACLOFENE SUN, une myélographie de l'espace sous-arachnoïdien doit être réalisée chez les patients présentant une spasticité post-traumatique. En cas de signes radiologiques d'arachnoïdite, le traitement par BACLOFENE SUN ne doit pas être instauré.

Avant d'administrer BACLOFENE SUN, la clarté et l'absence de coloration de la solution doivent être vérifiées. Seules les solutions exemptes de particules doivent être utilisées. Un solution trouble ou décolorée ne doit pas être utilisée et doit être éliminée. La solution contenue dans l'ampoule est stable, isotonique, sans pyrogène ni antioxydant et a un pH compris entre 5 et 7.

Chaque ampoule est à usage unique.

Phase de test (chez des patients hospitalisés)

Avant de débuter le traitement à long terme par BACLOFENE SUN, la réponse des patients au baclofène doit être évaluée lors d'une phase de test. Cette phase est réalisée en utilisant le BACLOFENE SUN 0,05 mg/ml, solution injectable. La dose-test est habituellement administrée non diluée par cathéter intrathécal ou ponction lombaire. La dose-test initiale est de 25 µg à 50 µg de baclofène, ce qui correspond à 1/2 ampoule ou 1 ampoule de BACLOFENE SUN 0,05 mg/ml. La dose doit être administrée par mélange avec le liquide céphalorachidien (LCR) (barbotage) durant 1 minute (ou plus). La dose peut être augmentée par paliers de 25 µg, à des intervalles d'au moins 24 heures, jusqu'à l'obtention d'une dose-test maximum de 100 µg, comme suit:

BACLOFENE SUN 0,05 mg/ml, solution injectable

Dose-test [µg de baclofène]

Correspondance entre les ml de solution et le nombre d'ampoules

25 µg

0,5 ml = 1/2 ampoule

50 µg

1,0 ml = 1 ampoule

75 µg

1,5 ml = 11/2 ampoules

100 µg

2,0 ml = 2 ampoules

Après chaque bolus intrathécal le patient doit être surveillé pendant 4 à 8 heures.

L'action d'une dose unique administrée en bolus intrathécal commence généralement une demi-heure à une heure après l'administration. L'effet antispastique maximal débute environ 4 heures après l'administration et dure pendant 4 à 8 heures. Le délai d'action, le pic d'activité et la durée d'action varient d'un patient à l'autre et dépendent de la dose administrée, de la sévérité des symptômes, et du mode et de la vitesse d'administration. Une réduction cliniquement significative du tonus musculaire, de la fréquence ou de la sévérité des spasmes doit être observée pour considérer qu'il y a eu une réponse au traitement. Si une dose-test de 2 ampoules de BACLOFENE SUN 0,05 mg/ml (correspondant à 100 µg de baclofène) n'est pas suffisante, la posologie ne doit pas être augmentée et le traitement ne doit pas être poursuivi.

La tolérance la dose-test peut varier d'un individu à l'autre. Si des symptômes de surdosage (coma) sont survenus chez un patient après une dose-test unique de 25 µg, le traitement doit être instauré uniquement en milieu hospitalier disposant de moyens de réanimation.

Populations particulières

Chez les patients présentant une circulation anormale du LCR due, par exemple, à un blocage causé par une inflammation ou un traumatisme, le retard de diffusion de BACLOFENE SUN peut diminuer son activité antispastique et augmenter la survenue d'effets indésirables (voir rubrique 4.3).

Compte tenu de la diminution de la clairance rénale, il peut être nécessaire de réduire la posologie chez les patients présentant une insuffisance rénale.

Patients pédiatriques

Phase de test

La dose-test initiale administrée par ponction lombaire chez les patients âgés de 4 à 18 ans doit être de 25 à 50 µg/jour, selon l'âge et la taille de l'enfant. Chez les patients n'ayant pas répondu, la dose peut être augmentée par paliers de 25 µg, à des intervalles d'au moins 24 heures. La dose-test ne doit pas dépasser 100 µg/jour chez les patients pédiatriques.

La sécurité d'emploi et l'efficacité du baclofène intrathécal dans le traitement de la spasticité d'origine cérébrale et médullaire chez les enfants de moins de 4 ans n'ont pas été établies (voir rubrique 4.4).

Patients âgés

Dans des études cliniques, des patients âgés de plus de 65 ont été traités avec BACLOFENE SUN sans que des problèmes spécifiques aient été observés. L'expérience avec les comprimés de baclofène montre, toutefois, que la fréquence de survenue des effets indésirables peut être plus importante chez cette catégorie de patients. La survenue des effets indésirables doit être surveillée avec attention chez les patients âgés.

Arrêt de traitement

Aucune limite spécifique à la durée du traitement n'est prévue.

A l'exception des situations d'urgence liées au surdosage ou à la survenue d'effets indésirables graves, le traitement doit toujours être arrêté en réduisant progressivement la dose. BACLOFENE SUN ne doit pas être interrompu brutalement. Un arrêt brutal de l'administration par voie intrathécale de baclofène, qu'elle qu'en soit la cause, peut se manifester par une fièvre importante, une altération de la conscience, une exacerbation de la spasticité par effet rebond et une rigidité musculaire et dans de rares cas ceci a conduit à des crises d'épilepsie/état de mal épileptique, une rhabdomyolyse, une défaillance multi viscérale et le décès (voir rubrique 4.4).

Un arrêt brutal de BACLOFENE SUN, particulièrement aux doses supérieures à celles recommandées, peut entraîner une augmentation importante de la spasticité. L'arrêt brutal du traitement avec des comprimés de baclofène a aussi été suivi de confusion mentale, de troubles de la sensibilité, d'altération de la conscience avec hallucinations, de crises d'épilepsie/état de mal épileptique, et parfois d'une exacerbation de la spasticité, particulièrement après un traitement à long terme.

Syndrome de sevrage

Un arrêt brutal de l'administration par voie intrathécale de baclofène, qu'elle qu'en soit la cause, peut se manifester par une fièvre importante, une altération de la conscience, une exacerbation de la spasticité par effet rebond et une rigidité musculaire et dans de rares cas ceci a conduit à des crises d'épilepsie/état de mal épileptique, une rhabdomyolyse, une défaillance multi viscérale et le décès (voir rubrique 4.4).

Les symptômes dus à l'arrêt du traitement peuvent être confondus avec ceux d'une intoxication. Ceci nécessite aussi l'hospitalisation du patient.

Traitement du syndrome de sevrage

Le diagnostic rapide et l'admission dans un service d'urgence ou de réanimation sont importants pour prévenir la mise en jeu du pronostic vital ainsi que les effets systémiques dus à l'arrêt de l'administration par voie intrathécale de baclofène.

4.3. Contre-indications

BACLOFENE SUN ne doit pas être administré dans les cas suivants:

· hypersensibilité à la substance active ou à l'un des excipients (voir rubrique 6.1),

· épilepsie pharmaco-résistante.

BACLOFENE SUN doit être administré uniquement dans l'espace sous-arachnoïdien. BACLOFENE SUN ne doit pas être administré par voie intraveineuse, intramusculaire, sous-cutanée ou épidurale.

4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi

BACLOFENE SUN doit être administré avec précaution chez les patients présentant:

· une circulation anormale du LCR due à un blocage,

· une épilepsie ou d'autres troubles convulsifs,

· des symptômes de paralysie bulbaire ou une paralysie partielle des muscles respiratoires,

· un état confusionnel aigu ou chronique,

· des troubles psychotiques, une schizophrénie ou une maladie de Parkinson.

· des antécédents de dysautonomie,

· une insuffisance cérébro-vasculaire ou respiratoire,

· une hypertension du sphincter vésical,

· une insuffisance rénale,

· un ulcère peptique,

· une insuffisance hépatique sévère.

Chez les patients dont la spasticité est due à un traumatisme crânien, il est recommandé de ne pas débuter le traitement à long terme avec le baclofène intrathécal avant que les symptômes de spasticité soient stables (c'est-à-dire au moins un an après le traumatisme). Les enfants doivent présenter une masse corporelle suffisante pour l'implantation de la pompe pour perfusion chronique.

L'utilisation intrathécale de baclofène chez les patients pédiatriques ne doit être pratiquée que par un médecin expérimenté possédant les compétences requises. L'expérience clinique concernant la sécurité d'emploi et l'efficacité de l'utilisation du baclofène intrathécal chez les enfants de moins de quatre ans est limitée.

Les phases de dose-test, d'implantation et de détermination de la dose d'administration par voie intrathécale doivent être effectuées dans des hôpitaux spécialisés sous surveillance médicale stricte supervisée par un praticien expérimenté afin d'assurer un suivi continu des patients.

Des moyens de réanimation doivent être immédiatement accessibles en raison de la possibilité d'apparition des symptômes mettant en jeu le pronostic vital des patients ou de la survenue d'effets indésirables graves. Des mesures de précautions adéquates doivent être prises avant de commencer le traitement.

Un arrêt brutal de l'administration par voie intrathécale de baclofène, qu'elle qu'en soit la cause, peut se manifester par une fièvre importante, une altération de la conscience, une exacerbation de la spasticité par effet rebond et une rigidité musculaire et dans de rares cas ceci a conduit à des crises d'épilepsie/état de mal épileptique, une rhabdomyolyse, une défaillance multi viscérale et le décès.

Avant de commencer le traitement par BACLOFENE SUN, tout autre traitement antispastique doit être interrompu progressivement.

Assistance médicale

La première administration par voie intrathécale, l'implantation du système de perfusion, la première perfusion et la détermination de la dose de BACLOFENE SUN sont associées à des risques de dépression du système nerveux central, de collapsus cardiovasculaire ou d'insuffisance respiratoire. Ces étapes doivent donc être menées chez des patients hospitalisés avec une disponibilité de soins intensifs et les instructions concernant la posologie doivent être observées. Des moyens de réanimation doivent être accessibles en cas de mise en jeu du pronostic vital ou de surdosage sévère. Le praticien doit avoir l'expérience de la technique d'administration intrathécale et des systèmes de perfusion associés.

Surveillance des patients

Le patient doit être sous surveillance étroite jusqu'à la stabilisation de son état. Le praticien, le patient et le personnel médical et les autres personnes impliquées dans le traitement doivent être informés des risques de ce traitement. En particulier, les symptômes de surdosage ou de sevrage, les mesures à prendre dans ces cas, l'entretien de la pompe et du site d'implantation doivent être connus.

Phase de dose-test

Une surveillance attentive des fonctions respiratoire et cardiovasculaire doit être exercée pendant l'administration de la dose-test initiale. Ceci est particulièrement important, chez les patients atteints d'une pathologie cardiaque ou pulmonaire et d'un déficit des muscles respiratoires. Une attention doit être portée au risque accru de dépression respiratoire chez les patients traités des benzodiazépines ou des opiacés.

Les sujets doivent être indemnes de tout syndrome infectieux au moment de la phase de test au BACLOFENE SUN 0,05 mg/ml, car une infection systémique est susceptible d'altérer l'évaluation de leur réponse au bolus intrathécal.

Notes complémentaires concernant l'ajustement posologique

Le maintien d'une certaine spasticité peut être parfois nécessaire pour la station debout et l'équilibre de la marche, ainsi que dans d'autres fonctions. Dans ce cas, afin d'éviter une faiblesse musculaire excessive et pour prévenir le risque de chute, BACLOFENE SUN sera administré avec précautions.

De plus, il peut être important de maintenir un certain tonus musculaire et des spasmes occasionnels des muscles pour favoriser la fonction circulatoire et prévenir la formation éventuelle de thromboses veineuses profondes.

Sevrage

Un arrêt brutal de l'administration de BACLOFENE SUN, qu'elle qu'en soit la cause, peut se manifester par une exacerbation de la spasticité par effet rebond, un prurit, des paresthésies (picotements ou brûlure) et une hypotension. Ceci peut être également à l'origine d'un état d'hyper-réactivité avec des spasmes rapides incontrôlés, une élévation de la température corporelle et de symptômes évocateurs d'un syndrome malin des neuroleptiques comme par exemple altération de la conscience et rigidité musculaire. Dans de rares cas, ceci a conduit à des crises d'épilepsie/état de mal épileptique, une lyse musculaire (rhabdomyolyse), des troubles de la coagulation (coagulopathie), une défaillance multi viscérale et le décès.

BACLOFENE SUN 0,05 mg/ml contient moins de 1 mmol de sodium (23 mg) par dose maximale de 2 ml (correspondant à 100 µg de baclofène), voir rubrique 4.2.

Tous les patients recevant un traitement par baclofène par voie intrathécale sont potentiellement à risque de développer un syndrome de sevrage. C'est pourquoi, les patients et les soignants doivent être informés de l'importance du bon suivi du calendrier des visites de remplissage du réservoir de la pompe et des signes et des symptômes précoces du syndrome de sevrage au baclofène.

Les symptômes précoces du syndrome de sevrage au baclofène incluent la réapparition de la spasticité initiale, des démangeaisons, une hypotension et des paresthésies. Certains symptômes tardifs du syndrome de sevrage ressemblent à ceux d'un dysfonctionnement du système autonome, d'une infection ou sepsis, d'une hyperthermie maligne, du syndrome malin des neuroleptiques ou tout autre signe accompagnant un état hypermétabolique ou une rhabdomyolyse avancée.

Les autres symptômes de l'arrêt brutal du traitement sont: hallucinations, état psychotique, états maniaques ou paranoïaques, céphalées sévères et insomnie. Une crise dysautonomique accompagnée d'une insuffisance cardiaque a été observée dans un cas chez un patient présentant un syndrome ressemblant au syndrome de l'homme raide.

Dans la plupart des cas, les symptômes de sevrage apparaissent dans les premières heures à quelques jours suivant l'interruption de l'administration. La raison fréquente de l'arrêt brutal de l'administration intrathécale est un dysfonctionnement du cathéter (en particulier, des problèmes de déconnexion). Dans certains cas, une erreur humaine peut également être en cause.

Traitement des symptômes de sevrage

La confirmation rapide du diagnostic et l'admission dans un service d'urgence ou de réanimation sont importants pour prévenir la mise en jeu du pronostique vital ainsi que les effets systémiques dus à l'arrêt de l'administration par voie intrathécale de baclofène. Le traitement recommandé est la reprise de l'administration par voie intrathécale de baclofène à la même dose ou approximativement la même dose que celle administrée avant l'interruption de l'administration par voie intrathécale de baclofène. Toutefois, si la reprise de l'administration par voie intrathécale de baclofène est retardée, le traitement avec un agoniste GABA comme le baclofène administré par voie orale ou entérale, ou avec des benzodiazépines administrées par voie orale, entérale ou intraveineuse peut prévenir les séquelles potentiellement mortelles. Cependant, il n'existe aucune garantie que la simple administration de baclofène par voie orale ou entérale soit suffisante pour empêcher la progression des symptômes de sevrage du baclofène par voie intrathécale.

4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions

Aucune étude d'interactions n'a été réalisée.

L'expérience acquise de l'utilisation de BACLOFENE SUN en association avec d'autres médicaments n'est pas suffisante pour prédire les interactions.

BACLOFENE SUN ne doit pas être administré de manière concomitante avec d'autres agents antispastiques, afin d'éviter les possibles effets indésirables.

L'administration concomitante de BACLOFENE SUN et d'autres médicaments dépresseurs du système nerveux central peuvent potentialiser l'activité de BACLOFENE SUN. En particulier, la prise concomitante d'alcool doit être évitée étant donné que les interactions avec l'alcool ne sont pas prévisibles.

L'association des comprimés à base de baclofène avec certains médicaments du traitement de la dépression (antidépresseurs tricycliques) risque d'augmenter l'hypotonie musculaire. Pour cette raison, une telle interaction ne peut être exclue en cas d'association de BACLOFENE SUN avec les antidépresseurs tricycliques.

L'association des comprimés à base de baclofène avec les traitements antihypertenseurs risque de majorer l'effet antihypertenseur. La pression artérielle doit être surveillée régulièrement en cas d'administration concomitante de BACLOFENE SUN et de médicaments antihypertenseurs. Si possible, la posologie du médicament antihypertenseur doit être réduite.

Un cas de chute de la pression artérielle a été rapporté en cas d'association de BACLOFENE SUN avec la morphine. Il ne peut pas être exclu que, dans certains cas, des troubles respiratoires ou du système nerveux central puissent apparaître. Pour cette raison, il faut garder à l'esprit le risque d'augmentation de ces troubles en cas d'association avec les opiacés et les benzodiazépines.

Jusqu'à présent, il n'y a pas d'information concernant l'administration concomitante de BACLOFENE SUN et d'autres médicaments administrés par voie intrathécale.

4.6. Grossesse et allaitement

Grossesse

Il n'y a pas d'expérience concernant l'utilisation de BACLOFENE SUN pendant la grossesse. Le baclofène passe la barrière placentaire et a montré des effets toxiques sur la reproduction (voir rubrique 5.3).

BACLOFENE SUN ne doit pas être utilisé pendant la grossesse, sauf si les avantages du traitement pour la mère sont supérieurs aux éventuels risques pour l'enfant.

Allaitement

Le baclofène est excrété dans le lait maternel. Les données disponibles sont insuffisantes pour connaître les concentrations dans le lait maternel. BACLOFENE SUN ne doit pas être utilisé pendant l'allaitement, sauf si les avantages du traitement pour la mère sont supérieurs aux éventuels risques pour l'enfant.

4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines

BACLOFENE SUN a une influence importante sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines. La consommation d'alcool augmente cette influence.

Chez les patients traités avec du baclofène par voie intrathécale, l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines doit être évaluée régulièrement par le médecin traitant.

4.8. Effets indésirables

Les effets indésirables (tableau 1) sont classés par ordre de fréquence décroissante selon la convention suivante: très fréquent (≥1/10), fréquent (≥1/100 et < 1/10), peu fréquent (≥1/1000 et < 1/100), rare (≥1/10000 et < 1/1000) et très rare (< 1/10000), incluant les cas isolés, inconnu (ne pouvant pas être estimé sur la base des données disponibles). Au sein de chaque catégorie de fréquence, les effets indésirables sont présentés par ordre de gravité décroissante.

Tableau 1

Troubles du métabolisme et de la nutrition

· Fréquent:

diminution de l'appétit.

· Peu fréquent:

déshydratation.

Affections psychiatriques

· Fréquent:

dépression, confusion, désorientation, agitation, anxiété.

· Peu fréquent:

idées suicidaires, paranoïa, hallucinations, dysphorie.

Affections du système nerveux

· Très fréquent:

somnolence.

· Fréquent:

dépression respiratoire, crises épileptiques, léthargie, dysarthrie, céphalées, paresthésies, insomnie, sédation, vertiges.
Les crises épileptiques et les céphalées sont plus fréquentes chez des patients présentant une spasticité d'origine cérébrale.

· Peu fréquent:

ataxie, hypothermie, dysphagie, troubles de la mémoire, nystagmus.

Affections oculaires

· Fréquent:

troubles de l'accommodation avec vision floue et diplopie.

Affections cardiaques

· Peu fréquent:

bradycardie.

Affections vasculaires

· Fréquent:

hypotension orthostatique.

· Peu fréquent:

thrombose veineuse profonde, hypertension, flush cutané, pâleur.

Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales

· Fréquent:

pneumonie d'aspiration, dyspnée, bradypnée.

Affections gastro-intestinales

· Fréquent:

vomissements, constipation, diarrhées, nausées, sécheresse buccale, hypersécrétion salivaire.
Les nausées et vomissements sont plus fréquents chez des patients présentant une spasticité d'origine cérébrale.

· Peu fréquent:

iléus, hypogueusie

Affections de la peau et du tissus sous-cutané

· Fréquent:

urticaire, prurit.

· Peu fréquent:

alopécie, hyperhidrose.

Affections musculo-squelettiques et systémiques

· Très fréquent:

hypotonie.

· Fréquent:

hypertonie, faiblesse musculaire.

Affections du rein et des voies urinaires

· Fréquent:

rétention urinaire, incontinence urinaire.
Les rétentions urinaires sont plus fréquentes chez des patients présentant une spasticité d'origine cérébrale.

Affections des organes de reproduction et du sein

Fréquent:

dysfonction sexuelle.

Troubles généraux et anomalies au site d'administration

· Fréquent:

œdème facial ou périphérique, douleurs, fièvre, frissons.

Des kystes ovariens ont été observés par palpation, dans approximativement 5 % de la population féminine présentant une sclérose en plaques traitée par des comprimés de baclofène pendant au moins 1 an. Dans la plupart des cas, ces kystes ont disparu spontanément malgré la poursuite du traitement. On sait qu'une partie de la population féminine en bonne santé développe des kystes ovariens spontanément.

Un lien de causalité fiable entre les événements indésirables observés et l'administration de Baclofène SUN n'est pas toujours possible car certains des événements indésirables observés pourraient également être des symptômes de la maladie sous-jacente à traiter. Les effets indésirables particulièrement fréquents, tels que vertiges, étourdissements, somnolence, céphalées, nausées, baisse de la pression artérielle, et une faiblesse musculaires sont généralement dues au médicament.

Effets indésirables liés au système de perfusion

Il peut s'agir d'un déplacement/un vrillage/une rupture (déchirure) du cathéter, infection du site d'implantation, méningite, septicémie, épanchement séreux de la « poche de pompe » et un hématome associé à un risque possible d'inflammation, d'un dysfonctionnement de la pompe et d'une fuite de LCR, ainsi que d'une perforation de la peau à long terme, d'un surdosage ou d'un sous-dosage en raison d'une mauvaise manipulation.

4.9. Surdosage

Dès les premiers signes de surdosage au BACLOFENE SUN, le patient doit être hospitalisé si ce dernier est traité en ambulatoire.

Une attention doit être portée aux symptômes de surdosage tout au long du traitement, et plus particulièrement pendant la phase de test et la phase d'ajustement posologique, et lors de la reprise du traitement par BACLOFENE SUN après une interruption.

Le surdosage peut se produire, par exemple, à la suite de l'administration accidentelle du contenu du cathéter pendant la vérification de sa perméabilité ou de sa position. Les autres causes possibles sont des erreurs dans la programmation, l'augmentation extrêmement rapide des doses, l'administration concomitante par voie orale de baclofène ou le mauvais fonctionnement de la pompe.

Dans un cas, un patient adulte présentait des signes de surdosage sévère (coma) après l'injection d'une dose unique de 25 µg de baclofène (BACLOFENE SUN). A l'inverse, des doses quotidiennes de 4000 µg ont été nécessaires et tolérées dans des cas isolés (études allemandes). La plus faible dose létale rapportée dans les études allemandes est de 4000 µg, et la dose la plus élevée survécue sans séquelle est de 20000 microgramme de baclofène (BACLOFENE SUN).

Symptômes de surdosage

Hypotonie musculaire excessive, vertiges, sédation, crises épileptiques, perte de conscience, hypersalivation, nausées et vomissements.

Dépression respiratoire, apnée et coma en cas de surdosage massif.

Traitement du surdosage

Il n'existe pas d'antidote spécifique pour le traitement du surdosage au BACLOFENE SUN. En général, les mesures à prendre sont:

· retrait en urgence de la solution de baclofène de la pompe,

· les patients présentant une dépression respiratoire doivent être intubés jusqu'à l'élimination complète du baclofène.

Il existe des observations indiquant que la physostigmine par voie intraveineuse peut contrer les actions sur le système nerveux central, en particulier la somnolence et la dépression respiratoire.

L'administration intraveineuse d'une dose totale de 1 à 2 mg de physostigmine pendant 5 à 10 minutes peut être essayée chez les patients adultes. Pendant ce temps, les patients doivent être étroitement surveillés, en particulier pour les signes de crises d'épilepsie, de bradycardie et de troubles de la conduction cardiaque. Si le traitement s'avère efficace, des doses répétées de 1 mg de physostigmine à des intervalles de 30 à 60 minutes peuvent être administrées pour maintenir la respiration et l'état de conscience.

Chez les enfants, une dose de 0,02 mg de physostigmine par kg de poids corporel peut être administrée par voie intraveineuse à un débit ne dépassant pas 0,5 mg/minute. La dose peut être répétée à des intervalles de 5 à 10 minutes jusqu'à ce que l'effet thérapeutique soit atteint. La dose maximale ne doit pas dépasser 2 mg.

La physostigmine seule peut ne pas être suffisante pour traiter les surdosages élevés, et dans ces cas, le patient doit être ventilé artificiellement.

Si une ponction lombaire n'est pas contre-indiquée, 30 à 40 ml de LCR peuvent être retirés pendant la phase initiale de l'intoxication afin de diminuer la concentration de baclofène dans le LCR.

Mesures de support des fonctions cardiovasculaires. En cas de spasmes, le diazépam par voie intraveineuse doit être administré avec précautions.

5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES

5.1. Propriétés pharmacodynamiques

Classe pharmacothérapeutique: MYORELAXANTS, AUTRES MEDICAMENTS A ACTION CENTRALE,

Code ATC: M03BX01.

Le baclofène est un dérivé p-chlorophényle de l'acide gamma-aminobutyrique (GABA), qui est ubiquitaire dans le système nerveux central et qui est le principal neurotransmetteur inhibiteur du SNC. Le mécanisme d'action exact du baclofène n'est pas encore complètement élucidé. Il stimule les récepteurs GABAB pré- et post-synaptiques. Son action est basée sur l'augmentation de l'inhibition présynaptique qui débute principalement dans la moelle épinière, ce qui freine la transmission du stimulus. Cela entraîne une diminution du tonus musculaire et des réflexes pathologiques importants dans la spasticité. Etant un myorelaxant à action centrale, le baclofène n'affecte pas la transmission du stimulus neuromusculaire.

Chez l'homme comme chez l'animal, le baclofène peut provoquer une dépression du système nerveux central, ce qui peut conduire à une sédation et une somnolence ainsi qu'à une dépression cardio-respiratoire.

5.2. Propriétés pharmacocinétiques

La disponibilité systémique du baclofène administré par voie intrathécale est considérablement moins importante qu'après une administration par voie orale (comprimés de baclofène).

Lorsque l'on considère les données pharmacocinétiques de BACLOFENE SUN, les effets de la circulation lente du LCR doivent être pris en compte.

Absorption

Une perfusion directe dans l'espace sous-arachnoïdien permet d'éviter les processus d'absorption et ainsi d'accéder aux récepteurs de la corne postérieure de la moelle épinière.

L'administration directe de baclofène dans l'espace céphalo-rachidien permet un traitement efficace de la spasticité avec des doses qui sont au moins 100 fois inférieurs à celles du traitement par voie orale (comprimés de baclofène).

Distribution

Après administration en bolus intrathécal unique ou perfusion de courte durée, le volume de distribution varie de 22 à 157 ml. La moyenne de 75 ml correspond approximativement au volume de LCR chez l'homme, ce qui indique que le baclofène y est principalement distribué. En perfusion intrathécale continue de doses quotidiennes de 50 à 1200 µg, l'état d'équilibre est atteint en 1 à 2 jours, avec des taux de baclofène de 130 à 1 240 ng/ml dans le LCR lombaire. A l'état d'équilibre, en perfusion intrathécale continue de doses quotidiennes de 95 à 190 µg, il existe un gradient de concentration moyen de 4/1 entre le LCR lombaire et cisternal (limites: 1,8/1 à 8,7/1). Ceci est valable quelle que soit la position corporelle du patient. Les 3 dosages de solution de baclofène (densité: 1,003 ± 0,001 g/cm3 à 23°C) sont pratiquement de même densité que le LCR humain (densité: 1,006-1,008 g/cm3). En perfusion intrathécale aux doses usuelles, les concentrations plasmatiques de baclofène sont inférieures à 5 ng/ml (≤ 10 ng/ml chez l'enfant) et sont donc en dessous de la limite de quantification analytique. Ceci permet de conclure que le baclofène franchit lentement la barrière hémato-encéphalique et que les quantités qui passent dans la circulation sanguine sont très faibles.

Elimination

Après administration en bolus intrathécal unique ou perfusion de courte durée de 50 à 135 µg de baclofène, la demi-vie d'élimination rachidienne est de 1 à 5 heures. Après une administration unique en bolus ou après perfusion dans l'espace sous-arachnoïdien à l'aide d'une pompe implantable, la clairance moyenne rachidienne est d'environ 30 ml/h (ce qui correspond au taux de renouvellement physiologique du LCR). Ainsi, la quantité de baclofène perfusée pendant 24 heures est presque complètement éliminée avec le LCR au cours de cette même période. Le baclofène, est éliminé de la circulation sanguine, sous forme inchangée par voie urinaire. Un métabolite (l'acide bêta-(p-chlorophényl)-gamma-hydroxybutyrique) formé en petites quantités dans le foie par désamination oxydative est inactif. Les études suggèrent que le baclofène n'est pas métabolisé dans le LCR. D'après les données actuellement disponibles, les autres voies d'élimination ne sont pas considérées comme importantes.

D'après l'expérimentation animale, il est évident que la substance active s'accumule dans le LCR après administration de doses élevées. Il n'a pas été étudié dans quelle mesure cette constatation est pertinente chez l'homme et quelles conséquences doivent être attendues.

5.3. Données de sécurité préclinique

Les examens histologiques, issus des études de l'administration de baclofène en perfusion intrathécale continue réalisée chez le rat (2-4 semaines) et le chien (2-4 mois), n'ont montré aucun signe d'irritation locale ou d'inflammation. Les réactions sont attribuées à l'irritation due au cathéter de perfusion.

Des études in vivo et in vitro n'ont montré aucun signe d'effet mutagène du baclofène.

Une étude de 2 ans, réalisée chez le rat, avec du baclofène administré par voie orale a montré que le baclofène était dépourvu d'activité carcinogène. Une augmentation dose dépendante de l'incidence de kystes ovariens et une augmentation moins prononcée de l'incidence d'hypertrophie et/ou d'hémorragie des glandes surrénales ont été observées chez la rate traitée pendant 2 ans avec du baclofène. Les résultats suggèrent des effets endocriniens du baclofène, ceci pourrait être la base d'une action sur les hormones hypothalamiques.

Ces effets apparaissent chez les animaux de laboratoire (et probablement aussi chez l'homme) peut-être seulement en conjonction avec les changements hormonaux liés à l'âge.

Après une dose équivalente à environ 13 fois la dose maximale recommandée chez l'homme, les fœtus de rats ont montré une augmentation de l'incidence d'omphalocèles. Cette malformation n'a été observée ni chez la souris ni chez le lapin.

Le baclofène n'a pas eu d'effet sur la fertilité des rates. Les possibles effets sur la fertilité des mâles n'ont pas été étudiés.

6. DONNEES PHARMACEUTIQUES

6.1. Liste des excipients

Chlorure de sodium, eau pour préparations injectables.

6.2. Incompatibilités

BACLOFENE SUN, solution injectable ne doit pas être mélangé avec d'autres solutions injectables ou solutions pour perfusion.

6.3. Durée de conservation

Durée de conservation avant ouverture: 2 ans.

Après ouverture, le produit doit être utilisé immédiatement.

6.4. Précautions particulières de conservation

Pas de précautions particulières de conservation.

6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur

Ampoule de verre clair et incolore de type I (Ph. Eur.) contenant 1 ml de solution injectable.

Boîtes de 1 et 5 ampoules.

Toutes les présentations peuvent ne pas être commercialisées.

6.6. Précautions particulières d’élimination et de manipulation

Toute fraction non utilisée doit être éliminée.

7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

SUN PHARMACEUTICAL INDUSTRIES EUROPE BV

POLARISAVENUE 87

2132JH HOOFDDORP

PAYS-BAS

8. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

· 576 805-9 ou 34009 576 805 9 6: 1 ml en ampoule (verre). Boîte de 1.

· 576 806-5 ou 34009 576 806 5 7: 1 ml en ampoule (verre). Boîte de 5.

9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION

[à compléter par le titulaire]

10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE

[à compléter par le titulaire]

11. DOSIMETRIE

Sans objet.

12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACEUTIQUES

Sans objet.

CONDITIONS DE PRESCRIPTION ET DE DELIVRANCE

Liste I.

Réservé à l'usage hospitalier.