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Sels de réhydratation orale

Diarrhée : un meilleur accès au traitement sauverait 20 000 enfants

Les diarrhées ne sont pas une fatalité. Des traitements existent et sont très bon marché. Un meilleur accès à la de réhydratation orale pourrait sauver 20000 enfants, ont évalué des chercheurs. 

Diarrhée : un meilleur accès au traitement sauverait 20 000 enfants CHAUVEAU NICOLAS/SIPA




De nombreuses diarrhées mortelles pourraient être évitées en Afrique subsaharienne. Faute de traitement adéquat, 700 000 enfants de moins de 5 ans meurent chaque année d’une maladie diarrhéique. La moitié d’entre eux proviennent d’Afrique subsaharienne. Rien d’étonnant à cela, selon une étude parue ce 14 avril dans l’American Journal of Tropical Medicine and Hygiene : de nombreuses structures privées de santé ne fournissent pas le traitement adapté à la réhydratation des enfants.

 

50 cents par traitement

Cette étude, menée entre 2003 et 2011, est la plus large à ce jour qui s’intéresse aux maladies diarrhéiques de l’enfant. Elle inclut 19 000 enfants de 29 Etats africains. Parmi eux, la majorité s’est rendue en établissement public de santé (71%), une proportion moyenne en structure privée (20%) et une faible part dans des structures gérées par des ONG (5%). Il n’y avait qu’au Tchad que le domaine privé traitait mieux les jeunes patients atteints de diarrhée. Dans les autres Etats, les hôpitaux publics étaient les plus à mêmes de fournir le traitement de référence : des sels réhydratants mélangés à de l’eau.

 

Dans la majorité des zones, la population souffre d’un manque d’accessibilité aux traitements par réhydratation orale. Certains semblent plus défavorisés que d’autres : en établissement privé, un enfant atteint de diarrhée a 22% de chances en moins de recevoir un traitement adapté. « Nous estimons qu’en réduisant le fossé qui sépare les soins en établissement public et privé, nous pourrions sauver les vies de 20 000 enfants de moins de 5 ans en Afrique subsaharienne », calcule le Dr Neeraj Sood, auteur principal de l’étude. Ce n’est pas une question de coût : les traitements par réhydratation orale ne demandent que 50 cents par traitement. Leur efficacité est également prouvée : depuis leur introduction, en 1980, les décès par maladie diarrhéique ont reculé de deux tiers.

 

Des disparités public-privé et riches-pauvres

Les habitants des zones rurales ou pauvres sont particulièrement touchés par les disparités, pour plusieurs raisons. A la campagne, la probabilité qu’un malade se rende en pharmacie est de 41%. Or, ces structures sont les moins à même de proposer le bon traitement, selon l’étude. Les enfants pauvres sont aussi défavorisés sur le plan de la santé : ils ont 4% de chances en moins de recevoir un traitement par réhydratation orale dans le public, 14% de chances en moins dans le privé.

 

Ces résultats sont d’autant plus significatifs que les établissements de santé privés « s'installent de plus en plus dans les zones vides peu desservies d’Afrique subsaharienne », selon Zachary Wagner, co-auteur de l’étude. Ce n’est pas tant l’absence de traitements par réhydratation orale qui inquiète le chercheur, mais plutôt l’administration de traitements inadaptés, voire dangereux. Il épingle aussi l’immobilisme des gouvernements, qui « surveillent très peu » la qualité des soins prodigués en structure privée.

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