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QUESTION D'ACTU

Service de cardiologie

Une fermeture d'exception au CHU de Metz

Des verrous ont été posés sur les portes du service de chirurgie cardiaque du CHR de Metz sur décision de l'Agence de santé de Lorraine.





La décision est inédite. L'agence régionale de santé de Lorraine vient de décider la fermeture provisoire d'un service hospitalier. Des verrous ont été posés sur les portes du service de chirurgie cardiaque du CHR de Metz. A l'origine, il y a un rapport d'expertise diligenté par l'ARS. Il établit que le taux de mortalité y est presque deux fois supérieur à la moyenne. Les chiffres sont particulièrement frappants concernant le changement de valves cardiaques puisque le taux de mortalité est de 19,1 % contre 6,4% pour la moyenne nationale. Le chef de service, le Pr Pierre-Michel Roux, se défend de ces accusations et demande que l'on regarde les dossiers des patients plutôt que de se limiter aux statistiques. Une nouvelle expertise est en cours. Elle devra rendre ses conclusions dans quelques jours. La Lorraine compte trois services de chirurgie cardiaque, dont deux pour la seule ville de Metz. Selon le schéma d'organisation des soins, il ne devra en rester qu'un à Metz, voire un seul pour toute la région.


Questions au Pr Pierre-Michel Roux, CHU de Metz

 Nous ne comprenons pas cette fermeture d'urgence

 

 

Comment expliquez-vous ces taux de mortalité record ?

Pr Pierre-Michel Roux. Les résultats du service s'expliquent par la gravité des patients qui sont pris en charge. Depuis plusieurs années, les malades à haut risque chirurgical représentent plus de la moitié des personnes opérées dans le service. Par contre, les malades opérés à faible risque ou à risque modéré sont bons ainsi que nos taux d'infection. Nous ne comprenons pas du tout la fermeture d'urgence qui frappe le service avant tout examen de dossier puisque l'expertise a été faite sur statistiques

Ces patients ont-ils un profil particulier ?
Pr P.-M.R. 
Si on considère que sur dix patients qui ont une espérance de vie de quelques semaines parce qu'ils font oedème pulmonaire sur oedème pulmonaire opérés, sept sont vivants et viennent vous remercier, c'est plutôt la fierté de toute l'équipe.

Ces patients à haut risque n'étaient-ils pas des causes perdues ?

Pr P.-M.R. Devant ces patients graves dont le pronostic à court terme est très péjoratif, nous sommes confrontés à un problème d'éthique pas de statistique. Beaucoup de nos confrères, certainement sous l'effet pervers des classifications discutables, regardent leur taux de mortalité. J'assume les indication opératoires.

Entretien avec C.C.


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