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QUESTION D'ACTU

Concentration, somnolence, mauvaise humeur

Les nuits hachées perturbent le cerveau des jeunes parents

Être réveillé la nuit par une cause extérieure a de réels effets physiques : moindre attention, mauvaise humeur. Une nuit hachée correspond à moins de 4 heures de sommeil continu. 

Les nuits hachées perturbent le cerveau des jeunes parents John Rowley / Mood Boar/REX/SIPA




Pleurs, biberons ou selles nocturnes font le quotidien de nombreux jeunes parents. Mauvaise humeur, troubles de l’attention, somnolence… autant de conséquences qui n’appartiennent pas qu’à la légende. Une étude, parue dans Sleep Medicine ce 8 juillet, montre qu’un sommeil haché est bien à l’origine d’une fonction cognitive perturbée et d’une humeur revêche.

 

Un sommeil naturel perturbé

Dans le cadre de cette étude pilote, 48 étudiants âgés de 20 à 29 ans ont porté un appareil semblable à une montre au poignet. L’outil mesurait leur temps de sommeil et d’éveil. La première nuit, ils ont dormi pendant 8 heures d’affilée. La seconde, ils ont été réveillés quatre fois et ont dû effectuer des tâches pendant 10 à 15 minutes. Comme l’explique l’auteur principal de l’étude, le Pr Avi Sadeh, de nombreuses personnes connaissent des réveils nocturnes de ce type : « Le sommeil de bien des parents est interrompu par des causes extérieurs, comme les pleurs d’un bébé (…). Les médecins de garde, qui peuvent recevoir plusieurs appels par nuit, connaissent aussi ces interruptions. Ces réveils nocturnes peuvent être relativement courts - seulement cinq à dix minutes - mais ils perturbent le rythme naturel du sommeil. »

 

De la colère envers bébé

Les effets d’un réveil nocturne s’observent directement. Les capacités cognitives des personnes qui se sont réveillées pendant la nuit sont perturbées : ils se concentrent moins facilement, ils somnolent pendant la journée et sont aussi de mauvaise humeur. Rien d’étonnant à cela : une nuit hachée n’équivaut pas à plus de quatre heures consécutives de sommeil. « Notre étude montre l’impact d’une seule nuit de sommeil interrompu », reconnaît le Pr Sadeh. « Mais nous savons que ces effets s’accumulent, et donc que le prix fonctionnel est énorme pour les jeunes parents, qui se réveillent entre trois et dix fois par nuit pendant des mois. En plus des effets physiques d’un sommeil interrompu, les parents développent souvent un sentiment de colère envers leur bébé, et se sentent coupables de ces sentiments négatifs. »

 

De nombreux dégâts sur la santé

Parents, médecins de garde ou travailleurs de nuit sont tous exposés à la même situation : leur cycle de sommeil est perturbé. S'ajoutent les insomniaques chroniques et ceux qui ne dorment pas assez. Nombreux sont les Français en dette de sommeil. Les effets d'une telle situation sont lourds sur le plan de la santé. Plusieurs études l'ont prouvé : le manque de sommeil augmente fortement le risque de maladies vasculaires - dont l'hypertension artérielle -, de développer un diabète de type 2 voire une obésité. Les troubles mentaux sont aussi plus fréquents chez les petits dormeurs, peut-être parce qu'ils sont rendus hypersensibles aux émotions et à la douleur.

Un rythme circadien perturbé, à l'image de ceux qui font les 3-8 ou des jeunes parents, peut affecter jusqu'à un quart des neurones chargés du système veille/sommeil. Les effets d'une dette de sommeil s'observent aussi sur le plan de la cognition, avec des difficultés de mémorisation, d'apprentissage et de concentration. Car on le sait, bien dormir favorise aussi la formation de connexions entre les neurones...

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