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QUESTION D'ACTU

Chirurgie

Des patients traités à l’EPO avant une intervention

Depuis le Tour de France 98 et l’affaire Festina, l’érythropoïétine est définitivement associée au dopage. Pourtant, elle reste une hormone très utile aux médecins, notamment en chirurgie.

Des patients traités à l’EPO avant une intervention FABRICE COFFRINI/AP/SIPA




« Mon cocktail, c'était l'EPO, les transfusions et la testostérone », a avoué l’ex-cycliste américain Lance Armstrong en janvier dernier. Après plusieurs années de dénégations, le champion a reconnu à la télévision que pour remporter sept Tours de France entre 1999 et 2005, il s’était dopé et notamment à l’EPO ou érythropoïétine. Ce type de dopage a depuis été délaissé en raison des progrès dans les tests de détection.

Mais certaines personnes continuent à recevoir des injections d’EPO. Il ne s’agit pas de sportifs peu scrupuleux mais de malades. Une équipe italienne a présenté en début de semaine au congrès américain de chirurgie thoracique des résultats plaidant pour l’utilisation d’EPO chez des patients anémiques faute de globules rouges fonctionnels ou en nombre suffisant.
Lorsqu’ils doivent bénéficier d’une chirurgie cardiaque, un pontage ou une pose de valve par exemple, ces patients doivent souvent être transfusés, ce qui crée des risques importants de complications et un surcoût. Ces chirurgiens romains ont démontré qu’une injection d’une forte dose d’EPO deux jours avant l’opération divisait par deux le nombre de patients nécessitant une transfusion et réduisait de près de 2/3 la quantité de sang injectée à ceux qui en avaient besoin.

L’explication biologique est simple. Avant d’être l’ingrédient du succès de Lance Armstrong, l’érythropoïétine est une hormone naturellement fabriquée par nos reins. Son rôle est de stimuler la moelle osseuse pour que celle-ci fabrique des globules rouges. L’EPO de synthèse a donc été mise au point dans les années 80 pour compenser le déficit en EPO naturelle des personnes souffrant d’insuffisance rénale chronique et pour booster la production de globules rouges des patients souffrant de certaines maladies du sang ou ayant subi des chimiothérapies. C’est cette propriété qui a rapidement été détournée à des fins dopantes, l’augmentation du nombre de globules rouges permettant un meilleur apport musculaire en oxygène et donc de meilleures performances en endurance. Mais lorsqu’il contient plus de globules rouges qu’il n’en faudrait, le sang se transforme en une pâte épaisse et visqueuse, qui peut former des caillots dans les vaisseaux et causer des accidents cardio-vasculaires et cérébraux. Une série de morts suspectes de sportifs peuvent en témoigner.

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