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QUESTION D'ACTU

VIH, IVG, consommation de drogues

Les prostituées s'inquiètent de leur état de santé

Une étude menée par l'InVS montre qu'un tiers des prostituées déclarent vivre avec une maladie chronique, comme le sida, les hépatites ou le diabète.

Les prostituées s'inquiètent de leur état de santé HADJ/HOUNSFIELD/SIPA




Précarité sociale, consommation de produits psychoactifs, mauvais état de santé, voilà ce que vivent au quotidien les 20 000 prostituées qui exercent en France. Des conditions de vie qui préocuppent les pouvoirs publics. Sous l'impulsion de la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, les députés examinent ce vendredi une proposition de loi visant à sanctionner les clients de la prostitution. C'est dans ce contexte tendu que l'Institut de veille sanitaire (InVS) publie, ce même jour, son Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) dans lequel figure la dernière étude sur l'état de santé des prostituées. Tous les indicateurs sont dans le rouge !

Les prostituées victimes de la précarité sociale
L’étude de l'InVS a été conduite entre juin 2010 et mars 2011, dans 12 structures sociales et 15 structures médicales ayant accepté de participer, dans une dizaine de villes en métropole et principalement dans deux, Nice et Paris. Au total, 251 personnes ont participé au volet santé-social de l’étude. Les deux tiers des personnes suivies étaient des femmes (166 femmes, 62 transgenres et 23 hommes) et plus des trois-quarts (78%) étaient de nationalité étrangère.  
Résultat, les personnes rencontrées par les structures sociales cumulent un certain nombre de facteurs de précarité, comme en témoignent leurs conditions de logement (39 % vivent dans un logement précaire : hôtel, accueil collectif, famille/amis, rue, squat), leur situation administrative (28 % ont un titre de séjour précaire [autorisation provisoire, en attente de régularisation, visa touristique] et 22 % n’ont pas de titre de séjour), ou leur isolement relationnel (42 % n’ont pas la possibilité de faire appel à un proche en cas de difficulté, notamment les femmes).

Fort taux d'IVG et mauvais dépistage
Parmi les participant(e)s , la quasi-totalité des personnes interrogées (94 %) déclarent utiliser de façon systématique le préservatif avec leurs clients, plus fréquemment les femmes que les transgenres et les hommes. Le volet médical de l’étude a permis aussi de préciser que l’usage du préservatif était beaucoup moins systématique lors des rapports sexuels hors prostitution et que très peu de femmes avaient recours à une contraception orale ou à d’autres moyens de contraception.
Conséquence, la proportion de ces femmes ayant déjà eu recours à une interruption volontaire de grossesse (IVG) est de 61 %. Et le volet médical de cette recherche montre que le nombre d’IVG est encore plus élevé chez les femmes n’utilisant pas systématiquement le préservatif hors prostitution.
Par ailleurs, concernant le dépistage du cancer du col de l’utérus, un quart (24 %) des femmes de 25 ans et plus n’ont jamais réalisé de frottis cervico-vaginal au cours de leur vie. 

Consommation de produits psychoactifs
La moitié des répondants déclarent être fumeurs, cette proportion étant plus importante chez les hommes (65 %) que chez les les femmes (46 %). Les personnes d’Europe centrale et de l’Est fument quasiment toutes, alors que celles d’Afrique subsaharienne ou chinoises sont peu nombreuses à fumer.
Concernant la consommation de produits illicites sur les 12 derniers mois, 17 % ont dit avoir consommé du cannabis et 11 % de la cocaïne.

La moitié des prostituées souffrent d'anxiété ou de dépression
En outre, la moitié des personnes qui ont participé à l'enquête (52 %) déclarent être dans un état de santé moyen, mauvais ou très mauvais. Un tiers d'entre elles (35 %) déclare ainsi une maladie chronique (28 % des femmes et 70 % des transgenres), parmi lesquelles notamment le VIH/sida, une maladie respiratoire, un diabète, des problèmes psychologiques, une hépatite virale.
Et ce mauvais état de santé perturbe visiblement la santé mentale des prostituées. En effet, la consommation de somnifères au cours des douze derniers mois a concerné 31 % des répondants. De plus, les sentiments d’anxiété, de « déprime » et les pensées suicidaires (de manière occasionnelle) sont rapportées par respectivement 49 % et 65 % des personnes.
Enfin, la consultation médicale a permis d’objectiver un surpoids chez près d'une femme sur trois et leur état de santé a été jugé par le médecin moyen, mauvais ou très mauvais pour 16 % d’entre elles. Preuve de cette santé précaire, un quart des consultants ont déclaré avoir déjà eu une infection sexuellement transmissible au cours de leur vie.

 
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