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QUESTION D'ACTU

Après un traumatisme

Le sport pour reprendre goût à la vie

Lorsqu’un accident survient, que celui-ci touche l’intégrité physique ou psychologique, il peut être nécessaire de devoir se reconstruire. L’une des voies pour y parvenir est de faire du sport.

Le sport pour reprendre goût à la vie Amputé des quatre membres à la suite d’un accident, Philippe Croizon a été le premier nageur handicapé à traverser la manche à la nage ( El Yaakoubi Aziz/AP/SIPA)




A l’âge de 6 ans, Benoit Pinton a été victime d’un grave accident de voiture, de ceux dont on sort vivant par miracle. Après que la voiture a fait trois tonneaux, le petit garçon a été éjecté du véhicule et violemment projeté sur le bitume. Plongé dans un coma profond, Benoit Pinton s’est réveillé mais a conservé des séquelles : une hémiplégie ainsi qu’un traumatisme crânien.
Pour se reconstruire après l’accident et devenir un jeune homme accompli, Benoit est passé par ce que l’on appelle un processus de résilience. Ce processus est la reprise d’un développement après un traumatisme physique, psychique ou social. Dans le cas où il n’y a pas de résilience, si la personne « démissionne », elle peut développer un syndrome psychotraumatique. Mais si le processus se met en place, si l’individu a un projet d’existence, il va pouvoir reprendre un bon développement. « C’est une nouvelle manière de vivre qui se met en place, explique le Dr Boris Cyrulnik, neuropsychiatre, directeur d’enseignement à l’Université de Toulon. Le processus de résilience s’inscrit dans une démarche scientifique ».

Plusieurs facteurs permettent d’accéder à la résilience, notamment le sport. C'était le thème du colloque organisé vendredi 19 octobre par la chaîne Eurosport. En effet, l’activité physique est un facteur de renforcement neurologique. On parle alors de résilience neuronale : l’activité musculaire stimule et renforce l’activité cérébrale. Le sport est un facteur de déclenchement de la résilience ; sa pratique va permettre de surmonter la souffrance engendrée par les drames de l’existence. L’individu va renouer avec les autres, avec la vie.

Ecoutez le Dr Boris Cyrulnik, neuropsychiatre, directeur d’enseignement à l’Université de Toulon : « Le sport est un facteur qui permet d’entrer en relation, de tisser les liens. »




Nombre de personnes se sont servis du sport afin de vaincre un événement dramatique de leur vie. Parmi ces athlètes amateurs ou professionnels, il y a le nageur Philippe Croizon. Amputé des quatre membres à la suite d’un accident, il a été le premier nageur handicapé à traverser la manche à la nage. Dernier exploit en date : il a relié symboliquement à la nage les cinq continents. Le processus de résilience n’est naturellement pas l’apanage des personnes handicapées. C’est par exemple le cas du rugbyman Christophe Dominici, 65 sélections à son actif avec les Bleus. Marqué par le décès de sa sœur ainée alors qu’il avait 14 ans, l’athlète raconte qu’il a « mis toute sa force et sa rage au service de son sport » pour surmonter cette épreuve.

Benoit Pinton fait partie des gens qui se sont emparés du sport pour initier leur processus de résilience. A la suite de son accident, les activités sportives ont fait partie de son quotidien. Il y a eu la rééducation intensive, assimilable à une activité physique, et ce pendant 13 ans. En parallèle, Benoit Pinton s’est construit un mental de choc. Aujourd’hui âgé de 35 ans, le jeune homme pratique le triathlon depuis 17 ans.


Ecoutez Benoit Pinton, paratriathlète, président de la commission Paratriathlon : « Au début, c’était ludique. Petit à petit, c’est devenu une évidence et ça équilibre ma vie. »



Depuis 10 ans, il se fixe l’objectif d’une compétition par an et oriente sa vie autour de ce but. En 2009, il a couru son premier Ironman, le plus long format de triathlon existant. Pourquoi l’Ironman ? Benoit Pinton sourit lorsqu’on lui pose la question : « Parce que c’est le top, on arrive en haut de l’échelle. Plus c’est long, plus c’est bon. »

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