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QUESTION D'ACTU

Changement climatique

Les canicules menacent notre santé

Parmi les conséquences sanitaires des bouleversements climatiques, les spécialistes identifient les vagues de chaleur comme les principaux dangers. A défaut de pouvoir les enrayer, il faut s'y préparer.

Les canicules menacent notre santé ALFRED/SIPA




33 départements en vigilance, des températures avoisinnant les 40 degrés, la France a battu cer week-end un record caniculaire après un 15 août. Si aucun mort lié à cet épisode de chaleur n'est à déplorer, les pouvoirs publics et les hôpitaux restent vigilants. L'alerte sanitaire n'a pas été décrétée car, selon le ministre de la Santé, la situation est sous contrôle.
Chacun se souvient de l'épisode de 2003. Entre le 1er et le 20 août, 15 000 personnes sont mortes des suites directes de la vague de chaleur intense qui s’était abattue sur la France. Cette canicule meurtrière ne devrait pas rester exceptionnelle dans les décennies à venir, alertent les spécialistes. Selon l’Institut de veille sanitaire qui a consacré un numéro thématique de son bulletin épidémiologique hebdomadaire aux impacts sanitaires du changement climatique, les vagues de chaleur seront la menace la plus importante pour notre santé d’ici à 2050. Plusieurs phénomènes s’additionnent. Les vagues de chaleur vont être de plus en plus récurrentes. Elles ont un impact direct et souvent lourd sur la mortalité et le nombre des personnes les plus vulnérables augmente avec le vieillissement de la population. Le plan canicule mis en place chaque été depuis 2004 a donc une véritable raison d’être pour éviter que le système de santé ne soit pris au dépourvu et pour que chacun sache comment se protéger en cas de forte chaleur. La vague de chaleur de l’été 2006 a permis de constater de réels progrès.            

 

Mathilde Pascal, épidémiologiste, Institut de veille sanitaire : « Il n’y a eu que 2000 morts contre 6000 envisagés. »

 

 

D’une façon générale, trois grands types d’impacts sanitaires du changement climatique se distinguent. Tout d’abord les événements météorologiques extrêmes de type canicule, inondation ou tempête se multiplient avec des conséquences sanitaires directes. Et d’autre part, l’environnement évolue. Des paramètres comme la température, le degré d’humidité ou le taux d’émission de CO2 sont modifiés. Avec des conséquences sanitaires indirectes. Avec le déplacement des parasites du fait des modifications de leur écosystème, on assiste donc à l’émergence ou la réémergence de maladies infectieuses. Les facteurs de risque environnementaux  comme la pollution de l’air ou de l’eau sont modifiés avec des conséquences au quotidien pour les personnes asthmatiques ou cardiaques, par exemple. L’impact sanitaire ne se chiffre heureusement pas toujours en décès, contrairement aux canicules.

 

Mathilde Pascal, épidémiologiste, Institut de veille sanitaire : « Les tempêtes et les inondations entrainent des dépressions »

 

 

Par ailleurs, on aurait pu penser que le réchauffement du climat allait avoir au moins l’effet positif de diminuer la surmortalité observée pendant les mois d’hiver. Il n’en est rien. Les spécialistes redoutent même le contraire. A l’heure actuelle, la mortalité hivernale est plus importante dans les pays tempérés et chauds. Chaque baisse de 1° entraine une surmortalité de 4% en Thaïlande contre 0,4% en Slovénie. Probablement parce que les organismes et les systèmes de santé des pays chauds ou tempérés sont plus surpris par une chute brutale de température que dans les pays habitués aux hivers rigoureux. Le risque est donc de voir la France s’habituer à des hivers plus doux et être encore plus brutalement touchée en cas de vagues de froid ponctuelles.
Finalement, d’un extrême à l’autre du thermomètre, la menace pour notre santé est la même. A défaut de pouvoir encore enrayer l’évolution du changement climatique, il y a donc urgence à mieux anticiper ses conséquences.

En savoir plus 

Le dossier de l'Institut de veille sanitaire 

 

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