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Automédication en Europe : les Français à la traîne

En France, une consultation chez le généraliste donne lieu à une prescription dans 74% des cas. Résultat, la France accuse un retard en Europe en matière de développement de l'automédication.

Automédication en Europe : les Français à la traîne WITT/SIPA




Les Français ont moins recours à l'automédication que leurs voisins européens. C'est le constat fait par l'Association française pour une automédication responsable (Afipa) qui a déploré ce mardi 25 juin le « retard » de la France en Europe en matière de développement de l'automédication.

Grâce à des données fournies par Celtipharm, l'Observatoire européen de l'automédication a comparé la position de la France à celles de sept autres pays européens (Allemagne, Belgique, Espagne, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni et Suède). Conclusion, l'automédication, c'est-à-dire tous les médicaments à prescription facultative vendus sans ordonnance, a représenté en 2012 15,9% du marché pharmaceutique français en volume. « La France est plutôt très en dessous de la moyenne », qui s'est établie à 23,3% pour les pays étudiés, a commenté le directeur associé de Celtipharm, Jean-François Derre. En effet, en Allemage par exemple, l'automédication a pesé pour 40,2% du marché pharmaceutique, et 37,4% au Royaume-Uni. Mais, les Français ne sont pas ceux qui boudent le plus l'automédication, en bas du classement figurent l'Italie (12,5%) et l'Espagne (6,5%). 
A la lecture de ces chiffres, on est tenté d'imaginer que ce phénomène est lié au fait que les médicaments français sont parmi les plus chers d'Europe. Or, il n'en est rien ! Car, « les pays les plus consommateurs sont les pays où les prix sont les plus élevés ».
De plus, les prix français étaient les deuxièmes plus bas du panel. Mais, alors, quelles sont les raisons de cette désaffection des Français pour l'automédication ? Pour l'Afipa, la position de la France s'explique en partie par l'organisation de son système de soins, Une consultation chez un médecin généraliste français donne lieu à une prescription dans 74% des cas.
Par ailleurs, le recours trop fréquent au généraliste pour des pathologies bénignes, au vu d'une densité médicale en recul, est également l'une des hypothèses avancées par l'Observatoire pour expliquer cette tendance.

Toutefois, l'étude indique également que le potentiel de développement de l'automédication reste « encore important en France ». Celtipharm a estimé que 53 produits actuellement listés étaient « potentiellement éligibles » à une utilisation en automédication, alors que 95 molécules sont actuellement commercialisées (94 en moyenne en Europe). S'agissant de la vente en ligne, dans les pays qui l'ont autorisée, elle reste mineure et représente entre 3% et 8% des ventes en officine. « Internet reste assez limité, même dans les pays qui ont mis en place la vente en ligne depuis dix ans », juge l'Association. 

Enfin, même si au final le marché de automédication est en progression en France, cette pratique n'est pas encouragée par les pouvoirs publics. La ministre de la Santé Marisol Touraine avait il est vrai exprimé de vives réserves sur le sujet. « J'appelle à la prudence. L'enjeu, c'est la bonne prescription ou la bonne prise du médicament au bon moment. Nous restons un pays dans lequel le recours au médicament est un réflexe un peu trop systématique. Il ne faut pas banaliser la prise du médicament », déclarait la ministre. Elle a ajouté qu'elle n'était pas favorable au déremboursement de médicaments anciens suivi d'un accès à l'automédication. En matière de déremboursement, « la logique, c'est le service médical rendu », indiquait-elle, évoquant celui des pilules de troisième génération intervenu fin mars.

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