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QUESTION D'ACTU

Démographie médicale

Toujours autant de médecins, mais encore plus de déserts médicaux

Le nombre de médecins est resté quasiment stable en France ces dernières années. Mais en matière de démographie médicale, les écarts entre les régions se creusent.

Toujours autant de médecins, mais encore plus de déserts médicaux RICLAFE/SIPA




Les effectifs de médecins sont restés stables ces dernières années en France ! C'est le premier constat de la troisième édition des Atlas régionaux de la démographie médicale dévoilés ce jeudi. Parallèlement à cette relative stabilité (+0,9), les disparités régionales et départementales concernant les effectifs de médecins s'accentuent ! Dans le même temps, le nombre de généralistes baisse alors que celui des spécialistes augmente. Enfin, alors que le taux de médecins actifs ne progresse plus, les médecins retraités sont toujours plus nombreux. Ces évolutions de la démographie médicale bouleversent l'offre des soins dans certaines régions. 

Les disparités régionales se creusent
Réalisé par le Conseil National de l'Ordre des Médecins (CNOM), cet atlas révèle tout d'abord qu'il y aurait actuellement 215 865 médecins sur le territoire français. Cette stabilité, comparée aux dernières années, cache néanmoins des disparités régionales qui se creusent. Entre 2007 et 2013, le nombre de médecins a par exemple diminué de 2,3 % dans le Centre, une région déjà connue pour être un désert médical.

Parmi les raisons évoquées par l'Ordre, pour expliquer l'aggravation de la situation dans certains déserts médicaux, le choix des nouveaux médecins. L' Atlas 2013 met ainsi en évidence l’attractivité des départements universitaires. Autrement dit, les jeunes médecins privilégient nettement le département où ils ont fait leurs études. Preuve de ce phénomène, les Pays-de-la-Loire, une région qui possède deux universités à Nantes et à Angers. Ces deux départements concentrent 76 % des nouveaux inscrits de la région !  Conséquence de cette tendance, les zones dépourvues d’université ont moins de chances d’attirer de jeunes médecins. Et selon les projections réalisées par les démographes, ce phénomène ne va pas aller en s'améliorant. Pour la période allant de 2013 et 2018, les départements de l'Oise et de l'Aisne devraient ainsi voir leurs effectifs de médecins diminuer respectivement de 2 % et 3,2 %.

Le problème du renouvellement des générations
Par ailleurs, grâce à ce travail, le CNOM s'est rendu compte, qu'à l'échelle locale, le problème du renouvellement des générations se pose. Cette stagnation des actifs correspond aussi à une forte hausse des retraités (+44,8 %). Et ce phénomène va poser de graves problèmes dans certaines régions. Pour preuve, l’Atlas régional de la Champagne-Ardenne révèle que d’ici à 5 ans, la situation risque d’être critique pour l’offre de soins de cette région. En effet, les médecins potentiellement sortants, âgés de 60 ans et plus, représentent 26 % des effectifs, tandis que la tranche d’âge des moins de 40 ans représente 14 % de l’ensemble des actifs réguliers.

Mais cette baisse des effectifs ne menace pas uniquement les territoires ruraux, et certaines grandes villes semblent également ne plus faire recette. A la grande surprise, c'est le cas par exemple de l'Ile-de-France. Contre toute attente, la région parisienne enregistre la plus forte baisse des effectifs en activité : -2,2 % en cinq ans. De la à dire que Paris risque de devenir un désert médical ? Pas vraiment, car l'Ile-de-France enregistre aussi la plus forte proportion de médecins généralistes âgés de plus de 60 ans à l’échelle départementale : 33 %.

L’exercice libéral peu prisé en début de carrière
Enfin, depuis plusieurs années déjà, le CNOM observe aussi que l’exercice libéral est très peu attractif en première inscription, et ce malgré la mise en place d’aides et de mesures incitatives à l’installation. L'analyse d’une cohorte a permis d’observer qu’après cinq années de pratique, ils sont bien plus nombreux à exercer en libéral/mixte. Ce constat s’illustre par exemple en Picardie. Là bas, alors que seuls 12,7 % des nouveaux inscrits choisissent l’exercice mixte, ils sont 30 % à être installés en libéral ou mixte cinq ans plus tard.

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