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Cancer du sein : le dépistage organisé inutile après 70 ans

Surdiagnostics et surtraitement : voilà les deux conclusions à tirer du dépistage organisé du cancer du sein après 70 ans. C’est le résultat d’une étude néerlandaise, où il est en place depuis 1998.

Cancer du sein : le dépistage organisé inutile après 70 ans SERGE POUZET/SIPA




Après 70 ans, le dépistage organisé du cancer du sein est inutile. C’est le résultat d’une étude menée aux Pays-Bas, où le dépistage est généralisé pour les femmes jusqu’à 75 ans. Cette pratique aurait même tendance à faire exploser le nombre de surdiagnostics, concluent les chercheurs dans le British Medical Journal.

 

50-74 ans en France

Depuis 1998, le programme néerlandais de dépistage du cancer du sein concerne les femmes de 50 à 75 ans. L’âge plafond est fixé à 74 ans en France. Pourtant, rien ne prouve que cela permette de détecter davantage de tumeurs. Dans le but de vérifier si la pratique est efficace, une équipe du centre médical de l’université de Leiden (Pays-Bas) a passé en revue les cas de cancers du sein diagnostiqués entre 1995 et 2011.

Au total, 25 500 femmes âgées de 70 à 75 ans, et 13 000 femmes âgées de 76 à 80 ans ont été incluses dans l’étude. Les chercheurs les ont séparées en trois groupes : « avant » (1995-97), « entre-deux » (1998-2002) et « après » (2003-11).

 

Deux fois plus de cancers précoces

Après l’introduction du nouveau système de dépistage organisé, le nombre de nouveaux cas de cancers précoces a effectivement grimpé. Il est passé de 249 à 363 pour 100 000 femmes. Les tumeurs de stade I, à elles seules, ont plus que doublé. Mais dans le même temps, on n’observe qu’une très légère baisse du nombre de nouveaux cas de cancers avancés du sein : il évolue de 58 à 52 cas pour 100 000 femmes.

La conclusion est donc claire pour les chercheurs : le dépistage après 75 ans augmente le surdiagnostic. Leurs calculs le montrent : pour chaque tumeur de stade avancé découverte, 20 tumeurs de stade précoce « supplémentaires » sont dépistées.
A un âge où les effets secondaires du traitement sont plus fréquents, pour un résultat médiocre, le prix à payer est trop lourd, estiment les auteurs de l’étude. « Plutôt que d’utiliser le dépistage massif, la décision de participer à un programme de dépistage devrait être personnalisée, s’appuyer sur l’espérance de vie restante, le risque de cancer du sein, le statut fonctionnel et les préférences des patients », concluent-ils.

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