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QUESTION D'ACTU

Décision du Conseil d'Etat

Tous les médicaments «en vente libre» sur Internet

Tous les médicaments en libre accès dans les pharmacies pourront l'être désormais sur internet. La décision prise par le Conseil d'Etat donne raison à Philippe Lailler, premier web-pharmacien en France.

Tous les médicaments \\ BABYAR/SIPA




Philippe Lailler se frotte les mains. Ce pharmacien de Caen, l'un des premiers à avoir ouvert un site de vente en ligne de médicaments, a obtenu gain de cause auprès du Conseil d'Etat. Cette instance a rendu une décison ouvrant "le commerce en ligne à tous les médicaments achetés sans ordonnance". 


En décembre dernier, Marisol Touraine avait autorisé  à la vente en ligne des médicaments pour se mettre en conformité avec une directive  européenne. « Cette modalité de dispensation de médicaments est réservée aux pharmaciens ayant obtenu une licence pour créer une officine de pharmacie physique. Elle relève de l’entière responsabilité du pharmacien, et est limitée aux seuls médicaments en libre accès. Elle est soumise aux règles de déontologie applicables à l’officine », indique le texte. Cette ordonnance, est-il précisé, a pour but de « consolider la lutte contre les médicaments falsifiés. » 
« Une décision brutale », estimait à l'époque l’Ordre des pharmaciens qui y voyait plus de risques que d’avancées. Et la présidente de l’Ordre  d’énumérer les dangers de la vente en ligne: confidentialité menacée, falsification, non respect des règles. Mais surtout l’institution y percevait un encouragement à la création de sites à finalité commerciale et à la surconsommation médicamenteuse.

Quelques semaines plus tard, l'Agence du médicament publiait la liste limitative des 455 médicaments pouvant être mis en ligne sur des sites ouverts par des pharmaciens à partir du 1er mars. Jeudi, le conseil d'Etat a estimé que tous les médicaments en vente libre pourraient être proposés sur internet dans les conditions prévues par le gouvernement. Cette première décision, qui porte, sur la forme, devra être confirmée dans quatre mois sur le fond. Mais dès le 1er mars, les pharmaciens pourront mettre à dispostion sur leur site l'ensemble de médicaments et produits disponibles en vente libre dans leur officine


Entretien avec Philippe Lailler, pharmacien à Caen


« Les officines ne vont pas disparaître »


pourquoidocteur: Une réaction Philippe Lailler?

Philippe Lailler: C'est une victoire. On a l'impression de prêcher seul dans le désert, excepté les consommateurs parce que vous avez vu que les associations de consommateurs ont pris parti pour mon action. Je suis très content d'avoir gagné ce référé suspension auprès du Conseil d'Etat.

 

Cette victoire est-elle avant tout celle des consommateurs?
Philippe Lailler: Il n'est pas normal qu'il y ait des écarts de prix aussi importants. On n'accepte pas deux fois ou trois fois le prix comme on trouve actuellement sur les différentes officines pour un même médicament. Les patients n'acceptent plus ça. Le débat en réalité n'est pas du tout sur le conseil, il est est en réalité sur le prix des médicaments qui sont trop chers en France. 



En dehors de la baisse du prix des médicaments que peut apporter au consommateur cette nouvelle concurrence entre les officines?
Philippe Lailler: Ca va mettre une concurrence entre les différentes officines. Et puis chacun y trouvera ce qu'il veut. Certains y chercheront plus du conseil, certains des gammes importantes, et d'autres des prix. Parfois les trois. Les officines ne vont pas disparaître. Quand vous aurez de la fièvre, vous irez toujours dans votre officine en bas de chez vous. Mais la vente sur internet c'est une vente complémentaire qui permet de faire son choix tranquillement.

 

La décision du Conseil d'Etat peut-elle donner un nouvel élan à la profession?

Philippe Lailler: Vous pouvez très bien avoir une toute petite officine à la campagne avec un pharmacien passionné d'aromathérapie et qui la développe sur internet. Il y a de la place pour tout le monde. Chacun peut y trouver un nouvel intérêt. Il est grand tant d'ouvrir nos portes et nos fenêtres.

 

Propos recueillis par Bruno Martrette

 


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