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Chez les jeunes adultes

Retour en force des oreillons en France

13 310 cas d’oreillons ont déjà été signalés en 2013 par les médecins Sentinelles contre 3 730 pour toute l’année 2012. Etonnamment, pour l’Institut de veille sanitaire, il n’y a pas d’épidémie en vue.

Retour en force des oreillons en France OJO Images / Rex Featur/REX/SIPA




« Non non, nous ne sommes pas en situation épidémique pour les oreillons, assure-t-on à l'Institut de veille sanitaire, il y a seulement eu quelques foyers récents de cas groupés dans des collectivités de jeunes adultes, dans des grandes écoles ou des casernes ». L’heure n’est donc visiblement pas à l’inquiétude. Pourtant, comme le souligne Santé magazine dans son édition en ligne, les chiffres du réseau Sentinelles basés sur les signalements de 1 300 médecins généralistes de toute la France volontaires pour la surveillance des maladies infectieuses sont tout autres. Pour les 7 premiers mois de 2013, 13 310 signalements ont été recensés, soit plus de trois fois plus que le nombre total de cas signalés en 2012 et plus de deux fois plus qu’en 2011.

La surestimation est possible, sachant que les généralistes effectuent leurs signalements sans avoir la confirmation du diagnostic des oreillons par analyse biologique. Le principal signe clinique qu’ils observent, l’inflammation et le gonflement des glandes salivaires parotides situées sous les oreilles, peut en effet être causé par une autre infection que celle du virus des oreillons. « Mais le réseau Sentinelles est un bon indicateur de tendances. Même si les 13 000 cas signalés n’en sont pas tous, il y a manifestement un problème oreillons », confirme le Pr Jean-Paul Stahl, chef du service des maladies infectieuses du CHU de Grenoble.

 

Ecoutez le Pr Jean-Paul Stahl, chef du service des maladies infectieuses du CHU de Grenoble : « Il y a un problème oreillons, ce qui est encore un peu flou, c'est l'ampleur du problème »



Deux phénomènes pourraient conjointement expliquer ce retour en force des oreillons dans l’Hexagone. L’efficacité du vaccin reçu avant l’âge de 2 ans ne se maintient pas complètement jusqu’à l’âge adulte. Ainsi, parmi les 7 foyers de cas groupés recensés au premier semestre 2013 chez des 18-25 ans par l’Institut de veille sanitaire en Rhône-Alpes, Champagne-Ardenne, Nord-Pas-de-Calais, Ile-de-France et Aquitaine, 73 % des jeunes adultes touchés avaient été correctement vaccinés pendant l’enfance. A cette perte progressive d’efficacité vaccinale s’ajoute le fait que la couverture vaccinale du vaccin ROR, le vaccin combiné contre la rougeole, les oreillons et la rubéole, est insuffisante pour protéger correctement la population. Fin 2012, l’InVS estimait qu’un tiers des adolescents de 15 ans n’avaient pas reçu la 2e dose indispensable du vaccin. La France a d’ailleurs connu, pour cette raison, une forte épidémie de rougeole en 2011. Aux mêmes causes les mêmes effets, confirme le Pr Daniel Floret, président du Comité technique des vaccinations au sein du Haut Conseil pour la santé publique : « Etant donné que le vaccin combine la rougeole et les oreillons, il n’est pas incohérent que les difficultés que nous avons connues avec la rougeole se reproduisent avec les oreillons ». Mais alors que les autorités sanitaires ont beaucoup communiqué sur l’épidémie de rougeole, pas un mot pour le moment sur cette recrudescence des oreillons.  

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