• CONTACT

QUESTION D'ACTU

Infections sexuellement transmissibles

Papillomavirus : le vaccin réduit aussi le risque de cancer de la gorge

Le vaccin contre le papillomavirus humain, utilisé pour protéger les jeunes filles du cancer du col de l'utérus, les protègerait aussi contre les cancers de la gorge et de la bouche, selon une étude publiée dans PLOS One.

Papillomavirus : le vaccin réduit aussi le risque de cancer de la gorge ROBERTS/NEWSCOM/SIPA




Prévu pour protéger contre les infections à papillomavirus et contribuant à diminuer le risque du cancer du col de l'utérus, le vaccin HPV aurait-il des vertus cachés ? D'après une étude du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) publiée dans PLOS One ce vendredi, le vaccin contre le HPV Cervarix, protégerait également les jeunes filles contre les tumeurs oropharyngées, c'est-à-dire celles situées dans la bouche et la gorge.

Le Dr Rolando Herrero et ses collègues de l'essai mené au Costa Rica sur la vaccination contre HPV en prévention des cancers du col de l'utérus ont regardé l'impact du vaccin sur d'autres sites anatomiques, dont la cavité buccale. En 2004 et 2005, 7.466 femmes en bonne santé âgées de 18 à 25 ans ont été vaccinées par Cervarix. Des prélèvements buccaux étaient disponibles pour 5.840 participantes. Et les résultats sont étonnants ! Alors que le taux de protection contre les infections du col de l'utérus était de 72%, l'analyse a montré que la vaccination avait réduit de 93,3% la prévalence des infections orales à HPV16/18, quatre ans après la vaccination. Quinze cas de femmes malades de ces cancers ont ainsi été décelés dans le groupe de participantes qui n'avaient pas bénéficié du vaccin. A l'inverse, un seul cas de cancer buccal causé par une infection HPV a été observé dans le groupe de femmes vaccinées. De quoi donner des idées au chercheur costaricien.

« Le vaccin semble procurer une forte protection contre les infections orales à HPV pour les sous-types viraux qui causent la plupart des cancers de l'oropharynx, commente le Dr Herrero », dans un communiqué. Et le scientifique de rajouter, « si des résultats similaires sont trouvés chez les hommes, la vaccination des garçons pourrait devenir une mesure de santé publique importante car les cancers de l'oropharynx et d'autres cancers liés à HPV (comme le cancer anal) sont 4 fois plus fréquents chez les hommes ». 

La plupart des cancers tête et cou sont associés à une forte consommation d'alcool et de tabac mais environ 30% sont associés à l'infection à HPV, liée aux pratiques sexuelles comme le sexe oral. De plus, le lien entre pratiques sexuelles orales et cancer de la gorge a déjà été mis en évidence. En 2010, les Centres fédéraux américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) avaient observé « une lente épidémie de cancers de la voie buccale, aux Etats-Unis et dans des pays d'Europe du nord, provoqués par des papillomavirus transmis sexuellement. » Le CIRC rappelle qu'aux USA, ces 20 dernières années, le taux de détection d'HPV dans les cancers de la zone buccale a augmenté de 16% à 70%. Selon ces spécialistes il pourrait y avoir plus de cas de cancers de la gorge ou de la bouche liés à HPV que de cancers du col de l'utérus. 

Vous aimez cet article ? Abonnez-vous à la newsletter !

EN DIRECT

LES MALADIES

J'AI MAL

Bras et mains Bras et mains Tête et cou Torse et haut du dos Jambes et pied

SYMPTÔMES