Marisol  Touraine a dit non à la vente de médicaments en grandes surfaces. En effet, alors qu'hier l’Autorité de la concurrence proposait d'ouvrir une brèche dans le monopole des pharmacies pour la vente en grandes surfaces de produits d’automédication, la ministre de Santé a implicitement fermé la porte notamment à Michel-Edouard Leclerc. Ce dernier milite depuis des années pour pouvoir vendre ces médicaments dans ses grandes surfaces. 

La ministre a affirmé ce vendredi à l'AFP que « l'hypothèse d'une vente des médicaments, même non soumis à prescription obligatoire, en grandes surfaces, n'est pas envisagée par le gouvernement ». Hasard du calendrier, sans doute, cette déclaration interrvient le jour du lancement de la vente en ligne de médicaments sans ordonnance sur des sites adossés à une vraie pharmacie. Selon son entourage, « la ministre est particulièrement attentive à ce que le circuit du médicament soit sécurisé et que la consommation des médicaments soit maîtrisée ».

Cette prise de position va à n'en pas douter rassurer l'Ordre des pharmaciens. Car selon Isabelle Adenot, présidente du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens, grâce à ce monopole des pharmaciens « c'est la sécurité du patient qui est préservée, mais aussi la survie d'une profession » Et la président de rappeler dans un entretien à pourquoidocteur que « le médicament n'est pas un produit comme les autres. Il faut faire vraiment attention à son bon usage ». « Aujourd'hui, tous les trois jours, une pharmacie ferme (...) et que dans quelques jours vous allez avoir deux pharmacies sur 3 qui sont à découvert au niveau de leur trésorerie », ajoutait Isabelle Adenot.