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QUESTION D'ACTU

L'Agence de l'alimentation et de l'environnement

Les femmes enceintes premières victimes du bisphénol A

L'Agence de l'alimentation et de l'environnement lance une nouvelle mise en garde sur les effets pour la santé du bisphénol A, en particulier chez les femmes enceintes et leurs bébés.

Les femmes enceintes premières victimes du bisphénol A BAZIZ CHIBANE/SIPA




Cette fois, c'est une alerte des plus sérieuses sur l'exposition des femmes enceintes et de leurs enfants au bisphénol A (BPA). Au terme de trois années de travail, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) publie ce 9 avril les résultats de l’évaluation des risques sanitaires associés à ce perturbateur endocrinien. Comme en 2011, l’avis de l'Anses confirme les risques pour la santé de ce composé chimique en particulier pour la femme enceinte et l’enfant à naître. Mais cet avis prend en compte, pour la première fois, l' estimation des expositions réelles de la population au bisphénol A par voie alimentaire, mais aussi par inhalation (via l’air ambiant) et par voie cutanée (au contact de produits de consommation).

 

Et d'après les résultats, l’alimentation contribuerait à plus de 80% de l’exposition de la population. Les principales sources d’exposition alimentaire seraient les produits conditionnés en boîtes de conserve (1) qui représentent environ 50% de l’exposition alimentaire totale. L’Agence a également identifié l’eau distribuée en bonbonnes de polycarbonate comme une source conséquente d’exposition au BPA.

Concernant les bébés, les effets identifiés portent sur une modification de la structure de la glande mammaire chez l’enfant à naître qui pourrait favoriser un développement du cancer du sein ultérieur. La mise en évidence de ces risques potentiels est néanmoins associée à un niveau de confiance qualifié de « modéré » par les experts au regard de l’état actuel des connaissances et des incertitudes, explique l'Anses dans un communiqué.

De plus, certaines professions seraient plus exposées que d'autres: c'est le cas en particulier des personnes qui manient du papier thermique comportant du BPA utilisé pour les tickets de caisse, comme les caissières des magasins.

 

Des mesures immédiates

Dans ce cadre, l’Anses recommande dès à présent, de prendre des mesures en vue de réduire l’exposition des femmes manipulant des papiers thermiques contenant du bisphénol A ou d’autres composés de la famille des bisphénols, notamment en milieu de travail. Et, sur le plan méthodologique, l’Agence conseille de revoir la pertinence de l’utilisation de valeurs toxicologiques de référence telle que la dose journalière tolérable pour des substances pour lesquelles les périodes de vulnérabilité ne sont pas toujours connues. 

 

A la suite du précédent avis de l’Anses en septembre 2011 qui pointait déjà les risques liés au bisphénol A, le Parlement français a voté le 13 décembre 2012 une loi interdisant ce composant jugé toxique dans les contenants alimentaires. Depuis le 1er janvier 2013, l'interdiction s'applique pour ceux destinés aux bébés et début 2015 pour les autres. Ce temps sera-t-il suffisant pour trouver d'autres alternatives ? L'Anses en a identifié 73, certaines déjà utilisées ou d'autres qui sont au stade de recherche. Mais la conclusion de l'Agence est catégorique: « aucune alternative ne se distingue pour être utilisée pour remplacer tous les usages du bisphénol A ».

 

(1) Sources d’exposition

En moyenne, l’alimentation contribue majoritairement à l’exposition (84% pour la femme enceinte). Concernant les principales sources d’exposition alimentaires et quelles que soient les populations concernées, l’expertise identifie trois grandes catégories :

Les produits conditionnés en boîtes de conserve1 qui représentent environ 50% de l’exposition alimentaire totale et se décomposant comme suit 35 à 45% pour les légumes ;10 à 15% pour les plats composés et produits à base de viande et de poisson.

Certains aliments d’origine animale : autour de 17% pour les viandes, abats et charcuterie, entre 1 et 3% pour les produits de la mer.Une contamination diffuse dont l’origine n’est pas identifiée qui représente entre 25 et 30% de l’exposition alimentaire totale.

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