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QUESTION D'ACTU

Inceste : le parcours du combattant de la victime





C’est la loi de l’omerta. Un « fléau de l’ombre », disent les spécialistes, qui touche bourreaux et victimes. Résultat, « l’inceste serait dix fois plus fréquent en France que ce que l’on sait », a estimé Cédric Grouchka, membre du Collège de la Haute autorité de santé lors d’un colloque qui vient de se tenir à Paris. Propos rapportés par le site du magazine Le Point, et qui illustrent un constat d’échec 25 ans après l'adoption de la Convention internationale des droits de l'enfant.
Selon les sondages (1) – les derniers remontent à 2009 –, il y aurait 2 millions de personnes frappées par ces violences sexuelles. 90 % des agresseurs sont des hommes, la plupart du temps, un père, un frère ou un grand-père.

Alors, face à l’irréparable, les victimes vivent avec cette plaie ouverte en gardant le silence pendant des années. Un parcours du combattant qui dure 16 ans, en moyenne, et qui est « plus traumatique que l’agression subie », a souligné Eugénie Izard, pédopsychiatre (2).
Et même si l’enfant décide de parler, c’est à d’autres murs qu’il se cogne. Celui des proches, en premier lieu. 30 % seulement préviendraient les autorités. Le manque de preuves est souvent la raison invoquée. Or, les fausses allégations ne représentent qu’un cas sur mille.
La justice, elle aussi, fait la sourde oreille. « Selon les experts, plus de 90 % des cas d'inceste ne sont pas protégés par le système actuel », relève le journaliste du Point.

Repérer les dysfonctionnements familiaux est donc un enjeu essentiel pour les dispositifs sociaux et les acteurs de santé. L’inceste est comme un cancer. Il ronge la famille. « Les violences conjugales sont fréquemment liées à des cas d'inceste », estiment les juges pour enfants. Et, pour la victime, la maladie, toujours présente, peut se réveiller des années plus tard : 45 % des agresseurs ont été victimes d’inceste durant l’enfance.


(1) Sondage réalisé pour l’Association internationale des victimes de l'inceste (AIVI).
(2) Présidente du Réseau de professionnels pour la protection de l'enfance et de l'adolescence (REPPEA).

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