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QUESTION D'ACTU

Fermeture du service des urgences

Hôtel-Dieu : les raisons de la colère des hospitaliers

Depuis hier, hospitaliers, usagers, syndicats et élus occupent l'Hôtel-Dieu. En cause, la décision de l'AP-HP de rediriger les patients en urgence médicale vers un autre hôpital.

Hôtel-Dieu : les raisons de la colère des hospitaliers V. WARTNER/20 MINUTES/SIPA




« On a vraiment l'impression qu'on se fout de la figure des personnels soignants et des malades. Avec l'occupation d'une des salles de l'Hôtel-Dieu depuis hier, c'est clairement un palier supplémentaire qui est franchi dans notre mobilisation. » Contacté par pourquoidocteur, le Dr Gérald Kierzek, ex-responsable du Smur de l'Hôtel-Dieu, ne cache pas sa colère. Démis de ses fonctions au mois de juillet dernier par la direction de l'AP-HP, ce dernier occupe, avec une trentaine de personnels, usagers et élus, une salle de l’Hôtel-Dieu dans le but de dénoncer le démantèlement programmé du service d'urgences de cet hôpital. 
 

Dans cette affaire, la fermeture de ce service d'urgences était initialement prévue pour le 4 novembre. Elle entraîne depuis deux ans la grogne d'une partie de l'équipe médicale ainsi que de nombreux politiques. L'Hôtel Dieu est, il est vrai au coeur d'un vaste projet de modernisation, qui prévoit d'en faire « l'hôpital du 21e siècle ». Autrement dit, un hôpital sans lit, mais doté d'une médecine axée sur la prévention, le dépistage et l’éducation pour la santé. Un établissement « low-cost », commentent ses détracteurs. Le Dr Gérald Kierzek avait d'ailleurs présenté un projet alternatif. 

Mais cette fois-ci, l'élément déclencheur d'une telle action, c'est une décision soudaine et inattendue de la direction de l'AP-HP. Cette dernière vient de donner la consigne à partir de mardi de re-router les patients ailleurs que vers les Urgences de l'Hôtel-Dieu. Une décision qui a bien évidemment entraîné la colère et l'incompréhension d'une partie du personnel car le 10 juillet dernier Marisol Touraine avait finalement annoncé sa décision de ne plus fermer les urgences.


Ecoutez le Dr Gérald Kierzek, ex-responsable du Smur de l'Hôtel-Dieu démis de ses fonctions :  « La réalité c'est que l'Assistance Publique continue de vider, de siphonner, et d'asphixier les personnels soignants de l'Hôtel-Dieu, cela au mépris des patients .... »



Le comité de défense de l'hôpital menacé, « Hôtel-Dieu, Hôpital pour tous », n'en est pourtant pas à son premier coup d'éclat. Opposé depuis le début à la restructuration de l'hôpital, le comité avait déjà en août dernier bloqué le déménagement de lits de médecine interne de l'Hôtel-Dieu vers l'hôpital Cochin. Pour Gérald Kierzek, fermer les urgences créerait un vent de panique dans l'organisation des services d'urgences au sein de la capitale. Situé dans le centre de Paris, les malades seraient alors transférés vers le SMUR de l'Hôpital Lariboisière qui est déjà
saturé.
Enfin, concernant la vétusté des locaux, là encore, « c'est un mensonge des pouvoirs publics », affirme Gérald Kierzek. « L'hôpital a été en partie rénové au cours de ces dernières années, et justement nous occupons une salle flambant neuve qui est le symbole de cet hôpital refait à neuf. La vérité, c'est que la direction de l'AP-HP veut fermer cet hôpital pour créer des bureaux administratifs », conclut-il.

Ecoutez le Dr Gérald Kierzek : « On va reporter tout ce petit monde sur Lariboisière qui n'est pas en capacité d'absorber tous ces patients. Cet hôpital a déjà dix heures d'attente dans son service d'urgences et reçoit 250 malades par jour...»






 

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