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Evaluation de la Haute Autorité de Santé

Encore trop de césariennes programmées à terme

Les Françaises abusent de la césarienne programmée à terme, même si la tendance est à la baisse. C'est ce que conclut la Haute Autorité de Santé à partir d'une expérimentation menée dans 165 maternités.

Encore trop de césariennes programmées à terme SAURA PASCAL/SIPA

  • Publié le 14.11.2014 à 07h00
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Trop de césariennes sont programmées à terme en France… et les habitudes ont la vie dure. La Haute Autorité de Santé (HAS) a livré ce 13 novembre les résultats d’une expérimentation menée dans 165 maternités françaises. Il en ressort une très légère baisse entre 2012 et 2013, et de fortes disparités territoriales.

Des recommandations de bonne pratique

L’expérience menée par la HAS  avait pour but d’optimiser la qualité des soins. Deux objectifs principaux ressortent des affirmations des équipes médicales : programmer la césarienne après 39 semaines d’aménorrhée (SA) et partager les réflexions de l’équipe avec la femme enceinte et son entourage. 
Pour cela, la HAS a émis des recommandations et élaboré un guide d’analyse et d’amélioration des pratiques. Avec ces outils, elle a encouragé les médecins adhérents à réfléchir sur l’équilibre bénéfice-risque de chaque décision et la nécessité de recourir à la césarienne. A chaque accouchement, un questionnaire a été rempli par les équipes concernant les indications du mode d’accouchement et l’information fournie à la femme. Cette expérience a également permis aux différents soignants d’échanger plus.

 

Ecoutez Frédérique Tournier, représentante du Collège national des Sages-femmes : « Ça a obligé les équipes à travailler ensemble, ça a remis chacun dans ses compétences et on s’est aperçu qu’on ne pouvait pas travailler les uns sans les autres. »

 

Un faible impact 

Après deux ans d’expérimentation, le bilan est mitigé. Le taux de césariennes programmées à terme sur l’ensemble des accouchements est de 7,5 % en moyenne. Au début comme à la fin de l’analyse, aucune différence de taille n’émerge entre les maternités engagées dans le programme d’optimisation des soins et celles qui n’y ont pas pris part. Et dans les deux cas, ce type d’accouchement est plus fréquent dans les maternités du privé.

 

 

Mais pour Frédérique Tournier, une tendance globale de retour vers l’accouchement par voie basse se dessine : « Les femmes sont mieux informées, il y a un retour global vers un meilleur respect de l’accouchement physiologique même s’il reste des femmes qui demandent des césariennes, souvent pour des bonnes raisons, parfois pour des moins bonnes », explique cette sage-femme. « Dans ce cas, il faut être capable d’expliquer à la femme ce qui est le mieux pour elle. »

 

Des risques pour la mère et l'enfant

Ces résultats ne sont pas catastrophiques : la France est en dessous de la moyenne de l’OCDE. Ce qui inquiète davantage, c’est la hausse régulière du nombre de césariennes programmées à terme.
Pourtant, un tel mode d’accouchement n’est pas sans risque : pour la mère comme pour l’enfant, il est associé à davantage de morbidité par rapport aux accouchements réussis par voie basse. « Un des enjeux de ces démarches d’optimisation de la pertinence est d’augmenter en toute sécurité les tentatives d’accouchement par voie basse », souligne la HAS. « Une des causes principales de césarienne programmée évitable est l’utérus cicatriciel; diminuer les césariennes programmées inutiles chez les femmes primipares aurait donc un effet vertueux dans l’avenir. »

Mais il s’agit bien d’une optimisation des soins, et non d’une obligation de réduire la proportion de césariennes pratiquées.

 

Ecoutez le Dr Bernard Branger, médecin coordinateur du réseau de santé en périnatalité  des Pays-de-la-Loire : « Il faut faire attention à ne pas dire aux gens "Vous faites trop de césariennes" le lundi, et que, lorsqu’il faut en faire une le mardi, il faille bien la faire. »

 

De fortes disparités

Autre source d’inquiétudes, pour la HAS : les disparités territoriales. En effet, le taux de césariennes programmées à terme oscille entre 2 et 20 % selon les départements. « Même si le chiffre idéal du nombre de césariennes programmées à terme est inconnu, il est important de diminuer la disparité des pratiques entre les équipes », souligne la HAS dans le guide à destination des soignants. L’expérimentation n’apporte pas réellement de solutions sur ce plan.

 

Source : Haute Autorité de Santé

 

Ecoutez Frédérique Tournier : « Il y a des cultures d’établissements, des gens qui sont plus « césariennes… » Il y a souvent de nombreuses raisons. »

 

Intégrer à la décision de pratiquer ou non une césarienne l’ensemble des soignants et les futurs parents pourrait permettre de réduire légèrement le nombre d’accouchements par césarienne.

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