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Un frottis tous les 3 ans entre 25 et 65 ans

Cancer du col de l'utérus : généraliser le dépistage pour réduire la mortalité

Une expérimentation dans 13 départements a permis d’augmenter le dépistage du cancer du col de l’utérus de plus de 13%. Des résultats qui plaident en faveur de la généralisation du dépistage.

Cancer du col de l'utérus : généraliser le dépistage pour réduire la mortalité GUTIERREZ/CORDON PRESS/SIPA

  • Publié le 20.05.2014 à 13h37
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Trop ou pas assez. C’est ce qui résume l’attitude des Françaises vis à vis du dépistage du cancer du col de l’utérus. Certaines femmes se font dépister tous les ans, tandis que d’autres ne le font jamais ou très rarement. Et de grandes disparités sont observées selon les départements. Dans le Cher, le taux de dépistage était de 27% alors qu’il était de 57,5% en Isère.


Relancer les femmes qui n'ont pas fait de frottis depuis 3 ans
Alors pour mettre fin à ces inégalités et améliorer le dépistage, une expérimentation a été menée dans 13 départements. Toutes les femmes de 25 à 65 ans, qui n’avaient pas réalisé de frottis au cours des 3 années précédentes ont reçu une lettre les incitant à se faire dépister. Les premiers résultats, qui portent sur la période 2010-2012, viennent d’être publiés dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire et ils sont très encourageants. Le taux de couverture de dépistage, qui était jusqu’à présent de 60% en moyenne, a augmenté de 13,2 points. Au total, ce sont près de 256 000 femmes supplémentaires qui ont pu bénéficier d’un dépistage. Des résultats importants car si l’on veut faire baisser la mortalité par cancer de l’utérus, il faut  augmenter le dépistage. En France, on observe chaque année 3 000 nouveaux cas de cancer du col, dont 1 000 femmes décèdent.

Dr Nicolas Duport, épidémiologiste à l'INVS : « Si on veut continuer à faire baisser la mortalité liée au cancer du col de l'utérus, il faut augmenter la couverture de dépistage, et pour cela il faut organiser ce dépistage. »

 

« Et si on arrivait à un taux de dépistage du cancer du col de l’utérus de 80%, on pourrait diviser l’incidence et la mortalité par deux », prévient le Dr Jérôme Viguier, directeur du pôle santé publique et soins à l'Institut national du cancer. Or ces chiffres sont atteignables. En Europe, 14 pays ont un programme de dépistage organisé, dont 8 depuis plus de 20 ans. Dans ces pays, les taux de couverture atteignent plus de 75%.


Un dépistage coût-efficace
En France, grâce à l’expérimentation, le département d’Alsace affiche un taux de 80%, et celui de l’Isère de 70%. Des données qui sont donc en faveur d’une généralisation de ce dépistage. D’autant qu’il est également coût-efficace. En effet, il coûte moins cher car il cible les femmes qui ne se font pas dépister et qui sont souvent le plus à risque de développer un cancer. De plus, un dépistage organisé est l’occasion d’une meilleure information des femmes, notamment de celles qui se font trop dépister.

Dr Jérôme Viguier, directeur du pôle santé publique et soins à l'Institut national du cancer : « La stratégie du dépistage organisé est coût-efficace car il cible les femmes qui ne se font pas dépister »

 

Actuellement, le dépistage du cancer du col de l’utérus se fait grâce à un prélèvement appelé frottis cervical. Les femmes qui ne se font pas dépister sont souvent réfractaires au frottis. Or une nouvelle technique de dépistage, plus simple, peut être réalisée par la patiente elle-même. Il s’agit d’un prélèvement vaginal, qui se fait à l’aide d’un écouvillon, sorte de long coton-tige. Une étude vient de montrer que cet examen présente une très bonne sensibilité et une spécificité de plus de 90%. Et même s’il ne remplace pas le frottis, il permet de mieux cibler les femmes qui en ont vraiment besoin et de convaincre celles qui sont réticentes.

Dr Ken Haguenoer, du centre de coordination du dépistage des cancers : « L'intérêt de cet autoprélèvement c'est de réussir à sélectionner au sein des femmes non dépistées, celles qu'on doit vraiment essayer de motiver à aller faire un frottis » 


Les arguments scientifiques en faveur d'un dépistage organisé du cancer du col de l'utérus sont donc sur la table. L'Institut national du cancer y est favorable, la Haute autorité de santé avait, elle aussi, émis un avis favorable en 2010. Et François Hollande, lui-même, avait annoncé la généralisation du dépistage organisé du cancer du col lors de la présentation du Plan cancer 2014-2019. Reste maintenant à mettre en place toute l'organisation. Une étape qui devrait prendre quelques années. Le dépistage organisé sur l'ensemble du territoire ne devrait donc pas démarrer avant 2019. 

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