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Bronchiolite du nourrisson

L’alimentation maternelle pèse sur la santé du bébé

La gravité de la survenue de la bronchiolite chez le bébé serait associée à la consommation de sucres pendant la grossesse. Cette étude conforte l’idée que la période anténatale est déterminante.

L’alimentation maternelle pèse sur la santé du bébé OJO Images / Rex Featur/REX/SIPA

  • Publié le 18.03.2013 à 06h15
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Avoir une alimentation équilibrée et notamment ne pas trop forcer sur les sucres pour se maintenir en bonne santé, est aujourd’hui une évidence Sur le même thème, une thèse qui fait son chemin, la qualité de l’alimentation des femmes enceintes n’influence pas uniquement sa santé  mais également celle de son bébé. Une étude, parue récemment dans le sérieux American Journal of Respiratory and Critical Care Medecine, va dans ce sens. 

Elle a été menée sur des nourrissons (moins de deux ans) de la ville de Buenos Aires, en Argentine. Sur plus de 56000 enfants observés, les chercheurs se sont intéressés en particulier ceux qui ont développé une bronchiolite à virus respiratoire syncytial (VRS, responsable de la grande majorité des bronchiolites). Plus précisément, ce sont les habitudes alimentaires de leurs mamans qui ont été passées au crible. Les mères ont été classées en quatre groupes, selon la quantité de sucre qu’elles avaient consommé au cours du dernier trimestre de leur grossesse. Les résultats sont très nets : une alimentation trop riche les trois derniers mois de la grossesse était corrélée avec « un risque très important de bronchiolite sévère », explique le Pr Christophe Delacourt, pneumo-pédiatre.


Ecoutez le Pr Christophe Delacourt, pneumo-pédiatre à l’hôpital Necker : « Les bronchiolites les plus graves étaient associées à une alimentation riche en sucres durant le dernier trimestre de grossesse.»

 

 

En outre, le risque augmente de façon linéaire entre les différents groupes de mamans, selon leur consommation en glucides. Hors de question toutefois de transposer les résultats de l’étude à la population française par exemple, avertit le Pr Delacourt. En premier lieu, l’étude a été réalisée dans un pays dont le niveau de développement et donc le système de santé, les habitudes alimentaires ne sont pas comparables à ceux de la France. Ensuite, la population argentine qui a précisément servi de base de données est une population très défavorisée.

Concernant les résultats, les chercheurs n’avancent pas de certitudes mais considèrent plusieurs pistes. Par exemple, les sucres entraîneraient un délai dans la maturité pulmonaire de l’enfant et en particulier dans la mise en place de certaines défenses immunitaires. Théorie qui reste « très hypothétique », précise le Pr Delacourt.

En conclusion, l’étude peut être vue comme un modèle de compréhension d’un certain nombre de phénomènes mais ne doit pas amener à faire des raccourcis. L’une des perspectives est d’envisager que les glucides peuvent n’être qu’un marqueur dans les résultats de l’étude, c’est-à-dire qu’ils ne sont peut-être pas eux-mêmes précisément responsables de la gravité de la bronchiolite.


Ecoutez le Pr Christophe Delacourt : « Les familles qui se nourrissent très mal ont peut-être aussi une alimentation déséquilibrée sur plein d’autres nutriments, qui peuvent être responsables du résultat. »

 

 

Une certitude, cependant : là où l’étude mérite d’être considérée avec attention, c’est qu’elle « conforte l’idée que la période anténatale est absolument déterminante de multiples paramètres chez l’enfant », conclut le Pr Delacourt.

 

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