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Semaine de l'allaitement

Allaitement : l’UNICEF rappelle l’importance de la première tétée

L’allaitement précoce est encore trop peu pratiqué dans les pays en voie de développement. Il permettrait pourtant de réduire la mortalité infantile.

Allaitement : l’UNICEF rappelle l’importance de la première tétée molka/epictura

  • Publié le 02.08.2016 à 19h08
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Chercher le sein de sa mère est un réflexe pour le nourrisson qui vient de naître. Lui donner une première tétée « de bienvenue » est d’ailleurs une tradition généralement proposée aux nouvelles mamans dans les maternités françaises. Mais cela n’est pas le cas partout. Dans le cadre de la semaine de l’allaitement, l’UNICEF alerte sur les dangers de ne pas pratiquer cette première tétée rapidement après la naissance. Un nouveau-né sur deux – soit 77 millions de nourrissons – n’est ainsi pas mis au sein dans sa première heure de vie. D’après l’agence onusienne, cela prive ses nouveau-nés des nutriments indispensables, des anticorps et du contact physique avec leur mère, des facteurs de protection contre les maladies importants. « Faire trop attendre les nouveau-nés pour le premier contact avec leur mère hors de l’utérus diminue les chances de survie des nourrissons, limite la production de lait maternel et réduit les chances d’un allaitement exclusif », ajoute France Bégin, conseillère pour la nutrition à l’UNICEF, contactée par Pourquoidocteur.

Concernant la mise au sein précoce des bébés, des progrès sont à noter, mais la situation avance très lentement. Depuis 2000, le taux d’allaitement précoce augmente peu en Afrique subsaharienne, où la mortalité des enfants de moins de cinq ans est la plus élevée au monde. Il stagne même pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale. La situation est à peine meilleure en Asie du Sud. Certes, le taux d’allaitement précoce a triplé depuis quinze ans, passant de 16 % en 2000 à 45 % en 2015, mais cela n’est pas suffisant. 21 millions de nourrissons attendent encore trop longtemps avant d’être nourris au sein.

 

L’allaitement, une pratique culturelle

Fait étonnant, la présence d’un médecin ou d’un personnel qualifié lors de l’accouchement ne garantit pas un meilleur taux d’allaitement précoce. Au contraire, dans les régions du Moyen-Orient, d’Afrique du Nord et d’Asie du Sud, la probabilité de commencer à allaiter son bébé dans l’heure suivant l’accouchement est plus forte chez les femmes qui accouchent en présence de personnel non qualifié ou de parents, rapporte l'UNICEF. Or le risque de décès augmente avec l’écart entre la naissance et la première tétée. Entre 2 et 23 heures après la naissance, il augmente de 40 %. Le sur-risque passe à 80 % au-delà de vingt-quatre heures. Dans de nombreux pays, il est habituel d’alimenter les bébés avec d’autres aliments que le lait maternel dans les trois premiers jours de vie. Lait maternisé, lait de vache ou eau sucrée sont proposés dès la naissance à près d’un nouveau-né sur deux. Ceux-ci sont ensuite moins souvent nourris au sein.

 

Le meilleur des aliments

Pour France Bégin, « le lait maternel est le premier vaccin d’un bébé, la première et la meilleure protection qu’il a contre les maladies. L’allaitement précoce est une question de vie ou de mort ». Les nouveau-nés représentent en effet près de la moitié des décès d’enfants de moins de cinq ans. L’UNICEF recommande d’allaiter un bébé exclusivement au sein maternel pendant les six premiers mois de sa vie. Les bébés nourris de cette façon ont quatorze fois moins de probabilité de mourir que ceux qui ne reçoivent pas de lait maternel.

Même en faible quantité ou pour une durée plus courte qu’un semestre, le lait maternel reste très protecteur. Les bébés qui n’en bénéficient pas ont sept fois plus de risques de mourir des suites d’une infection que ceux qui ont tété leur mère au moins une fois. Cela permettrait selon l’association de sauver 800 000 vies chaque année dans des pays en voie de développement. La situation est différente en France ou dans les pays industrialisés : les bébés ne risquent plus de mourir de diarrhées sévères ou de pneumonie. « L’UNICEF appuie sur le besoin des femmes de choisir librement et d’être soutenue dans leur démarche par l’équipe médicale, le conjoint ou encore l’employeur, rappelle France Bégin. Le lait maternel est le meilleur aliment qui existe pour nourrir un bébé. Nous voulons insister sur les bienfaits de l’allaitement maternel, pour l’enfant mais aussi pour la mère ».

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