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Grossesses "ultra-tardives" : toujours plus nombreuses en Europe et aux USA

Devenir mère après 50 ans est de plus en plus fréquent aux Etats-Unis, comme en Europe. Médiatisée par des célébrités, la maternité tardive n'est pourtant pas sans risque.

Grossesses \ Rafael Ben-Ari/Chameleo/REX/SIPA

  • Publié le 07.01.2016 à 15h44
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Malgré les risques encourus pour la mère (hypertension, diabète, hémorragie de la délivrance, décès) et l'enfant, les maternités tardives sont de plus en plus fréquentes. Pour la première fois au Royaume-Uni, le nombre de mères de plus de 35 ans a même dépassé celui des mères de moins de 25 ans.
35 ans constitue-il une barrière psychologique pour les femmes désireuses d'enfant ? Pas vraiment, après l'actrice italienne Monica Bellucci (à 45 ans), c'est la milliardaire et femme d'affaires suisse Margarita Louis-Dreyfus qui a annoncé lundi être enceinte de jumelles. Elle est âgée de 53 ans.

Pour ceux qui l'ignorent rappelons que ces maternités sont possibles grâce aux différentes techniques de la procréation médicalement assistée (PMA, notamment le recours à des dons d'ovocytes), autorisées jusqu'à 50 ans en Espagne, en Belgique ou en Grèce. 

Trois fois plus en 15 ans

En France, les 98 naissances de mères de 50 ans et plus enregistrées en 2014 semblent marginales sur les quelque 800 000 bébés nés cette année-là. Ce nombre a toutefois plus que triplé en moins de 15 ans, selon les statistiques officielles, malgré des restrictions d'âge pour recourir à la PMA. Au Royaume-Uni, les bébés de mères quinquagénaires se compteraient déjà en centaines par an (154 naissances en  2012), leur nombre a plus que doublé en 4 ans. 

Aux États-Unis, où les chiffres progressent également, sur les quatre millions de naissances, 8 500 des mères étaient des femmes de 45 ans et plus, a indiqué à l'Agence France Presse (AFP) Gretchen Livingston, chercheuse américaine.

Sentiment d'« injustice »
Dans une interview accordée à Pourquoidocteur en 2014, le Pr François Olivennes, obstétricien et spécialiste des traitements de l’infertilité, confiait : « Il est frappant de constater que l’espérance de vie de la femme il y a 150 années était de 50 ans. Elle pouvait finalement faire des enfants à peu près jusqu’à la fin de sa vie. Aujourd’hui, cette espérance de vie a été quasiment multipliée par deux, mais par contre, la durée de la fertilité n’a pas bougé. Et le problème est là : aujourd’hui, une femme de 40 ans qui ne peut pas faire d’enfant n’a même pas atteint la moitié de son espérance de vie ; elle trouve cela parfaitement injuste. Mais sa fertilité, à partir de 38, 40 ans, est faible ».

Don d'ovocytes après 45 ans  

Alors pour combler cette injustice, le Pr Olivennes précisait « qu'il n’y a pas d’âge limite, mais au-delà de 45 ans, une femme entre dans une zone où la grossesse est dangereuse, à risque. Le risque n’est pas de 100 %, heureusement, mais des complications peuvent survenir dans 20 ou 30 % des cas. Passé cet âge, on met les femmes en garde. Au-delà de 45 ans, on fait appel le plus souvent à un don d’ovocytes. Cet œuf est donné par une femme jeune, on le féconde avec le mari de la femme de 45 ans et on obtient un embryon que l’on place dans l’utérus de cette femme ».

Côté législation, la loi est assez vague en matière d’assistance médicale à la procréation, elle parle « d'un couple en âge de procréer ». Donc, comme il n’y a pas d’âge défini médicalement, les médecins estiment que c’est autour de 45-50 ans. Margarita Louis-Dreyfus a donc dû aller voir ailleurs qu'en France pour voir son désir de maternité se poursuivre. 

 

 

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