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QUESTION D'ACTU

Testostérone : la supplémentation présente des risques pour les coronaires





Faut-il ou non proposer une supplémentation aux hommes, passé un certain âge ? La question est largement débattue dans le milieu médical depuis plusieurs années. Prescrite pour limiter les conséquences de la baisse de production naturelle d’hormone, la testostérone a également été suspectée d’augmenter le risque de pathologies cardiovasculaires. Une étude menée aux Etats-Unis et financée par le NIH livre des conclusions en demi-teinte.

Avec le temps, va, tout s’en va… Y compris la production de testostérone. Avec l’âge, l’hormone est produite en moindre quantité, et de manière variable selon les hommes. Des supplémentations sont proposées à certains patients depuis plusieurs années, mais le rapport bénéfice/risque de ce traitement reste mal connu. Des inquiétudes avaient été soulevées notamment sur de possibles effets secondaires sur le système cardiovasculaire.

Mené sur près de 800 Américains, The Testosterone Trial (TTT) apporte quelques éléments supplémentaires, publiés dans la revue JAMA Internal Medicine. Les chercheurs le confirment : oui, la testostérone peut avoir des effets bénéfiques chez les patients dont les taux naturels sont bas. Elle améliore la densité osseuse et réduit les risques d’anémie. Cependant, aucun bénéfice n’a été observé sur les fonctions cognitives. Pour réduire les risques de démence, il ne faudra donc pas compter sur l’application de ces gels hormonaux.

Autre ombre au tableau : la testostérone aurait bien des effets délétères sur la fonction cardiaque. Plus précisément, en réalisant des angiographies sur les participants, les scientifiques ont observé une augmentation des plaques d’athérome dans les artères coronaires des sujets qui recevaient le traitement hormonal. Ils le soulignent cependant, il n’y a pas eu plus d’accidents cardiaques dans le groupe traité que dans le groupe qui recevait un placebo.

Les auteurs de l’étude se gardent d’ailleurs bien de trancher la question des bénéfices de la supplémentation en testostérone. Ils insistent sur le côté « exploratoire » de ces résultats et sur la nécessité de conduire des essais sur des populations plus importantes.

« Comme pour tout médicament, le médecin et le patient devront estimer le ratio bénéfice/risque de ce traitement », concluent les scientifiques. Pas sûr que les médecins ou les patients se sentent mieux armés pour construire leur décision.

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