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QUESTION D'ACTU

La médecine du travail mal en point





Hier, Benoît Hamon a défendu, dans le cadre du débat autour du projet de loi sur le dialogue social, trois amendements qui visent à faire du burn-out une maladie professionnelle. L’ancien ministre de l’Education nationale a évoqué, lors d’une interview, des entreprises « à la croisée de plusieurs bouleversements », parmi lesquels « l’irruption des nouvelles technologies, la prise de pouvoir des actionnaires et les exigences court-termistes ».

Une volonté de remettre l’entreprise face à ses responsabilités dans l’accompagnement de ses employés, avec laquelle tranche le rapport rendu aujourd’hui par le député socialiste Michel Issindou. Consacré à la médecine du travail, le texte, dont se fait l'écho Le Parisien, établit des constats et avance des mesures, qui, à première vue, devraient surtout simplifier la vie des employeurs.

 

Appelés à travailler de plus en plus longtemps, les salariés auront pourtant de plus en plus besoin de médecins capables de les suivre au long de leur carrière. Une tâche qui semble difficile avec des visites qui seraient espacées tous les cinq ans, une des mesures préconisées par Michel Issindou. La disparition de la fiche d’aptitude, et surtout la possibilité de licencier un salarié qui refuserait une adaptation de son poste, ou un reclassement, inquiètent aussi.

 

La médecine du travail veille à l'adéquation entre un poste et un salarié, mais elle est aussi là pour accompagner ceux qui, au cours de leur carrière, sont confrontés à la maladie, même quand elle n'est pas en lien direct avec l'emploi. « Nos dirigeants ignorent que, dans les entreprises, il y a des gens malades qui travaillent : des cancéreux, des diabétiques, des dépressifs, … qu’il faut aider », rappelle Noëlle Lasne, médecin du travail interviewée par Le Parisien. Elle souligne le rôle majeur de la médecine du travail au sein de l’entreprise. Un rôle pourtant souvent mal connu, ou minimisé.

L’image du médecin du travail n’est pas toujours bonne, et le métier ne semble ne pas susciter beaucoup de vocations. « La profession va disparaître et les salariés précaires et fragiles ne seront plus protégés », prévient Noëlle Lasne, qui s’interroge sur la relève. En France, il ne reste aujourd’hui que 5 700 médecins du travail… dont la moyenne d’âge frise les 55 ans ! « Va-t-on enfin former de nouveaux médecins ? », s’interroge, perplexe, la praticienne, elle-même âgée de 60 ans.

 

Première publication le 27 mai 2015

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