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QUESTION D'ACTU

Sonnette d'alarme

Pourquoi mon enfant veut me recaser ?

Est-ce le rôle d’un enfant de « remarier » son parent ? Et d'ailleurs, qu’est-ce qui le pousse vraiment à le faire ?

Pourquoi mon enfant veut me recaser ? mimagephotos/Epictura




 Une mère peut trouver très mignon que sa fillette de 10 ans invite sans prévenir le papa divorcé de sa meilleure copine pour prendre un verre. Ou alors que sa grande gamine de 16 ans l’inscrive sur Meetic parce que cette solitude forcée, ça ne va pas du tout ! Au-delà de la première réaction attendrie, que penser de tout ça ? L’enfant est-il naturellement altruiste ? Est-il gouverné par des raisons plus obscures ?

 

La tête et le cœur

L’enfant est réaliste. Il constate que son parent a changé. Il n’est plus du tout comme avant. Il est trop mal tout seul. Il se souvient que quand le couple était ensemble, du temps où il s’aimait, le parent était beaucoup plus gai et plus heureux. Alors tout naturellement germe l’idée d’une nouvelle rencontre qui remettrait les compteurs à zéro. Mais cette pensée n’est pas la seule qui guide le « conseiller conjugal junior ». 

 

Un peu trop la béquille du parent

La solitude voulue ou subie c’est lourd, et c’est parfois très long ! Le parent traverse des périodes d’énervement ou d’agressivité, voire de blues ou de dépression. C’est un poids pour junior : «  celui-ci va alors enclencher une stratégie d’ouverture qui le délivre et l’allège, explique le psychologue Harry Ifergan. En cherchant un nouveau compagnon ou une nouvelle compagne pour sa mère ou son père, il espère ne plus servir de bouclier et mettre un médiateur entre son parent et lui ».

 

Un peu trop le nombril du monde

Dans une famille monoparentale, l’enfant est en prise directe avec l’adulte. Il est sous son nez en permanence. Il est le centre de ses attentions et de ses préoccupations. « Parfois un peu trop, constate le psychologue, avec ses jeunes patients en consultation. Ces enfants ont besoin de respirer.
Ils n’ont qu’une idée en tête, que leur mère ou que leur père s’éclate ailleurs. Certains parents le font très bien avec le sport, les amis, une activité solidaire qui les sort de la maison. Mais quand ce n’est pas le cas, l’idée de l’amour salvateur germe alors. A 16 ans, une fille est capable de dire à sa mère « trouve-toi un mec ». A 8 ans, elle lâchera « laisse-moi un peu tranquille ». Mais au fond, elle attendra qu’un nouveau prince charmant vienne délivrer sa mère et la délivre elle aussi un peu ».

 

Une question d’équilibre des forces

Quand Junior voit que son père est heureux - habituellement c’est lui qui se remet en couple le plus vite-, il souhaite la même chose pour sa mère. Elle sera moins sur son dos, c’est sûr. L’enfant ne fait rien d’autre que repositionner les curseurs. Il fait de son père ou de sa mère un être sexué et pas seulement un parent.  Il doit assumer les deux fonctions et rééquilibrer ainsi la balance. C’est un rappel à l’ordre.

 

Un temps pour tout…

Et pourtant… Juste après le divorce, la séparation ou le deuil, Junior respecte la nécessité de la solitude parentale. Il reconnaît ce temps nécessaire pour prendre les distances et pour s’apaiser. A ces périodes-là, il ne tentera rien. Ou presque.

Car l’adolescence est une autre de ces périodes taboues. Les garçons sont souvent épidermiques vis-à-vis de leur mère et de sa vie amoureuse. Pas question qu’un homme vienne rôder dans les parages ( un peu moins vrai pour les filles) . « C’est le retour du complexe d’Œdipe, décrète le psychologue. L’enfant entretient une relation exclusive avec le parent de sexe opposé. L’ado dénigre systématiquement l’amant(e ) potentiel et fait tout pour faire échouer la tentative de remise en couple. Une fois cette étape passée, il sera beaucoup plus coopératif et bienveillant, allant jusqu’à favoriser la rencontre ».

 

Finalement, que faire ?

Lorsqu’on voit son chérubin se mettre en quatre pour faciliter un « recasage », c’est un clignotant. Ce n’est pas une raison pour se mettre illico en couple et lui faire plaisir. Pas une raison non plus de mener une vie de patachon pour faire semblant.

Il faut juste entendre son appel. Que veut-il dire avec ses allusions et ses manoeuvres ? Est-il inquiet pour son parent ? Est-il débordé par sa présence ? Par la solitude ou la souffrance de celui-ci ?  L’enfant indique un autre message essentiel : c’est dans l’ordre des choses d’être accompagné. « Peut-être est-il grand temps de reprendre le chemin de l’amour, conclut Harry Ifergan. Ce qui signifie ouvrir l’horizon, s’occuper de soi, sortir avec ses amis…et l’alléger du poids qu’on lui impose sans le savoir ».

 

 

 

 

 

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