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QUESTION D'ACTU

Un Français sur quatre prêt à filmer ses ébats

Sex-tape : du plaisir aux larmes

Dans certains couples, on filme ses ébats comme on fait un selfie. Pratique narcissique, aphrodisiaque, ou simplement branchée, le point sur ce plan à trois.

Sex-tape : du plaisir aux larmes ©123RF Kaspars Grinvalds




Avec la diffusion massive du porno, les barrières tombent et certaines pratiques se banalisent. « Un homme, une femme, une caméra : c'est le nouveau plan à trois ! titrait judicieusement le magazine Elle, indiquant que de plus en plus de jeunes couples transforment leur chambre en plateau de tournage de films X.
Selon une étude réalisée par l’Université de Drexel à Philadelphie , 10 % des personnes échangeraient des images, photos ou vidéos à caractère sexuel et près de huit américains sur dix ont partagé des sms ou vidéo du même genre.
En France, 28 % de Français se disent prêts à filmer leurs ébats ou l’ont déjà fait (1). Le phénomène est donc loin d’être marginal. Pourquoi ? Grâce ou à cause des nouvelles technologies. Facile maintenant de filmer son intimité, n’importe quel smartphone ou webcam font l’affaire.

 

Pourquoi des couples se filment-ils ?

Les raisons sont parfois pittoresques. « Je l’ai fait pour lui faire plaisir au début, reconnaît Amélie 32 ans. Ensuite, cela m’a fait un effet incroyable de savoir que je pouvais être un sex-symbol pour lui et qu’il pouvait prendre plaisir à me regarder, même quand je n’étais pas là ».
«  C’est vraiment aphrodisiaque, reconnaît Julien (41 ans), peut être plus qu’un film porno ! On sait qu’on repousse les limites sans pour autant se mettre en danger en allant voir ailleurs ou en testant l’échangisme ».
Pour le Pr Pierre Costa, président de la FF3S (2), «  la transgression pimente la relation et la renouvelle. C’est excitant de voir des images sexuellement explicites et qu’en plus, sur ces images, celui que l’on reconnaît, c’est soi-même. Certains couples y trouvent le moyen de casser la routine, d’autres le font pour l’adrénaline. Quelles que soient les raisons, on devient le héros de sa vie et du film. Ce n’est plus un acteur ou une actrice que l’on voit sur l’écran, c’est soi, sous toutes les coutures, avec parfois de bonnes surprises. »

Ceux qui écoutent de la musique dans les transports en commun avec des écouteurs branchés sur leur portable le savent, ce simple artifice permet d’être projeté dans un univers différent, on a l’illusion d’être le héros du film. C’est exactement pareil avec la caméra, elle transfigure le quotidien et le sublime. « Avant, on avait les miroirs qui permettaient de s’observer et de s’exciter, aujourd’hui, ce sont les sex-tape, résume le Pr Pierre Costa ».

 

Faut-il s’inquiéter de ces pratiques ?

Comme pour tout dans la sexualité, lorsque cela se produit entre adultes consentants, pas de problème à priori. L’effet de mode joue à fond pour les plus jeunes, notamment les ados. La réalisation de ce fantasme exhibitionniste ou voyeuriste n’a pas de conséquences sur la sexualité du couple. «  Mais faut-il tout faire parce que c’est possible ? Faut-il repousser toutes les limites ? », le Pr Pierre Costa pose la question.

Il faudra sans doute du temps avant d’évaluer les effets positifs ou négatifs sur le couple de ces pratiques nouvelles. En revanche, ce qui est certain, c’est qu’il faut y aller avec prudence. Quand on n’est pas installé dans une relation durable où la complicité et la confiance existent, mieux vaut s’abstenir !

 

Le «  revenge porn » touche tout le monde

Les people comme Paris Hilton ou Pamela Anderson ne sont pas les seules à avoir fait les frais d’une mise en ligne de leurs ébats les plus intimes par un « ex » déçu ou en colère. Le phénomène se banalise et tout le monde peut devenir victime d’un règlement de compte, pas très glamour. On filme ses ébats pendant la lune de miel, et une fois l’idylle terminée, la sex-tape se retrouve sur un site dédié ou carrément sur un site porno amateur. Sans parler des hackers qui peuvent s’emparer des images compromettantes en pénétrant dans l’ordinateur et rançonnant la personne sous peine de les mettre en ligne .

En octobre 2014, ce sont des milliers d’images qui ont été volées sur Snapchat, le réseau des images éphémères. 5 à 10 % de ces photos volées étaient intimes, avec beaucoup d’illustrations de pénis. Les photos ont même été publiées avec le pseudo Snapchat de l’utilisateur !

Sans aller à de telles extrémités, l’amoureux indélicat peut juste exhiber la sex-tape pour frimer et dévoiler son nouveau "trophée". Chez les jeunes notamment, les images font office de label de vérité, on ne peut plus se contenter de dire qu’on est sorti avec une fille si on ne le prouve pas avec des arguments béton. La vérité sort des images !

 

(1) Sondage Ifop réalisé en avril 2014 auprès de l 000 personnes.

(2)  Fédération Française de Sexologie et de Santé Sexuelle

 

1 Français sur 4 prêt à filmer ses ébats : Une pratique à manier avec précaution...

Posté par Pourquoi docteur sur jeudi 18 février 2016
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