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QUESTION D'ACTU

Stratégie nationale de Santé

Chirurgie ambulatoire : comment combler le retard français

Le gouvernement a fait du développement de la chirurgie ambulatoire un axe majeur de sa stratégie pour réduire le trou de la Sécu. Dans ce contexte, les chirurgiens font des propositions. 

Chirurgie ambulatoire : comment combler le retard français OJO Images / Rex Featur/REX/SIPA




Le secteur de la Santé devra réaliser une économie de 3,2 milliards d’euros en 2015. Les mesures ont été détaillées par les ministres de la Santé Marisol Touraine et du Budget Christian Eckert, lors de la présentation du budget de la Sécurité sociale pour 2015. Parmi le mesures, le gouvernement veut limiter les dépenses hospitalières en mutualisant  les achats hospitaliers entre les établissements, « où des marges très importantes demeurent. »
Ainsi, la réorientation vers les soins ambulatoires (hors hôpital) et la réduction des inadéquations hospitalières (lits occupés de manière non pertinente et non justifiée) devraient permettre d’économiser 1,5 milliard d’euros.
Pourtant, alors que le gouvernement a fait du développement de la chirurgie ambulatoire un des «  axes » de sa «  stratégie nationale de santé », celle-ci a pris du retard.

Moins d'un séjour hospitalier sur deux
« Il y a une prise de conscience, on a compris que cela allait diminuer les coûts et on demande maintenant aux hôpitaux d’en faire mais il n’ont pas l’habitude et c’est lent à démarrer », explique la Pr Corinne Vons, chirurgien de l’hôpital Jean-Verdier (Seine-Saint-Denis) qui préside l’Association française de chirurgie ambulatoire (AFCA). Interrogée par l'Agence France Presse, cette pionnière de la pratique souligne que la « révolution » de l’ambulatoire a débarqué en France avec des années de retard sur les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Là-bas, sept à huit opérations sur dix se font ainsi.
En France, en 2013, 43 % des séjours hospitaliers ont été réalisés en ambulatoire : un sur deux dans le privé et un sur trois dans le public. 

Réduire les risques d'infections nosocomiales
Le nombre de séjours ambulatoires a néamoins bondi de 38 % entre 2007 et 2013. Bonne nouvelle pour les économies de santé, mais aussi pour les Français car des enquêtes auprès de patientes opérées par chirurgie ambulatoire pour des cancers du sein ont confirmé un niveau de « satisfaction très élevé », révèle auprès de l'AFP Hélène Esperou, médecin responsable qualité d’Unicancer, une fédération de 20 centres anti-cancer français.

Face à ces bonnes retombées, ces établissements ambitionnent de réaliser la moitié des chirurgies pour cancer du sein en ambulatoire d’ici 2020.
Pour rappel, cette technique peut notamment être appliquée à la chirurgie des ovaires, de la prostate, de la thyroïde, de l’appareil digestif, du poumon ou des articulations qui sont des domaines où l’ambulatoire est déjà à l’oeuvre.
Avec de réels bénéfiques pour la santé des patients car la chirurgie ambulatoire permet de réduire les risques d’infections contractées à l’hôpital ( nosocomiales). Il ne peut toutefois pas être appliqué aux opérations lourdes.

Les propositions des chirurgiens
De son côté, la Société française de chirurgie ambulatoire (SFCA) a ainsi proposé dix mesures pour développer et améliorer cette pratique den France,  lors d’un colloque organisé la semaine passée par l’Union des chirurgiens de France (UCDF).
Ces médecins proposent de dynamiser le secteur en revalorisant leurs tarifs de 30 %. « Cela semble raisonnable de transférer une partie des économies engendrées par l’ambulatoire, qui bénéficient à l’Assurance maladie et aux complémentaires santé, à ceux qui font le soin, sans qui rien ne serait possible », argumente le Dr Philippe Cuq, chirurgien vasculaire et président de l’UCDF.

Enfin, ces spécialistes jugent la restructuration des établissements de santé autour de la pratique ambulatoire nécessaire. Les médecins de la SFCA appellent donc à « innover » sur le mode d’accueil des patients, notamment dans les territoires très reculés, par la création d’« hôtels médicalisés » transitoires au retour à domicile, accolés aux établissements.


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