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A Epinay-sur-Seine

Seine-Saint-Denis : Zacharie meurt «abandonné de tous»

Zacharie, jeune habitant d’un quartier sensible de Seine-Saint-Denis, est mort aux urgences après un périple de plusieurs heures pour sortir du quartier déserté par les professionnels de santé.

Seine-Saint-Denis : Zacharie meurt \ Capture d'écran de l'interview de Monique (LeParisienTV)




« Ce n’est pourtant pas la brousse ici, nous ne sommes pas dans un pays sous-développé. » En rapportant le témoignage de Monique, habitante d’un quartier sensible d’Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), Le Parisien soulève l’épineuse question de l’accès aux soins dans les « banlieues chaudes », des déserts médicaux souvent ignorés. Le fils de 10 ans de cette résidente est décédé d’une appendicite aux urgences. Ses parents ont tenté pendant plusieurs heures de faire venir une ambulance ou un taxi dans le quartier.

 

Samu et pompiers immobiles

Ce 1er août, Zacharie souffre de violents maux de ventre. Pendant la nuit, la douleur devient aiguë… et le combat commence. Monique appelle alors les pompiers, qui ne jugent pas utile de se déplacer. Même réponse du côté du Samu. La mère appelle alors un taxi qui refuse d’entrer dans le quartier : « A cette heure, on ne vient pas à Orgemont à cause des agressions », s’entend-elle répondre. A trois heures du matin, la famille se rend donc, à pied, à l’hôpital. Ce n’est que sortie du quartier qu’elle parvient à prendre un taxi qui les emmène jusqu’à l’hôpital Delafontaine de Saint-Denis. Aux urgences, le diagnostic ne tarde pas : une appendicite. L’opération, tout à fait banale, n’aurait pas dû poser problème. Mais l’enfant cesse de respirer dès l’administration d’un antalgique et décède une demi-heure plus tard. « A partir de quand doit-on parler d’urgence ? » dénonce Monique. « Mon fils a été abandonné de tous. »

 

Regardez le témoignage de Monique : 


Polémique suite au décès de Zacharie aux urgences par leparisien

 

Les « banlieues chaudes » désertifiées

Cette triste histoire n’est malheureusement pas un cas isolé. Les quartiers sensibles, propices aux agressions de médecins, se sont progressivement désertifiés. Aubervilliers compte par exemple 30 % de médecins en moins que la moyenne nationale. En février 2013, une généraliste des Mureaux (Seine-Saint-Denis) a jeté l’éponge après avoir été agressée. Des événements de ce type, de plus en plus courants selon l’Ordre des médecins, contribuent à isoler des quartiers entiers… au détriment de la population.

 

Pour enrayer le phénomène, le département a fait un pari audacieux en 2012 : la faculté de médecine de l’Université Paris 13 propose aux bacheliers du 93 une année préparatoire aux études médicales. Cette « prépa banlieue », unique en France, représente un investissement sur le long terme. A plus courte échéance, les contrats de praticien territorial de médecine générale visent à « repeupler » les déserts médicaux. Pour cela, plusieurs garanties : une rémunération mensuelle nette de 3 640 euros, un complément de rémunération forfaitaire de 3 mois en cas d’arrêt maladie… Mais encore faut-il que les médecins souhaitent s’installer au cœur de banlieues difficiles.

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