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QUESTION D'ACTU

Rapport de l'ANSES

Margarines et yaourts anti-cholestérol : bons pour la pub, pas pour le coeur

Selon l'Agence de sécurité sanitaire de l'alimentation, les aliments enrichis en phytostérols, comme les margarines ou yaourts "anticholestérol", n'ont aucun effet bénéfique pour le coeur.

Margarines et yaourts anti-cholestérol : bons pour la pub, pas pour le coeur Capture d'écran YouTube




Les aliments enrichis en phytostérols comme les margarines ou yaourts "anticholestérol" inefficaces ? C'est en tout cas la conclusion dl'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) qui publie ce mercredi un avis et un rapport sur cette question à la suite d'une demande l'association UFC-Que chosir. D'après les auteurs de ces travaux, leurs résultats mettent en évidence que les allégations des industriels ne s'appuient sur aucune preuve scientifique.

Chez 30 % des sujets, ces aliments ne font pas baisser le cholestérol
Pour parvenir à cette conclusion, ces scientifiques ont procédé à une analyse du marché français des produits enrichis en phytostérols qui montre qu’ils se concentrent actuellement sur trois secteurs : les margarines, les produits laitiers frais et assimilés et les sauces condimentaires. Ils représentent environ 4 % de leurs parts de marché respectives.
Et les résultats sont sans appel. Les phytostérols contribuent bien à une réduction moyenne d’environ 10 % de la cholestérolémie totale et de la teneur en LDL-Cholestérol circulant (communément appelé « mauvais cholestérol »). Mais, la variabilité individuelle de réponse aux phytostérols est grande, précisent les auteurs du rapport. De plus, chez environ 30 % des sujets étudiés, la consommation d’aliments enrichis en phytostérols n’induit pas de baisse de LDL-Cholestérol.


Des effets délétères sur le santé cardiovasculaire suspectés

Pire encore, la consommation d’aliments enrichis en phytostérols a entraîné par ailleurs une augmentation des concentrations plasmatiques en phytostérols dont les conséquences sur le risque cardiovasculaire ne sont pas connues. Et une baisse de la concentration plasmatique en β-carotène est également observée suite à la consommation de phytostérols, ce qui est susceptible d’augmenter le risque cardiovasculaire.
Enfin, « il n’existe pas d’études portant sur les effets des phytostérols (...) sur l’ensemble de ces paramètres intermédiaires (LDL-Cholestérol, phytostérols plasmatiques, β-carotène plasmatique) », souligne le rapport. « A ce jour, on ne peut donc pas conclure sur les effets des phytostérols sur la prévention des risques cardiovasculaires », concluent ces scientifiques.

Les recommandations de l’Anses
Face à ces éléments d’incertitudes scientifiques, l’Anses rappelle qu’il existe de nombreux leviers de prévention hygiéno-diététiques reconnus comme l’arrêt du tabagisme, l’augmentation de l’activité physique, et la réduction de la sédentarité. Au niveau individuel, elle indique qu'il relève du médecin d’adapter les différentes mesures envisageables aux patients présentant une hypercholestérolémie.
En conséquence, l’Anses recommande aux personnes soucieuses de leur cholestérolémie de consulter un professionnel de santé qui pourra notamment leur indiquer les mesures hygiéno-diététiques les plus adaptées à leur situation.
Et aux consommateurs de produits enrichis en phytostérols de veiller à atteindre a minima les recommandations du Programme national nutrition santé (PNNS) en fruits et légumes afin de compenser la baisse de β-carotène engendrée par la consommation de ces produits. « En améliorant par exemple l’équilibre alimentaire en veillant à une consommation adéquate de fruits et légumes, un apport équilibré en acides gras et une consommation modérée de sucres et de sel », est-il écrit dans les conclusions du rapport.

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