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QUESTION D'ACTU

Des hormones sexuelles en commun

Les grains de beauté associés au risque de cancer du sein

Plus une femme a de grains de beauté, plus son risque de développer un cancer du sein augmenterait. Deux études plaident pour que les grains de beauté soient utilisés comme un marqueur de risque du cancer du sein. 

Les grains de beauté associés au risque de cancer du sein DURAND FLORENCE/SIPA




Les grains de beauté, indicateurs du risque de cancer du sein ? Ce n’est pas impossible, si l’on en croit deux études parues ce 10 juin dans PLOS Medicine. Les équipes américaines et françaises à l’origine de ces travaux apportent des conclusions communes : le nombre de grains de beauté sur la peau d’une femme est associé positivement au risque de cancer du sein.

 

Les deux études ont suivi une large cohorte de femmes : plus de 74 500 infirmières américaines pendant 24 ans, et près de 90 000 Françaises pendant 18 ans. Dans les deux cas, les participantes ont rapporté le nombre de grains de beauté – ou naevi – présents sur leur peau. Aux Etats-Unis, elles ont signalé précisément le nombre de naevi supérieurs à 3 mm de diamètre ; en France, elles ont estimé la quantité de naevi dont elles étaient couvertes (aucun, peu, beaucoup, un grand nombre).

 

Le risque grimpe avec le nombre

Dans les deux cas, le même constat s’établit : plus une femme signale de grains de beauté, plus le risque qu’elle développe un cancer du sein augmente. En France, les participantes avec un grand nombre de naevi voient leur risque global accru de 17 % par rapport à celles qui n’en ont pas. Le risque de cancer invasif du sein s’élève lui de 13 %. Une « association modeste », selon les chercheurs, et qui se limite aux femmes non ménopausées. Par ailleurs, lorsque les autres facteurs de risque connus sont pris en compte, le lien devient moins significatif.

 

Chez les infirmières américaines, les résultats sont plus précis. Pour chaque « tranche » de 5 naevi, le risque de cancer du sein grimpe de 8 %. Ainsi, il s’élève de 15 % chez les femmes ayant entre 6 et 14 grains de beauté, et de 35 % chez celles signalant plus de 15 naevi. Les chercheurs concluent à « une association positive significative » entre le nombre de naevi et le risque de cancer du sein, indépendamment des facteurs de risque connus. Cette association diaparaît après ajustement des niveaux d’hormones.

 

Des « marqueurs » de risque

En aucun cas, les résultats ne suggèrent que les grains de beauté sont à l’origine d’un cancer du sein. Ils soulignent en revanche le rôle troublant des hormones dans les deux cohortes. On le sait, les mélanocytes produisent des récepteurs aux œstrogènes et aux androgènes. Les hormones sexuelles sont aussi impliquées dans certains cancers du sein. Il n’est donc pas absurde d’envisager les naevi comme un « marqueur » de cancer du sein. C’est d’ailleurs ce que suggèrent les deux équipes, tout en soulignant les faiblesses de leurs approches : les grains de beauté n’ont pas été détectés de manière objective par un professionnel. « Des études complémentaires devraient être menées pour étudier si les naevi mélanocytaires et les autres caractéristiques cutanées sont liées au risque de cancer du sein et d’autres maladies prolifératives associées aux œstrogènes », confirment Barbara Fuhrman et Victor Cardenas dans un commentaire associé aux études. Mais de toute façon, il s’agit, selon ces chercheurs, d’un premier pas vers l’utilisation des grains de beauté comme marqueurs de risque.

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