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QUESTION D'ACTU

Etude suisse sur des souris

Les traumatismes laisseraient des séquelles héréditaires

Les traumatismes laissent des cicatrices qui pourraient se transmettre jusqu'à la troisième génération. C'est la conclusion d'une étude menée par des chercheurs suisses sur des souris.    

Les traumatismes laisseraient des séquelles héréditaires SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA




Les traumatismes laissent des cicatrices indélébiles, des signes qui peuvent être héréditaires et se transmettre de génération en génération.

Pour en arriver à cette conclusion, des chercheurs de l'Institut de recherches cérébrales de l'Université de Zürich ont mené une étude sur des souris et ont réussi à identifier de petits morceaux de matériel génétique appelés microArn, qui conservent, entres autres, la mémoire. L'étude a été publiée le 13 avril sur la revue scientifique Nature Neuroscience.


Le stress laisse des traces dans le sang, le cerveau...

Pour identifier ce phénomène, l'équipe de chercheurs a comparé des souris adultes qui avaient été exposées à des scènes traumatisantes dans les premières années de leur vie, avec des autres souris non traumatisées. Les chercheurs ont observé que les souris traumatisées modifiaient leur comportement, en perdant par exemple leurs craintes naturelles face aux espaces ouverts ou à la lumière, et montraient des signes de dépression. Ils sont arrivés à la conclusion que le stress traumatique altérait la quantité de microArn dans le sang, le cerveau et le liquide du sperme.   

Le métabolisme des bébés souris stressés changeait lui aussi : les niveaux d'insuline et de sucre dans le sang étaient par exemple inférieurs par rapport à ceux des souris nées de parents non traumatisés.

 

Une transmission du traumatisme via le sperme

«Nous avons pu démontrer pour la première fois que des expériences traumatisantes affectent le métabolisme, que ces changements sont héréditaires, et que les effets de ce traumatisme héréditaire affectent le métabolisme et les comportements psychologiques jusqu'à trois générations», a déclaré Isabelle Mansuy. Le déséquilibre des microArn dans le sperme s'est révélé être un facteur clé pour la transmission des effets traumatisants de père en fils.

Les auteurs de la recherche ont déclaré que « même si beaucoup de questions restent ouvertes et devront être éclairées dans des études postérieures, on peut conclure que les événements environnementaux laissent des traces dans le cerveau, les organes et les gamètes, et ces traces se transmettent de générations en générations, sans impliquer forcément un gène en particulier. »

Les chercheurs cherchent aujourd'hui à savoir si les mêmes causes produisent les mêmes effets chez l'homme.

Cette étude fait écho à d'autres travaux publiés eux aussi dans la revue Nature Neuroscience en décembre 2013 par des chercheurs de l'université Emory aux Etats-Unis. Ils avaient constaté que les mauvais souvenirs pouvaient laisser des séquelles tardives. Des souris dressées à craindre une odeur transmettaient cette peur aux générations suivantes, via leur ADN.   

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