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QUESTION D'ACTU

Réaction auto-immune

Narcolepsie : le rôle du vaccin anti-H1N1 Pandemrix expliqué

Selon des chercheurs américains, la narcolepsie serait une maladie auto-immune. Une protéine du virus H1N1 présente dans le vaccin serait capable de la déclencher.

Narcolepsie : le rôle du vaccin anti-H1N1 Pandemrix expliqué OJO Images / Rex Featur/REX/SIPA




En juillet dernier, une étude publiée dans la revue spécialisée Brain a établi le lien entre la grande campagne de vaccination contre le virus H1N1 pendant l’hiver 2009-2010 et une soixantaine de cas de narcolepsie survenus en France chez des enfants et des adultes. Une équipe américaine apporte aujourd’hui dans Science Translational Medicine l’explication biologique derrière ce lien entre la vaccination anti-H1N1 et cette maladie rare caractérisée par des endormissements diurnes incontrôlés et une faiblesse musculaire soudaine.

On savait jusqu’ici que la narcolepsie se manifestait par une destruction spécifique des neurones produisant une molécule particulière : l’hypocrétine. L’équipe d’Emmanuel Mignot à l’Université californienne de Stanford a donc émis l’hypothèse d’une maladie auto-immune, le système immunitaire des narcoleptiques se retournant anormalement contre l’hypocrétine. Les chercheurs l'ont confirmé en montrant que des lymphocytes des patients narcoleptiques réagissent contre des fragments de l'hypocrétine, alors que ceux d'autres personnes ne réagissent pas.

 

Le système immunitaire trompé par le mimétisme moléculaire

Ils ont également constaté que l'hémagglutinine, le H de H1N1 qui est la principale protéine à la surface du virus grippal pandémique, présentait des similitudes de structures avec l'hypocrétine et stimulait les lymphocytes de patients narcoleptiques de la même façon. Pour les chercheurs, ces cas de narcolepsie induits par le vaccin Pandemrix s’expliquent donc par un mécanisme de mimétisme moléculaire. Les protéines présentes à la surface du virus H1N1 qui était présent dans le vaccin ont trompé le système immunitaire, déclenchant une réaction qui s’est retournée contre l’hypocrétine et les neurones qui la produisaient. La présence d’un adjuvant dans le vaccin Pandemrix, qui aura augmenté la stimulation des lymphocytes, explique selon les chercheurs que les autres vaccins pandémiques n’aient pas été associés à des cas de narcolepsie.

Outre l’explication de cet effet indésirable de la vaccination et la possibilité de l'éviter pour les prochains vaccins mis au point, ces découvertes sur la nature auto-immune de la narcolepsie ouvre de nouvelles perspectives de traitement et de dépistage précoces, avant que tous les neurones producteurs d’hypocrétine n’aient été détruits.

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