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Rapport de l'OMS

Paludisme : la mortalité des enfants divisée par 2 depuis 2000

Le paludisme recule. Selon un rapport de l'Organisation Mondiale de la Santé, plus de 3 millions de vies ont été épargnées depuis le début du XXIe siècle.

Paludisme : la mortalité des enfants divisée par 2 depuis 2000 DESRUS BENEDICTE/SIPA




Les efforts dans la lutte contre le paludisme ont payé selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Dans son dernier rapport sur le paludisme dans le monde, publié ce 11 décembre, l’agence des Nations Unies annonce que 3,3 millions de vies ont été sauvées depuis le début du XXIe siècle.


331 millions de traitements en 2012
Avec l'augmentation de la population mondiale, on aurait pu craindre une multiplication des cas d'infection au paludisme. Mais l’OMS note que les mesures de prévention et de lutte se sont étendues au point de diminuer de presque un tiers l’incidence de la maladie. Les tests de diagnostic sont en net progrès, de même que l’accès aux combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine (CTA). Ces traitements, recommandés par l’agence, sont issus d’une plante chinoise. Leur proportion est passée de 76 millions de traitements en 2006 à 331 millions en 2012.


Ces méthodes de prévention et de lutte contre le paludisme ont permis de faire reculer le taux de mortalité presque de moitié dans le monde. L'Afrique en tire le principal bénéfice : c'est sur ce continent que la majorité des vies ont été sauvées, principalement celles d'enfants de moins de cinq ans.


3 milliards de personnes toujours exposées
« Ces progrès remarquables ne sont pas une raison pour relâcher nos efforts : en chiffres absolus, le nombre de cas de paludisme et des décès ne baisse pas aussi vite qu’il le pourrait, » souligne le Dr Margaret Chan, Directeur général de l’OMS. En effet, on relève toujours 207 millions de cas de paludisme en 2012, dont 627 000 ont été mortels. Et le risque concerne toujours la moitié de la population mondiale. L'Afrique est là encore aux premières loges, avec 80% des cas enregistrés, mais l'Asie du Sud-est est également concernée.


Par ailleurs, si la prévention du paludisme a fait ses preuves depuis 2005, elle ralentit depuis 2010. Les interventions pour lutter contre les moustiques augmentent moins rapidement, le niveau d'accès aux moustiquaires commence à stagner. Quelque 136 millions de moustiquaires imprégnées d'insecticide ont été fournies aux populations à risque cette année, mais 150 millions sont encore nécessaires pour prévenir efficacement le paludisme. Le manque de fonds pour financer ces stratégies préventives est pointé du doigt comme cause principale par le rapport.


La résistance menace
Afin de poursuivre la lutte contre le paludisme, l'OMS en appelle donc aux financements. Les fonds engagés en 2012 s'élèvent à 2,5 milliards de dollars. Il en faudrait le double pour garantir un accès universel aux différentes interventions de prévention et de lutte. Mais ces financements sont imprévisibles et variables, ce qui représente une première menace pour les progrès réalisés.


La seconde menace qui pèse sur la lutte contre le paludisme réside dans le parasite lui-même. Certains plasmodiums (parasite responsable de la maladie) développent une résistance à l'artémisinine, le composant essentiel des CTA. C'est le cas dans 4 pays d'Asie du Sud-est. Les moustiques, eux, commencent à mieux résister aux insecticides. Plus de 60 pays sont concernés par cette résistance. « Les progrès remarquables accomplis contre le paludisme sont encore fragiles, » note le Dr Robert Newman, Directeur à l’OMS du Programme mondial de lutte antipaludique. « Au cours des 10 à 15 prochaines années, le monde aura besoin d’outils et de techniques innovantes, ainsi que d’approches stratégiques pour pérenniser et accélérer les progrès. »


L'OMS élabore donc une stratégie mondiale pour éradiquer le paludisme à Plasmodium vivax, qui représente la moitié des cas dans le monde, mais seulement 9% des cas en Afrique. Ce n'est donc qu'une première étape vers l'élimination de la maladie. Le développement d'un vaccin par le laboratoire GlaxoSmithKline laisse aussi espérer une avancée de taille dans la lutte contre le paludisme.

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