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QUESTION D'ACTU

Grève dans les maternités

Les sages-femmes claquent la porte du ministère de la Santé

Le ministère de la Santé refuse toujours d'accorder aux sages-femmes le statut de praticien hospitalier. Une fin de non recevoir pour les syndicats qui maintiennent leur grève.

Les sages-femmes claquent la porte du ministère de la Santé Compte facebook de l'Onssf




« Le ministère de la santé ne sait pas où il va. Il ne nous connaît pas, il ne veut pas nous connaître. Invisibles, nous le sommes. Invisibles, il veut que nous le restions. » C'est le message delivré mardi soir sur Facebook par les sages femmes de l'Onssf (1) à la sortie de la 2ème réunion de travail interministérielle sur l'avenir de la profession. Toujours en colère, ces professionnelles réclament depuis deux mois maintenant, l'accès au statut de praticien hospitalier (PH). Et ce cri de colère est celui de toute une profession. Pour preuve, le taux de grévistes important dans les maternités qui tourne toujours autour des 70 % sur l'ensemble du territoire. Pourtant, malgré la grève et les actions chocs, toujours aucune réponse positive de la part du ministère. Pour Caroline Raquin, présidente de l'Onssf contactée par pourquoidocteur, « c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. »

Une manifestation prévue le 16 décembre

En effet, à la sortie de la 2ème réunion de concertation, « sans objectifs clairs et définis sur le statut hospitalier », les sages-femmes ont annoncé qu'elles ne participeraient plus à cette « mascarade ». Dans un communiqué publié hier, elles poursuivent en indiquant : « Nous ne retournerons autour de la table que pour discuter d’un vrai statut médical pour les sages-femmes. Faisons en sorte que la décision, n’attende pas le 20 décembre. » Et avec les sages-femmes, de la parole aux actes, il n'y a qu'un pas. Après leur première démonstration de force parisienne début novembre, elles annoncent d'ores et déjà une seconde manifestation dans la capitale le 16 décembre.

Ecoutez Caroline Raquin, présidente de l'Onssf : « Hier, j'ai appelé le ministère pour leur signaler que le collectif de sages-femmes souhaitait arrêter ces groupes de travail. Ils n'ont aucun intérêt ! »


Par ailleurs, depuis le début de leur mouvement, les sages-femmes rappellent qu'elles jouent le jeu du dialogue et de l'apaisement. Malgré les 90 % d'effectifs de sages-femmes en grève à l'hôpital du Kremlin-Bicêtre (94) ou encore 100 % à l'hôpital Louis-Mourier de Colombes, où travaille Caroline Raquin, ces professionnelles continuent en effet de respecter les nombreuses assignations imposées par les directeurs d'hôpitaux.
Grâce à cette bonne volonté, les perturbations dans les marternités ne sont pas très importantes. Sauf peut-être dans quelques établissements où les sages-femmes sont en grève dure. Dans ce cas, elles ne sont plus assignées qu'en service minimum d'urgence. Au sein de ces établissements, les sages-femmes ne sont désormais présentes plus qu'en salle d'accouchement. Dans tous les autres services, consultations, grossesses pathologiques, suites de couches, il n'y a plus aucune de ces professionnelles de disponibles.


« Le mépris et l’humiliation continuent »
Toutefois, ces sages-femmes ont trouvé d'autres moyens, peut-être plus efficaces, pour se faire entendre.  Parmi les moyens de pression utilisés, celui de la dénonciation du système de fraude organisé de la facturation des accouchements. Depuis longtemps, lors d'un accouchement sans complications, les sages-femmes codent cet acte avec un code identifié « médecin ». Ce codage obligatoire autorise l'Assurance maladie à rembourser l'acte à l'hôpital. Mais depuis leur mouvement de grève, les sages-femmes ne codent plus aucun accouchement. Et visiblement, ces pertes d'argent commencent à affecter les hôpitaux. Avec bien souvent à la clé des conflits avec les chefs d'établissement. Face à cette désinvolture, ces derniers, selon Caroline Raquin,  « menacent dans certains hôpitaux les sages-femmes de sanctions. » « Pas grave », rajoute-t-elle. « Le mépris, l’humiliation continuent. Il ne tient qu’à nous de rappeler au ministère ce que sont les sages-femmes. Encore, et encore si c’est nécessaire, le clamer ! », conclut-elle.

Ecoutez Caroline Raquin, présidente de l'Onssf : « La difficulté aujourd'hui est dans le fait de ne pas coder l'activité. Et là il y a une vraie perte financière nette. Depuis plus d'une semaine, les directions d'hôpitaux exercent des pressions sur les sages-femmes... »


(1) Organisation Nationale Syndicale des Sages-Femmes

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