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QUESTION D'ACTU

En ville et à l'hôpital

La Mutualité veut doper le marché des génériques

La Mutualité française dénonce la trop faible place accordée aux génériques. Selon elle, génériquer par exemple le paracétamol ou l'aspirine permettrait des millions d'économies.   

La Mutualité veut doper le marché des génériques MEIGNEUX/SIPA




Et si une meilleure politique des médicaments génériques permettait de faire des millions d'économies au système de santé français ? C'est en tout cas ce que pense la Mutualité Française (FNMF). Dans son édition 2013 du « Mémento Médicament » publié ce lundi, la Fédération des mutuelles fournit une analyse des principales données de ce marché et de son financement. Dans ce texte où elle plaide pour davantage de génériques, la FNMF se penche plus particulièrement sur les prescriptions et les médicaments génériques comme levier d’amélioration de la qualité des soins. Mais surtout comme source d'économies !


Génériquer le paracétamol permettrait des millions d'économies
En 2012, le marché des médicaments de ville s’est élevé à 29,6 milliards d’euros TTC ce qui représente 2,9 milliards de boîtes de médicaments vendues en France en pharmacie de ville. Toutefois, les ventes de médicaments en pharmacie ont chuté en volume mais également en valeur (- 1,7%) en 2012. Cette involution historique s’explique par une synergie d’effets : commercialisation de nouveaux génériques du fait de nombreuses échéances de brevets, baisses de prix, déremboursements et objectifs de prescriptions définis dans le cadre de l’amélioration des pratiques médicales, précise la Mutualité.

Source : FNMF, à partir des données IMS Health, ventes pharmacies de ville 2012 

Le paracétamol est, en France, la molécule la plus remboursée par les mutuelles. En 2012, elles ont consacré 117 millions d’euros aux remboursements de cet antalgique (+ 17,5 % par rapport à 2011). Les antiasthmatiques administrés par voie respiratoire arrivent pour leur part en deuxième position des remboursements des médicaments par les mutuelles. Mais dans ce document, mis à part le calcul du coût de ces molécules, la Mutualité s'intéresse surtout aux potentielles sources d'économies que pourrait engendrer une politique faisant davantage la part belle aux génériques . Le paracétamol, mais aussi l’aspirine, sont en effet toujours exclus du champ du répertoire des génériques en France. De ce fait, ils ne bénéficient pas du système de la substitution du princeps par le générique proposé habituellement par le pharmacien 
De ce fait, et dans l'intérêt de la collectivité, la Mutualité Française demande donc l’élargissement du champ du répertoire des génériques aux molécules comme le paracétamol et l’acide acétylsalicylique, mais aussi aux antiasthmatiques, ainsi qu’une meilleure cohérence dans la politique de prix de ces molécules. Avec à la clé, tout de même « 961 millions d’euros d’économies qui auraient pu être réalisées en 2012 si l’acceptation des médicaments génériques avait été totale », souligne-t-elle. Et la Mutualité d'ajouter, « cela sans compter les gisements d’économies qui pourraient être réalisées avec l’élargissement du répertoire, de l’ordre de 400 millions d’euros ! »

Les hôpitaux ne jouent pas assez le jeu des génériques
Deuxième faille du système, selon la Mutualité, les hôpitaux. En 2012, les prescriptions d’origine hospitalière exécutées en ville ont représenté 5,8 milliards d’euros, soit 22,3 % des remboursements de médicaments. En augmentation depuis plusieurs années, la majorité de ces prescriptions rédigées à l’hôpital concernent des médicaments sous brevet, notamment du fait d’un processus de référencement, avec pour conséquence la limitation du développement des génériques.
A ce sujet, la Mutualité Française demande donc « le développement des mécanismes de régulation des dépenses hospitalières exécutées en ville, avec la mise en place de logiciels hospitaliers d’aide à la prescription permettant l’usage plus important des médicaments génériques. »

Les mutuelles financent en grande majorité les médicaments les plus utiles 
Par ailleurs, l'année dernière, les mutuelles ont financé en grande majorité les médicaments les plus utiles (médicaments à vignette blanche). Plus de deux tiers de leurs remboursements ont été consacrés au remboursement de médicaments à service médical rendu (SMR) important ou majeur. Les médicaments à vignette orange dont le SMR est faible ou insuffisant ont toutefois représenté 12,1 % de la dépense des mutuelles. 


Source : FNMF, à partir des données IMS Health, ventes pharmacies de ville 2012 


Automédication : un marché à la traîne en France
Enfin, dernier constat, le marché des médicaments d’automédication demeure limité en France et se concentre sur quelques grandes classes thérapeutiques. Chez nous, en effet, une consultation chez le généraliste donne lieu à une prescription dans 74 % des cas. Résultat, nous accusons un retard en Europe en matière de développement de l'automédication.

En 2012, 440 millions de boîtes de médicaments ont été achetées sans ordonnance en pharmacies. Parmi les médicaments les plus achetés, figurent des antalgiques (123 millions de boîtes), des anti-infectieux/décongestionnants du pharynx (26 millions), des médicaments du rhume (23 millions), des médicaments de stomatologie (18 millions), des hypnotiques (16 millions) ou bien encore des laxatifs (16 millions d'euros).





 

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