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Dengue, chikungunya, paludisme

De nouveaux répulsifs anti-moustiques pour combattre les épidémies

Moins chers et aussi efficaces, de nouveaux produits repoussent les insectes vecteurs de grandes épidémies dans les pays pauvres.

De nouveaux répulsifs anti-moustiques pour combattre les épidémies DURAND FLORENCE/SIPA




Les produits anti-moustiques seront-ils bientôt accessibles aux plus démunis ? Une étude de l’université Riverside de Californie, publiée dans la revue Nature ce mercredi, le laisse espérer. L’équipe de chercheurs a identifié les récepteurs olfactifs sensibles au diéthyltoluamide (DEET). Ce produit répulsif est le plus utilisé au monde. Mais il présente plusieurs inconvénients.

 

Les chercheurs américains ont examiné des drosophiles (mouche à vinaigre) génétiquement modifiées. Leurs récepteurs sensoriels ont été programmés pour s’illuminer en vert fluorescent lorsqu’ils sont activés. Lorsqu’un produit contient du DEET, les neurones s’activent pour le repousser et protéger la drosophile, comme le montre la vidéo ci-dessous.

 

Les récepteurs sensoriels de la drosophile s'activent en présence de DEET (revue Nature; étude Odour receptors and neurons for DEET and new insect repellents)

 

Des répulsifs anti-moustiques moins chers et aussi efficaces que le DEET

L’étude a identifié des produits qui agissent sur ces récepteurs chez la drosophile. Ils pourraient servir d’alternative au DEET. Sur 8 substituts potentiels, la moitié est efficace sur le moustique-tigre. Cet insecte est le principal vecteur de la dengue et du chikungunya. Trois de ces agents sont des additifs alimentaires déjà utilisés comme agents de saveur et de parfum.

 

 

Ces agents présentent plusieurs avantages par rapport au DEET. Ils sont sûrs pour l’homme et ne dissolvent pas les plastiques. Aussi efficaces contre les insectes que le diéthyltoluamide, ils coûtent beaucoup moins cher. Cette découverte ouvre la voie au développement de produits répulsifs bon marché et inoffensifs pour l’homme. Ils pourraient même protéger les récoltes, selon les auteurs de l’enquête.

 

Vers la fin des épidémies dans les régions pauvres ?

Les régions infestées de moustiques sont actuellement très exposées. Le DEET est le principal outil de prévention contre le paludisme, la dengue ou le virus du Nil. Les régions les plus touchées (Asie, Amérique latine, Afrique) sont aussi les régions les plus modestes. Le diéthyltoluamide coûte souvent trop cher à ces populations menacées par les virus. La prévention n’est donc pas appliquée. Ces produits bon-marché ouvriraient la prévention à toutes les populations, y compris les plus défavorisées.

 

Le DEET, un répulsif controversé

Depuis la fin des années 1940, le DEET est utilisé dans la plupart des répulsifs. Il coûte cher, mais il est surtout nocif pour l’homme. Lors de l’application, il est capable de dissoudre les plastiques et les tissus synthétiques. Le DEET est aussi soupçonné d’être neurotoxique chez les mammifères. Dernier point problématique : les moustiques semblent développer une résistance envers le produit. Le paludisme, principale maladie véhiculée par le moustique, a touché 219 millions de personnes en 2010, selon l'Organisation Mondiale de la Santé. Un répulsif moins cher permettrait de résorber fortement une telle épidémie.

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