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QUESTION D'ACTU

Rapport d'expertise

L'Anses confirme le risque sanitaire pour les travailleurs du bitume

Dans son expertise, l'Agence de sécurité sanitaire confirme le risque sanitaire lié à une exposition des travailleurs au bitume. La substance serait potentiellement cancérogène pour l'homme.

L'Anses confirme le risque sanitaire pour les travailleurs du bitume LE MOINE MICHEL/SIPA




Le risque sanitaire associé à une exposition des travailleurs au bitume est confirmé ! Telle est la conclusion de l'expertise de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) rendue publique ce mercredi.

Les bitumes sont des résidus de raffinage du pétrole utilisés principalement pour les travaux de revêtement routiers. Mais pour l'Anses, cette substance n'a rien d'anodine. Saisie en 2008 par la Fédération nationale des salariés de la construction (FNSC-CGT) « afin de synthétiser les études sur ces produits et d'évaluer les risques pour l'homme », l'Agence confirme les conclusions du Centre international de recherche sur le cancer (Circ). Ce dernier avait classé en 2011 l’exposition aux bitumes oxydés et à leurs émissions lors des travaux d’étanchéité comme cancérogène probable pour l’Homme, et, l’exposition aux bitumes et leurs émissions lors de la pose d’enrobés et/ou lors de travaux d’asphaltage comme cancérogène possible.

Des effets respiratoires
En plus du potentiel cancérogène des produits bitumineux et de leurs émissions, l'Anses rappelle par ailleurs que « des études épidémiologiques ont mis en évidence l’existence 
d’effets respiratoires (asthmes, bronchites chroniques…) liés à une exposition des travailleurs. « Des effets cardiovasculaires et immunotoxiques sont également suspectés », rajoute-t-elle. 
S'agissant des
 effets cutanés liés à cette substance, l’Agence souligne qu’il n’est pas possible, en l’état actuel des connaissances, de tirer des conclusions définitives concernant l’existence ou non d’un risque de développer un cancer de la peau chez les travailleurs exposés. Un avis qui va à contresens de la décision rendue en novembre 2012 par la cour d’appel de Lyon qui avait reconnu le premier cas de « cancer du bitume ». La juridiction avait toutefois pris cette décision sans qu'aucune étude scientifique n’ait établi un lien formel entre l’exposition à ce dérivé du pétrole et la survenue de ce type de cancer. La Justice avait donc condamné l’entreprise concernée pour manquement à son obligation de sécurité.


Réduire les expositions
L’Anses considère que les expositions professionnelles aux liants bitumineux et leurs émissions devraient être réduites. Des mesures de prévention collective et d’adaptation de l’organisation du travail devront donc être prises. Elles viseront à permettre notamment « la réduction et le captage des fumées émises, la réduction d’impact de la chaleur ainsi que de la coexposition aux produits bitumineux et au rayonnement solaire ». 

Enfin, l'Anses appelle à mettre sous surveillance étroite, la majorité des travaux routiers qui concernent aujourd’hui la rénovation et l’entretien du réseau existant. Le but de cette dernière mesure, repérer et alerter sur « les émissions potentiellement dangereuses pour les travailleurs (amiante, goudrons, etc.) générées lors des ces opérations », conclut l'Anses.

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