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Hypertension : les médecins allègent la pression

Fixer des objectifs de tension artérielle drastiques n'est plus à l'ordre du jour. Les hypertendus à hauts risques cardiovasculaires sont logés à la même enseigne que les hypertendus à plus faible risque.

Hypertension : les médecins allègent la pression LEHTIKUVA OY/SIPA



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« L’hypertension artérielle (Hta)  est le facteur de risque de mortalité n°1 dans le monde. Entre 30 % et 45 % des Européens sont concernés par ce problème de santé ». Pour sensibiliser la population et les médecins à l’hypertension, les auteurs des nouvelles recommandations sur la prise en charge de l’Hta n’ont pas mâché leurs mots, lors du congrès de la société européenne d’hypertension (Esh) qui se tenait à Milan du 14 au 17 juin. Ils ont frappé fort parce qu’en dix ans, la prévalence de l’hypertension artérielle en Europe n’a pas bougé. Ce qui constitue, à leurs yeux « une déception ». Autrement dit, les recommandations de 2003 et de 2007 pour bien prendre en charge les hypertendus n’ont pas fait bouger les lignes.


Pour faire baisser la tension de millions d’Européens, la société européenne d’hypertension revient donc un peu en arrière. Alors que la tendance ces dernières années était de fixer des objectifs les plus bas possibles, l’Esh préconise aujourd’hui de lâcher du lest. Les patients à hauts risques cardiovasculaires sont donc logés à la même enseigne que les hypertendus à plus faible risque, c’est-à-dire une pression artérielle sistolique inférieure à 140mm de mercure et une pression diastolique inférieure à  90 mmHg. Plusieurs études ont en fait démontré que des objectifs drastiques étaient plus délétères que bénéfiques.


Ecoutez le Pr Jean-Jacques Mourad, ancien président du Comité français de lutte contre l'hypertension : "Le dogme selon lequel la pression la plus basse est la meilleure est aujourd'hui remis en cause".


 

Cette inversion de tendance est aussi valable pour les patients les plus âgés. Les objectifs des sujets âgés en bonne santé sont identiques à ceux des plus jeunes.
L’autre nouveauté concerne l’hygiène de vie au quotidien. Les auteurs de ces recommandations estiment en effet que « les changements dans le style de vie sont la pierre angulaire de la prévention ». Du coup, par rapport à de précédentes recommandations, le traitement médicamenteux est instauré plus tard. Pour Jean-Jacques Mourad, cette stratégie est contestable car « elle peut laisser penser, à tort, qu’il existe une certains défiance des spécialistes vis à vis des traitements hypertenseurs. Ce qui n’est pas du tout le cas ! Je crains aussi que laisser plusieurs mois un patient sans traitement médicamenteux ne soit une porte ouverte aux traitements alternatifs. Ces stratégies ne sont pas du tout validés ». 


Ecoutez le Pr Jean-Jacques Mourad : "Les traitements alternatifs qui consistent à manger de l'ail, à augmenter sa consommation de potassium en mangeant des bananes et du chocolat, ou à faire de l'acupuncture n'ont pas fait la preuve de leur efficacité."



Les spécialistes européens insistent sur l’automesure. Aujourd’hui, en France, un hypertendu traité sur deux possède un appareil pour mesurer sa tension. La prise de tension occasionnelle chez le médecin ou en pharmacie permet de suspecter une hypertension mais la réalisation d’un relevé d’automesure par le patient lui-même est aujourd’hui considérée par les médecins comme une technique utile pour affirmer le diagnostic d’une hypertension artérielle et pour aider à trouver le meilleur traitement.
Dès 2010, la société française d’hypertension artérielle recommandait de réaliser au moins une mesure en dehors du cabinet médical pour confirmer un diagnostic d'hypertension.

 

 

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