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Allergies : les allergologues se mobilisent contre le déremboursement de la désensibilisation

La communauté allergologique se mobilise pour que soit maintenu un accès aux traitements pour tous à l'occasion de la 13e édition du Congrès Francophone d’Allergologie (CFA) qui ouvre ses portes ce mardi à paris.

Allergies : les allergologues se mobilisent contre le déremboursement de la désensibilisation Alessandro2802/Istock


  • Publié le 17.04.2018 à 12h00
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  • Mise à jour le 17.04.2018 à 20h06
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Alors que s’ouvre la 13e édition du Congrès Francophone d’Allergologie (CFA) ce mardi au Palais des Congrès de Paris, l’ensemble de la communauté allergologique se mobilise pour que soit maintenu un accès aux traitements pour tous. En février dernier, la Haute autorité de santé (HAS) rendait en effet un avis préconisant un abaissement du remboursement des traitements de désensibilisation pour les maladies allergiques, alors que la pathologie explose et qu’il n’existe pas de traitement alternatif à la désensibilisation. 

"L’impact de la dégradation de l’environnement"

Dans un communiqué commun, l'Association française pour la prévention des allergies (AFPRAL), l'Association Nationale de Formation Continue en Allergologie (ANAFORCAL), Asthme & Allergies, la Fédération française d’allergologie (FFAL), la Société Française d’Allergologie (SFA) et le Syndicat français des allergologues (SYFAL) s'indignent de cette recommandation. "À un moment où toutes les études rappellent l’impact de la dégradation de l’environnement sur l’explosion du nombre de personnes souffrant d’allergies, l’État ne peut pas se désengager et restreindre l’accès aux traitements" prévient la communauté allergologique.

Les allergies constituent aujourd’hui un vrai enjeu de santé publique, directement lié aux modifications de l'environnement et à l’évolution des modes de vie. L’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) estime que "25 à 30% de la population est allergique". Un chiffre qui devrait atteindre 50% d'ici 2050 selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). En France, 15 à 20 % des personnes âgées de 15 à 70 ans sont affectées. "Réduire le remboursement des traitements de désensibilisation, c’est réduire le nombre de patients qui pourront se soigner et prendre le risque de voir s’aggraver la pathologie", alertent les allergologues. Selon eux, cela reviendrait à nier le poids que représentent les allergies sur la vie quotidienne : fatigue, absentéisme à l’école, baisse de productivité au travail, etc.  

La moitié de la France en alerte rouge aux pollens

Cette mobilisation des allergologues intervient au moment ou les allergies aux pollens font leur grand retour. Le pays est en alerte rouge prévient le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) dans son dernier bulletin vigilance: "La France est coupée en deux avec les pollens de bouleaux qui envahissent le Nord et les pollens de platanes qui gagneront du terrain au Sud, observe le réseau. Le risque d’allergie sera très élevé ces prochains jours pour les pollens de bouleaux au nord d’une ligne Bordeaux-Lyon et dans les Alpes"

Au Nord et au centre, les pollens de bouleaux sont en effet très présents, au Sud les pollens de platanes. Partout en France, le risque d’allergie est au niveau élevé pour les pollens de frêne. Les pollens de charme pourraient eux aussi atteindre ce niveau dans quelques jours. Dans le Sud-ouest, le risque est moyen concernant les pollens de graminées, même s'ils sont toujours présents. La hausse des températures annoncée dès le 17 avril, va renforcer la pollinisation.

A quoi sont dues les allergies aux pollens ?

Mais qu’est-ce qui est à l’origine des allergies aux pollens ? Des chercheurs autrichiens expliquaient ce phénomène dans le Journal of Biological Chemistry en 2014Ces derniers avaient recréé l’allergène présent dans le pollen de bouleau en laboratoire : la protéine Bet v 1 (Betula verrucosa). Elle rend le système immunitaire hypersensible et entraîne la formation d’anticorps pathogènes chez 95% des personnes allergiques. Les chercheurs ont découvert que ce sont les "poches" moléculaires de la protéine Bet v 1 qui déterminent si oui ou non le pollen sera allergène.

Plus précisément, la Bet v 1 peut se lier fermement au fer grâce aux poches moléculaires. Si ces poches restent vides, le pollen se transforme en allergène car il manipule les cellules immunitaires Th3 pour les faire réagir. Les scientifique notent chez les personnes allergiques, un déséquilibre entre les cellules Th3 – qui défendent le corps des allergies et parasites – et les cellules Th1 – qui réagissent aux infections bactériennes. Mystère résolu !

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