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Médicament

Les Français ont confiance dans leurs médicaments

Mediator, pillules… les récentes polémiques  n’ont pas entamé la confiance des Français dans les médicaments. Mais cette adhésion n'est pas aveugle.

Les Français ont confiance dans leurs médicaments JAUBERT/SIPA




La crise de confiance n’a pas eu lieu. Malgré des polémiques récurrentes, les Français ont plus que jamais confiance dans leurs médicaments. Le Leem (les entreprises du médicament) présente ce jeudi son troisième observatoire sociétal du médicament en partenariat avec l’institut de sondage Ipsos. Les chiffres sont sans appel : 87% des Français se disent confiants (en augmentation de 3 points par rapport à 2012.)

Ce plébiscite peut surprendre. L’Observatoire s’est donc penché sur les raisons de cette confiance. Et sur sa nature. Car cette enquête ne dépeint pas un patient consommateur passif, qui ferait une confiance aveugle aux médicaments et aux médecins. Au contraire, celui-ci est renseigné, et s’appuie à la fois sur son expérience personnelle et sur les informations collectées. 

 

Un jugement fondé sur l’expérience

Les Français se fondent d’abord sur leur propre expérience de consommateur. Ainsi, la confiance dans les médicaments qu’ils prennent est plus forte que l'indice de confiance globale (92% contre 87%).  52% des répondants déclarent prendre un médicament au moins une fois par semaine.
En se fondant sur cette relation riche et répétée aux médicaments, les Français estiment que ceux ci se sont améliorés (77%), que les effets secondaires sont mieux contrôlés (59%) et quils sont plus efficaces (52%). Seule 17% de la population pense que la prise de médicaments est plus risquée qu’autrefois.

L’observation des effets du médicament sur eux-mêmes est un facteur primordial pour se faire une idée. « Par exemple, la défiance envers l’action politique vient d’un déficit de résultats dans la vie personnelle. C’est une crise du résultat, avance Hervé Gisserot, le président du Leem. « Cette notion de résultat est le principal vecteur de la confiance. » Partant du constat que dans la majorité des cas le médicament produit le résultat escompté, les patients se montrent donc rassurés et confiants.

 

Ecoutez Brice Teinturier, directeur général d'Ipsos: "On parle de quelque chose qui est très familier, très concret, et qui ne renvoie pas à des représentations,des images, des projections, mais quelque chose d'expérimenté par les Français."

 

 

Une connaissance du sujet

Pur autant, cette confiance n'est pas aveugle. « Les Français montrent une réelle maturité et une implication forte dans leur relation au médicament », relève l’étude. Ils sont même très conscients des risques potentiels, puisque 90% d’entre eux sont d’accord avec l’affirmation selon laquelle « les médicaments sont des produits actifs qui présentent certains risques. »

Mais c’est surtout la multitude des sources d’information qui rassure. L’enquête révèle que les citoyens se sentent de plus en plus acteurs de leur santé. Et s’ils ont confiance dans le système, c’est aussi parce qu’ils y participent activement. « Ils croisent les informations reçues, vérifient leurs sources et agissent tels des enquêteurs pour leur santé, ce qui leur donne notamment le sentiment d’être acteurs de ce système, et d’avoir une part de contrôle ».
Si la confiance dans les professionnels de santé prévaut toujours – les Français estimant que leur médecin (64%) et leur pharmacien (68%) leur donnent suffisamment d’information – il est désormais courant d’aller chercher des informations supplémentaires, sur la notice (48%) ou sur internet (46%).

 

Plus de dialogue avec le médecin

Ces nouvelles sources d’information permettent d’établir un dialogue renouvelé avec les professionnels de santé, souligne l’étude : « l’époque du malade passif face au médecin omniscient semble loin et cette relation verticale a basculé vers une relation horizontale ».
Ainsi, plus de la moitié des personnes interrogées (51%) ont déjà échangé avec le médecin sur ce qu’ils avaient lu sur internet. Le patient ne reçoit plus la prescription sans broncher, au contraire, il questionne, va parfois même jusqu’à demander la prescription d’un médicament en particulier (62% ont été dans cette situation et 96% des médecins interrogés.) Il arrive même que le patient remette en cause son médecin sur la base des informations qu’il a recueillis par ailleurs  (25% des patients, et 93% des médecins interrogés ont été dans cette situation.)

Ecoutez Hervé Gisserot, présient du Leem :  Le Français cherche à se forger son intime conviction sur ce qui est bien ou moins bien pour sa propre santé. »


 

Confiance dans la chaîne du médicament

Enfin, l’observatoire sociétal du médicament met en évidence le crédit accordé au système qui soutient la chaine du médicament. Dans l’ensemble, les usagers ont donc le sentiment que la multiplicité des acteurs assure une auto-régulation du système. « Ils sont très conscients que le médicament fait partie d’une chaîne, avec une multiplicité d’acteurs», commente Hervé Gisserot. « Les polémiques réactivent ce sentiment et le conforte. Si quelque chose ne va pas, un système d’alerte va se déclencher. Il y aura toujours un acteur pour donner l’alerte », assure-t-il. Y compris le patient lui-même.

 

Ecoutez Brice Teinturier : "il y a aussi l'autre facon de voir les choses et qui est révélé aux français, c'est qu'il y a une chaine d'intervenants (...) et que même quand il y a une crise, elle est identifié, elle est cernée, elle est traitée."


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