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QUESTION D'ACTU

Etude ProSanté

Les prostituées jugent que leur état de santé se dégrade

Selon une étude de l'Invs, plus d'une prostituée sur deux estime que son état de santé s'est dégradé. Maladies chroniques et absence de dépistage rendent cette population fragile.

Les prostituées jugent que leur état de santé se dégrade atacha Pisarenko/AP/SIPA




Un état de santé dégradé, c’est ce qui ressort de l’étude menée par l’Institut national de veille sanitaire (Invs) et la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS) auprès de prostituées. Réalisée en 2010-2011, cette enquête ProSanté (1) a été menée 
dans plusieurs villes de France, notamment dans 12 structures d’accueil et d’accompagnement de cette population. 251 personnes ont participé à cette étude, un échantillon faible mais qui, selon les auteurs, « permet de définir des préconisations pour améliorer la prise en charge, la prévention et l’accès aux aux soins ».

88% des prostituées et des transgenres qui ont participé à l’étude travaillent dans la rue. Plus d’un tiers (39%) vit dans un logement précaire, hôtel ou centre d’accueil.
A cette précarité s’ajoutent des problèmes médicaux. Plus d’une personne sur deux estime que son état de santé est moyen ou mauvais. Sida, maladie respiratoire, diabète ou hépatite virale, un tiers souffre d’une maladie chronique. Exposées aux violences physiques ou psychologiques, ces personnes se révèlent fragiles, ont des problèmes de sommeil  et abusent des somnifères. De même, le tabac et l’alcool sont consommés de manière excessive. « Si  l’usage du préservatif masculin est quasi-systématique lors des pénétrations anales/vaginales tarifées, il l’est moins lors de fellations ou de rapports hors prostitution », indique le rapport.

Qu’il s’agisse de la vaccination contre l’hépatite B ou du frottis, les prostituées ont faiblement recours à la prévention et aux dépistages. En revanche, les IVG remplacent bien souvent la contraception.

Face à ce constat,  l’Invs et la Fnars souhaitent « sensibiliser les professionnels et mettre en place des partenariats ». 
 Ces recommandations, précise le communiqué, « visent à la fois les professionnels (intervenants sociaux, médecins…) susceptibles d’être en contact avec ces personnes ainsi que les pouvoirs publics.

En décembre dernier, la ministre des Droits de femmes  avait reçu les conclusions de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas)  sur « les enjeux sanitaires de la prostitution ». Najat Vallaud-Belkacem s’était alors engagée à soutenir les associations de proximité dans le cadre d’un plan global sur la prostitution.

(1) Avec le soutien de la Direction générale de la santé

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