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QUESTION D'ACTU

Témoignage du Dr Jean-Paul Hamon

Médecins agressés : la profession s'inquiète

Une agression et un meurtre. En quelques jours, deux médecins se sont retrouvés dans l’actualité. Généraliste à Clamart, Jean-Paul Hamon témoigne de cette violence.

Médecins agressés : la profession s'inquiète DURAND FLORENCE/SIPA




Les agressions contre les médecins ne reculent pas. En 2015, 924 attaques verbales ou physiques ont été répertoriées par l'Observatoire de la sécurité des médecins. Et l'actualité de ces derniers jours ne va pas calmer les inquiétudes de la profession. 

Les médecins libéraux sont en effet sous le choc à la suite d'une nouvelle agression effroyable et, malheureusement cette fois-ci, tragique. Il s'agit de celle du Dr Patrick Rousseaux, généraliste de 64 ans, poignardé mortellement mercredi matin dans son cabinet de Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir). Marisol Touraine, ministre de la Santé, n'a pas tardé à réagir. Dans un communiqué, elle exprime son soutien « à l’ensemble des médecins généralistes de France, endeuillés par ce drame, qui accomplissent chaque jour un travail exemplaire, dans des conditions parfois difficiles, au service de leurs patients ».

Les praticiens sont d'autant plus traumatisés qu'ils se remettaient à peine d'une autre agression. Les faits se sont déroulés à Limoux (Aude), mardi matin, dans un cabinet de médecine générale. Selon le journal l’Indépendant, le médecin, installé dans le centre-ville, entamait sa journée de consultation, quand un patient furieux de devoir attendre son tour a frappé le médecin, avant de revenir lui jeter une pierre au visage.
Ces agressions ne sont pas non plus étrangères au Dr Jean Paul Hamon, généraliste à Clamart (Hauts-de-Seine), contacté par PourquoiDocteur.

Avez-vous déjà vécu des agressions dans votre cabinet ?
Dr Jean-Paul Hamon : Oui, ça m'est arrivé. Une fois, un homme a débarqué dans mon cabinet avec une hache à la main. J'ai refermé la porte et j'ai cherché moi aussi une arme. Je n'ai trouvé qu'un marteau à réflexes, j'ai enlevé son caoutchouc, et j'ai couru derrière mon agresseur qui s'est enfui à vélo. Une autre fois, j'ai eu des soucis avec un patient qui avait perdu son épouse, et qui me me tenait responsable de son décès. Je n'étais pas du tout à l'origine de l'intervention en cause, mais il avait fait savoir dans la cité,qu'il avait un fusil à lunette et qu'il comptait se venger. Pendant deux ans, j'ai effectué mes visites en jetant toujours un coup d'oeil vers les fenêtres de son appartement, pour m'assurer que j'étais en sécurité.

Est-ce que ces attaques ont changé votre pratique ?
Dr Jean-Paul Hamon : Même si je peux vous dire que ces agressions marquent, et que l'on s'en souvient longtemps, les médecins de mon cabinet de groupe sont venus travailler comme si de rien n'était, dès le lendemain. Nous avons décidé de ne rien changer à notre organisation. Chez nous, les patients entrent toujours dans le cabinet où il y a un secrétariat d'accueil, puis les gens sont répartis dans les deux salles d'attente du groupe.

Pensez-vous que les violences sur les médecins augmentent ?
Dr Jean-Paul Hamon : Les secrétaires médicales m'ont justement avoué qu'incontestablement les gens sont beaucoup plus agressifs qu'il y a quelques années. C'est sans doute, me disent-elles, parce que les délais de rendez-vous sont plus longs. Les patients n'obtiennent pas immédiatement ce qu'ils pensaient obtenir. J'ai été surpris de l'apprendre car jusqu'ici les secrétaires n'en parlaient pas. Souvent, ce sont elles les premières victimes de cette violence. 

 

Retrouvez l'intégralité de l'entretien avec le Dr Jean-Paul Hamon : 

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