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QUESTION D'ACTU

Rapport de la Miviludes

Dérives sectaires : la santé représente 40 % des signalements

Le domaine de la santé et du bien-être confirme encore sa prééminence dans les interrogations et les signalements à la Miviludes. Ils représentent 39 % des messages reçus en 2015.

Dérives sectaires : la santé représente 40 % des signalements Amaviael/epictura




Lors de la réunion interministérielle du 14 décembre à Matignon, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) a remis son rapport. Et le document est porteur d'espoir.. Ces dernières années, l’ensemble des interrogations et des signalements adressés à la Miviludes se situe durablement au-dessus des 2 000 par an, après le pic exceptionnel de 2012 (2 800).

Les demandes adressées émanent très majoritairement de particuliers (78 % en 2015) tandis que les partenaires institutionnels représentent 15 %, les associations 4 % et les entreprises 3 %. Il faut y ajouter les contacts avec les journalistes et les élus. Mais dans cette répartition, un domaine inquiète particulièrement les auteurs du rapport. Il s'agit de celui du bien-être et de la santé. L'an dernier, il a confirmé sa prééminence dans les interrogations et les signalements transmis à la Mission pour atteindre 39 % des messages reçus en 2015.


Le boom de l'hypnose, une aubaine pour certains 

Hypnothérapie, énergiologie, libération des cuirasses, reiki, magnétisme… Le marché du bien-être ne s’est jamais aussi bien porté. D'après la Miviludes, il représente une manne de plusieurs centaines de millions d’euros. L’hypnose surtout fait sensation. Elle est souvent présentée comme le traitement miracle pour vaincre l’anxiété, la boulimie, le stress. Elle est également préconisée pour lutter contre toutes les addictions en particulier le tabagisme.

Mais dans leur rapport intitulé « Évaluation de l’efficacité de la pratique de l’hypnose » paru en juin 2015, les chercheurs de l’Inserm indiquait que « le risque semble plutôt exister au niveau éthico-juridique (avec notamment le risque de manipulation psychologique et de création de faux souvenirs), et des chartes éthiques sont souvent proposées par les associations de professionnels, afin de garantir et de veiller à l’intérêt et au bien-être du patient ». Malheureusement pour ceux qui tombent dans le panneau, la Miviludes a pu constater que ces chartes sont inefficaces.

Les malades du cancer, des cibles de choix 

Et dans leurs tentatives de profiter des plus faibles, les auteurs n'ont aucun scrupule. Les malades atteints d’une maladie grave restent en effet la principale cible des mouvements sectaires. Le cancer, dont la charge émotive est très importante, intéresse tout particulièrement ces vautours. Le dernier exemple en date est celui d'une congrégation pseudo-religieuse installée dans l’ouest de la France. Elle prétend soigner le cancer par la prière et recommande à ses adeptes l’abandon de tout traitement conventionnel. Le gourou enseigne aux malades que « seul Dieu peut les guérir, qu’il faut porter la croix de la souffrance et de la maladie sans faire appel aux médecins, ni recourir aux médicaments. »

Le tribunal correctionnel de Montpellier s'est occupé en novembre 2015 du sort du Dr Claude Sabbah, inventeur de la « biologie totale des êtres vivants » (BETV). Il a été condamné à deux années de prison ferme et 30 000 € d’amende pour publicité mensongère à la suite de la plainte déposée par l’épouse d’un malade souffrant d’un cancer de la prostate. Ce dernier avait été convaincu de ne se soigner que par la BTEV, excluant tout traitement oncologique éprouvé. Faute de traitement approprié, il est mort dans de grandes souffrances, signale la Mission.

La psychiatrie dans le viseur... 

Enfin, la Miviludes alerte sur les directeurs d’établissements publics spécialisés en psychiatrie. Ces derniers sont régulièrement sollicités par certaines organisations qui cherchent à intervenir activement dans ce domaine, notamment auprès des institutions qui accueillent des personnes atteintes de troubles mentaux.

Elles procèdent le plus souvent par demandes d’informations, enquêtes, pétitions, manifestations publiques, saisines de parlementaires. Parmi ces organisations, il y a la Commission des Citoyens pour les Droits de l’Homme. Créée en 1969 aux États-Unis, c’est l’une des nombreuses entités dépendant de l’Église de scientologie. Cette association est communément désignée par son acronyme « CCDH ». Cela lui permet d’introduire une confusion auprès de certains de ses interlocuteurs qui peuvent la confondre avec des organismes comme la Commission nationale consultative des Droits de l’Homme (CNCDH), ou la Ligue des Droits de l’Homme (LDDH), avec lesquels elle n’a bien entendu aucun lien.

 

... de la Scientologie 

L’association a pour but affiché de lutter « contre les violations des droits de l’Homme en psychiatrie et d’assainir le domaine de la santé mentale ». Elle intervient donc sur différents thèmes tels que les électrochocs, la consommation des psychotropes, les « internements » psychiatriques présentés comme abusifs. A ce sujet, la Miviludes note l'existence d'une autre structure liée à l’Église de scientologie.

Créée en 2004, elle s’intitule « Collectif des médecins et des citoyens contre les traitements dégradants de la psychiatrie ». Des gens loin d'être irréprochables puisque les procédures judiciaires concernant l’Église de scientologie ou certains de ses dirigeants sont nombreuses. C'est surtout le cas depuis la première condamnation, en 1978, par défaut, de son fondateur Lafayette Ron Hubbard, à quatre ans de prison pour escroquerie. 

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