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QUESTION D'ACTU

Karine Léger, association Airparif

Pic de pollution : «C’est un record historique»

Le pic de pollution que subit la France est d’une intensité rare. Les particules fines étouffent en particulier la région parisienne. Elles ont atteint des seuils historiques.

Pic de pollution : \ Christophe Ena/AP/SIPA




L’hiver 2016 restera dans les annales, mais pas pour les bonnes raisons. Une décision historique a été prise ce 7 décembre dans Paris et la petite Couronne. Pour la première fois, la circulation alternée a été reconduite. En cause : l’épisode de pollution aux particules fines et au dioxyde d’azote qui dure depuis une semaine. Les pics sont d’une intensité rare. A tel point que la Tour Eiffel a presque disparu des photos de nombreux touristes. Et la région parisienne n’est pas la seule à tousser. En province aussi, les cartes sont au rouge. Karine Léger, adjointe au président de l’association Airparif, revient sur les explications de ce phénomène.

Quel bilan dressez-vous de ces derniers jours ?

Karine Léger : Nous sommes en épisode de pollution depuis mercredi dernier. Une amélioration a été observée ce week-end : les niveaux de pollution étaient soutenus mais sans atteindre le niveau observé mercredi, jeudi, vendredi et depuis ce lundi.


Ce pic est-il particulier ?

Karine Léger : On a atteint des niveaux record jeudi dernier. Le niveau d’alerte aux particules a été soutenu et, en plus, un niveau d’information au dioxyde d’azote a été franchi. Ces niveaux ont rarement été atteints depuis 10 ans. Il faut remonter à décembre 2009 et décembre 20007 pour trouver 2 épisodes hivernaux précédents soutenus. Néanmoins, jeudi dernier, les niveaux étaient plus élevés.


L’épisode dure depuis une semaine, est-ce rare ?

Karine Léger : La durée de cet épisode est sa deuxième caractéristique, notamment d’un point de vue sanitaire. Les impacts sur la santé sont à la fois liés à l’intensité et la durée. C’est un épisode exceptionnel : traditionnellement, ils peuvent durer plusieurs jours au printemps ou à l’été. En revanche, un épisode hivernal qui dure aussi longtemps c’est un record historique.


Comment l’expliquez-vous ?

Karine Léger : Deux phénomènes coexistent. La semaine dernière, il faisait beaucoup plus froid. A la source trafic, qu’on retrouve cette semaine, s’est ajouté le chauffage, notamment au bois. Un phénomène météo vient aggraver cette situation et plaque la pollution au sol. Le fait est que l’atmosphère est extrêmement stable depuis une semaine, ce qui conduit à cet épisode à Paris mais aussi dans d’autres villes en France et en Europe.


Entrevoyez-vous la fin de l’épisode ?

Karine Léger : On sait déjà qu’on aura à nouveau un épisode de pollution ce jeudi, sans qu’on sache si ce sera un seuil d’information ou d’alerte. Pour les jours à venir, les conditions météo sont identiques. La situation devrait donc, vraisemblablement, durer plusieurs jours. Mais les prévisions, sur un épisode de pollution, ne sont pas assez précises pour donner une indication sur plusieurs jours. On sait que l’anticyclone persiste. La situation peut donc durer.


Les mesures déployées sont-elles efficaces ?

Karine Léger : Nous sommes en train d’analyser les données de trafic pour la journée du 6 décembre et évaluer l’impact. Mais on les a testées en 2014 et 2015. La circulation alternée a réduit de 20 % le trafic routier. La diminution des niveaux de pollution était de l’ordre de 5 à 10 % pour la journée. Elle allait jusqu’à 20 % sur les pics du matin et du soir. C’est le long des axes routiers que les niveaux sont les plus élevés. Gagner 20 microgrammes par mètre cube d'air est important pour les personnes qui vivent à côté.

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