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Paludisme : une capsule longue durée pour mieux traiter

Des chercheurs ont développé une capsule capable de délivrer des médicaments pendant plusieurs semaines. Chez le cochon, elle a résisté 10 jours.

Paludisme : une capsule longue durée pour mieux traiter Melanie Gonick/MIT




Un comprimé par jour, matin et soir. De nombreux malades chroniques ont une ordonnance de ce type. Une contrainte qui pousse 60 % des Français à ne pas suivre leur traitement correctement. Cette prise quotidienne pourrait être un jour un mauvais souvenir. Des chercheurs américains développent une nouvelle capsule capable de persister dans l’estomac plusieurs semaines. Les essais précliniques sur le cochon, publiés dans Science Translational Medicine, se sont avérés concluants.

En forme d’étoile

« Jusqu’ici, les médicaments oraux ne duraient pas plus d’une journée », explique Robert Langer, co-auteur de cette étude. Cette limite pose plusieurs problèmes, en terme d’accès aux médicaments et d’observance des patients. Le dispositif qu’ils ont développé a pour objectif de résoudre cela. En effet, la capsule se développe en étoile une fois ingérée. Elle est alors suffisamment ample pour ne pas sortir de l’estomac mais assez fine pour laisser passer les aliments. La structure des branches est constituée d’un polymère rigide. Son cœur ressemble à une gomme progressivement dégradée par les acides gastriques.

Sur le papier, le projet est prometteur. Les tests sur le cochon sont également encourageants. Les animaux ont reçu une capsule contenant de l’ivermectine, un traitement antiparasite indiqué contre le paludisme. La méthode s’est avérée efficace : l’étoile est restée en place pendant 10 jours. Durant cette période, le médicament s’est progressivement diffusé dans l’organisme. La structure n’a pas adhéré aux parois de l’estomac. De même, la nourriture a pu passer correctement.

Des applications larges

« Cela ouvre la voie à des traitements oraux à durée très longue, ce qui pourrait avoir un impact sur de nombreuses maladies comme Alzheimer ou des troubles de santé mentale », s’enthousiasme Robert Langer. Rien que dans le paludisme, la promesse est réelle. L’ivermectine repose en effet sur un mécanisme particulier : le médicament doit interrompre la transmission du parasite en tuant les moustiques infectés. En temps normal, cela suppose une observance sans faille.

Mais selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), seulement la moitié des habitants des pays industrialisés et 30 % de ceux des pays en développent suivent le traitement. Ce manque de sérieux favorise le développement de résistances. La modélisation mathématique réalisée par les chercheurs montre que si 70 % de la population cible, la transmission pourrait être réduite de 90 %.

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