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Etude britannique

Fausses couches : 4 sur 10 provoquent un stress post-traumatique

Presque 40 % des femmes souffriraient de stress post-traumatique après une fausse couche. Le suivi psychologique devrait être renforcé.

Fausses couches : 4 sur 10 provoquent un stress post-traumatique Wstockstudio/epictura




La coutume veut qu’une grossesse ne soit pas annoncée avant la fin de la période critique des trois mois. L’incident est malheureusement fréquent : 15 à 20 % des grossesses s’achèvent prématurément par une fausse couche. Fréquent mais pas pour autant bien traité. Après un tel évènement, 38 % des femmes souffrent de stress post-traumatique, selon une étude parue dans le BMJ Open. Les pathologies mentales qui suivent sont pourtant mal prises en charge.

Les chercheurs de l’Imperial College de Londres (Royaume-Uni) ont recruté 113 femmes dont la grossesse s’est interrompue prématurément. La plupart ont subi une fausse-couche, d’autres une grossesse extra-utérine. Il s’agit d’une complication rare, qui se caractérise par le développement du fœtus en dehors de l’utérus. Deux cas sont dénombrés pour 100 naissances.

Flasbacks, pensées intrusives…

Quelle qu’en soit l’origine, une interruption de grossesse est généralement mal vécue par les victimes. Deux sur cinq présentent des signes d’un trouble de stress post-traumatique, qui peut se développer après l’exposition à un stress intense, une forte détresse ou une forte peur.

Les patientes décrivent des symptômes évocateurs : elles se plaignent de pensées intrusives, de sentiments de détresse profonde. Certaines revivent même la scène dans leurs cauchemars ou au cours de flashbacks. Elles développent aussi les comportements d’évitement typique, préférant ne pas être exposées à ce qui rappellerait la grossesse.

Ces femmes sont souvent laissées face à elles-mêmes, déplorent les auteurs de cette étude. « Nous possédons des outils pour repérer les dépressions post-partum, mais nous ne disposons de rien pour le traumatisme et la dépression qui suivi la perte d’un enfant », souligne le Dr Jessica Farren. La chercheuse dénonce la coutume qui découle de ces incidents. Si, dans la période des trois mois, une fausse-couche survient, aucun accompagnement ne sera proposé. Un isolement qui n’aide en rien.

Des traitements adaptés

La détresse psychologique est réelle lorsque la grossesse s’interrompt trop tôt. Une femme sur cinq souffre également d’anxiété modérée dans les trois mois qui suivent la fausse-couche. Un groupe contrôle de 50 femmes a été interrogé. Elles sont deux fois moins nombreuses à être anxieuses.

Cette particularité exige le développement de traitements appropriés. Le syndrome de stress post-traumatique est efficacement traité par la thérapie cognitivo-comportementale. « Nous devons cependant étudier comment ce traitement peut être adapté aux femmes qui ont perdu leur enfant », souligne le Pr Tom Bourne. La situation est importante : un tiers des femmes affirment que les symptômes affectent leur vie professionnelle. 40 % avancent le même impact négatif sur leurs relations personnelles.

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